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Pierre Barthélémy

Pierre Barthélémy

Journaliste scientifique

Même si ce n'est pas évident pour tous, la culture scientifique fait partie de la culture tout court. Nous vivons dans un monde où la science et la technologie, qu'on le veuille ou non, se sont infiltrés dans chaque recoin de notre vie. De plus, il s'agit de domaines à forte valeur ajoutée, tant sur le plan intellectuel qu'économique. Les négliger revient à hypothéquer l'avenir et c'est aussi pour cette raison que je n'ai cessé, au cours des quinze dernières années, d'encourager tous les acteurs de la vulgarisation scientifique – journaux généralistes, magazines spécialisés mais aussi sites Internet comme Futura-Sciences, dont je cite régulièrement les articles dans ma revue de web hebdomadaire – à poursuivre leur mission.

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Biographie

Je suis journaliste indépendant depuis 2010. Auparavant, j'ai exercé mon métier dans des journaux, tout d'abord au Monde où j'ai notamment dirigé le service « Sciences et Environnement » avant de créer les pages « Planète » en 2008. C'est aussi l'année où j'ai quitté ce journal. J'ai ensuité été, pendant un an, rédacteur en chef du mensuel Science & Vie. Aujourd'hui, je suis d'une certaine manière revenu à mes premières amours du Monde : tout d'abord grâce au blogblog « Passeur de sciences » que je tiens sur son site InternetInternet avec un beau succès (9 millions de pages lues pour sa première année d'existence) mais aussi avec les chroniques « Improbablologie » qui sont publiées chaque semaine dans le supplément « Science & Techno » du Monde et sont regroupées dans le livre Chroniques de science improbable. Il s'agit d'articles sur des recherches parfois saugrenues (« Le bâillementbâillement de tortuetortue est-il contagieuxcontagieux ? » ou bien « Lequel est le plus chaud, le paradis ou l'enfer ? ») qui font d'abord sourire, et puis réfléchir sur l'objet de la science et sa méthodologie.

J'ai fait des études de journalisme et pas de science mais j'ai toujours été passionné par ce domaine. D'abord parce qu'il me permettait de voir des mondes invisibles : je suis devenu propriétaire d'un microscopemicroscope à l'âge de onze ans et, quelques années plus tard, d'une petite lunette astronomique. Ensuite parce que les histoires de science sont magnifiques à raconter. C'est ainsi que j'ai pu me promener du pôle Nord à l'AntarctiqueAntarctique, de BaïkonourBaïkonour à Kourou, que j'ai pu pénétrer à l'intérieur de la pyramide de la LuneLune à Teotihuacan ou dans la Ferme des corps, à Knoxville (Tennessee), un lieu unique au monde où des chercheurs étudient la décomposition du corps humain. Ce reportage m'a valu le prix Témoin-Marc Dupont du jeune journaliste en 2001. Je suis également l'auteur du Code Voynich (éd. Jean-Claude Gawsewitch, 2005), un livre consacré à l'énigmatique manuscrit crypté du même nom.

Joueur d'échecs occasionnel, j'ai tenu bénévolement pendant quinze ans dans Le Monde la rubrique consacrée à ce jeu que je considère comme un sport. A cette occasion, j'ai notamment couvert cinq championnats du monde et trois matches entre l'homme et l'ordinateurordinateur. J'ai interviewé ou "portraituré" les plus grands joueurs de l'époque, Anatoli Karpov, Garry Kasparov, Vladimir Kramnik, Viswanathan Anand, Magnus Carlsen... Je n'ai pas réussi à attraper Bobby Fischer avant sa mort mais j'ai tout de même consacré plusieurs articles à ce joueur hors normes qui a fasciné toute une génération.

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métier

La vulgarisation scientifique occupe une place à part dans le journalisme et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, la temporalité de la science est différente de celle des autres grands secteurs de l'actualité. Cela tient au mode de fonctionnement de la recherche qui privilégie la publication dans les revues scientifiques à l'annonce tonitruante dès qu'une découverte est faite. Il est donc assez rare d'avoir un scoop en sciences (mais cela arrive tout de même parfois...). Et puis, le journaliste scientifique fait aussi figure d'extra-terrestre dans la presse, parce qu'il s'intéresse généralement à des sujets dont ses confrères ignorent tout, étant donné qu'ils ne les ont jamais abordés lors de leurs études ! Autant l'actualité politique, économique, culturelle ou sportive s'impose d'elle-même, autant il faut se battre (au bon sens du terme) pour imposer des sujets scientifiques dans un journal.

J'estime que c'est un combat utile parce que la science et la technologie sont des grilles de lecture tout aussi intéressantes que les autres pour comprendre le monde dans lequel nous vivons. Qui envisagerait aujourd'hui de se passer de cette expertise au moment où l'actualité est faite de réchauffement climatique, de débats sur les OGM, sur les énergies et notamment l'énergie nucléaire, au moment où l'on s'interroge sur l'utilisation des nanotechnologies ou des cellules souches, au moment où éclatent des scandales sanitaires et/ou environnementaux autour de la pilule contraceptive, du Mediator, des pesticides, des perturbateurs endocriniens, etc. Finalement, si l'on met de côté les spécificités techniques, le journalisme scientifique est un journalisme comme les autres. J'ai aussi voulu, en plus de ces sujets importants, évoquer les à-côtés de la science, ses aspects comiques et étonnants, pour montrer que, sous la blouse blanche du chercheur se cache aussi parfois un clown ou un aventurier. C'est l'origine des chroniques de science improbable que je publie chaque semaine dans le supplément « Science & Techno » du Monde. L'idée consiste à montrer que l'on peut aussi parler de science avec humour, que toutes les questions, mêmes les plus saugrenues en apparence, sont bonnes à poser et que l'on apprend mieux en s'amusant. Si la tartine tombe plus souvent du côté beurré, c'est parce qu'il y a une raison, et c'est précisément le rôle de la science improbable, qui est une façon décalée d'interroger la méthode scientifique, de la mettre au jour. Il y a de la science partout, y compris dans une tartine beurrée...

Au quotidien, je partage mon temps entre l'écriture d'articles ou de chroniques et celle de billets pour mon blog. Je vis à Cognac, en Charente, mais ce n'est pas vraiment un problème parce qu'avec le téléphone et Internet, je demeure en contact avec les chercheurs du monde entier.