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    Les couleurs et leurs contrastes

    Les couleurs et leurs contrastes

    ContrastesContrastes de couleurs, de valeurs, contrastes successifs ou simultanés : il existe de nombreuses manières de jouer avec les couleurs.

    Chevreul a étudié les contrastes des couleurs dans son Mémoire sur l'influence que deux couleurs peuvent avoir l'une sur l'autre quand on les voit simultanément, présenté en 1828 à l'Académie des Sciences.

    Le contraste de couleurs

    Le contraste de couleurs correspond à la juxtaposition de couleurs opposées sur le cercle chromatique. Le contraste maximum est la juxtaposition de deux complémentaires entre elles : jaune et violet ou rouge et vert ou encore bleu et orange. Cependant, une couleur pâle, du jaune par exemple, est encore pâlie si elle est sur du blanc alors qu'elle est « renforcée » si elle est en contraste avec du noir. À l'inverse, une couleur foncée est atténuée sur du noir et valorisée sur du blanc. Le gris lui-même change : sur un fond vert, il paraît rouge et sur un fond rouge, il paraît verdâtre !

    Le contraste de valeurs

    Le contraste de valeurs correspond à la juxtaposition de valeurs opposées sur l'échelle des blancs et des noirs. Le blanc et le noir marquent le plus fort contraste du clair-obscur. Entre ces extrêmes, s'étend une infinité de tons gris. Le nombre de degrés de gris différents dépend de la sensibilité de chacun et de l'acuité de l'œilœil.

    Ces deux carrés gris rigoureusement identiques dans leurs proportions illustrent le contraste noir et blanc. L'un est positionné sur un fond noir et l'autre sur un fond blanc. Le carré droit sur fond blanc paraît plus sombre et plus petit que le carré gauche sur fond noir. © DR

    Ces deux carrés gris rigoureusement identiques dans leurs proportions illustrent le contraste noir et blanc. L'un est positionné sur un fond noir et l'autre sur un fond blanc. Le carré droit sur fond blanc paraît plus sombre et plus petit que le carré gauche sur fond noir. © DR

    Le contraste successif

    Le contraste successif consiste à présenter à un observateur une couleur unie qui engendre chez lui une fatigue visuelle des capteurscapteurs concernés. Lorsque la fatigue est établie, on lui présente un objet dont la perception ne peut plus se faire qu'avec les capteurs encore valides. Il perçoit l'objet dans la couleur de la teinte complémentaire à celle avec laquelle on a fatigué son œil. Un exemple : on roule dans un tunnel éclairé avec des lampes orange ; en sortie de tunnel, et pendant une quinzaine de secondes, tout le paysage nous apparaît bleu.

    Contraste clair-obscur simultané. © DR

    Contraste clair-obscur simultané. © DR

    Le contraste simultané

    Le contraste simultané est le débordement optique complémentaire d'une couleur sur la couleur opposée. La juxtaposition des couleurs semble créer des variations dans celles-ci. Lorsque nous percevons une couleur, nous percevons simultanément la couleur correspondante. Cette dernière répand ses rayons sur la couleur initiale.

    Contraste chaud-froid simultané. © DR

    Contraste chaud-froid simultané. © DR

    Notre système visuel, pour garder son équilibre, exige, pour une telle couleur, sa complémentaire et la produit si on ne la lui donne pas. En effet, notre œil, en contemplant une couleur, génère sa couleur complémentaire et projette cette image rémanente sur les objets environnants.

    Cette impression colorée n'existe pas réellement. C'est un phénomène physiologique. Cet effet simultané se produit également entre une couleur pure et un gris. C'est vrai aussi entre deux couleurs pures qui ne sont pas totalement complémentaires. Chacune des deux couleurs cherche à repousser l'autre vers sa complémentaire.