Soumettre les pommes de terre à un flux d'électrons permettrait de remplacer les traitements actuellement utilisés pour les empêcher de germer.

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    Des électrons pour empêcher les patates de germer

    Des électrons pour empêcher les patates de germer

    Ralentir la germination des pommes de terrepommes de terre (qui est la base de la reproduction du plant) est un problème majeur pour les producteurs : les germesgermes n'ont vraiment rien d'appétissant et ils altèrent le goût et la fermeté de la patate.

    Deux chercheurs japonais, Setsuko Todoriki et Toru Hayashi, de l'Institut National de Recherche Alimentaire d'Ibaraki (Japon), viennent de trouver une alternative aux actuels traitements anti-germes : passer rapidement les pommes de terre sous un faisceau d'électrons de basse énergie.

    Image du site Futura Sciences

    L'expérience : Les chercheurs ont utilisé un générateurgénérateur de Van der Graaf pour soumettre à un faisceau d'électrons des pommes de terre placées sur un tapis roulanttapis roulant.

    Les résultats : Alors que les pommes de terre non traitées ont commencé à germer après 60 jours, le traitement aux électrons a empêché la germination des pommes de terre pendant 4 mois, même dans le cas d'un stockage à température ambiante.

    Les raisons du succès : Cela empêche en fait la division cellulaire qui devrait avoir lieu dans les tissus germinatifs des patates, exactement de la même façon qu'une radiothérapieradiothérapie empêche la multiplication de cellules cancéreuses.

    La conservation des pommes de terre … et le Japon :

    En fait, aucun traitement anti-germes actuel n'est totalement satisfaisant.

    - Conserver les pommes de terre à basse température ralentit l'apparition des germes, mais augmente leur taux de sucresucre. Résultat : quand on les passe en friture le sucre caramélise et elles brunissent ...
    - Les traiter chimiquement coûte cher et n'est pas satisfaisant pour les consommateurs.

    En Europe et aux Etats-Unis, on utilise des produits comme le chloropropham (ou CIPC). C'est efficace, mais inquiétant aux yeuxyeux des autorités sanitaires : des traces de ce produit chimique persistent sur la peau des pommes de terre. C'est d'autant plus gênant que les consommateurs expriment de plus en plus clairement leur envie de voir disparaître les produits chimiques nocifs de leur alimentation...

    - Les soumettre à des rayons gamma est plus sain mais coûte très cher.

    Au Japon, où le traitement chimique est interdit depuis longtemps, le traitement des quelques 100 000 tonnes de pommes de terre consommées par an se fait dans une « usine » spéciale, à Hikkedo, où les dispositifs de sécurité pour préserver la santé des employés sont draconiens. C'est donc très coûteux.

    Voici donc une bonne explication au fait que cette étude - et ces résultats- nous viennent du Japon ... Et bingo ! Produire des électrons de basse énergie coûte moins cher et ne nécessite pas autant de précautions que la manipulation des rayons gamma !

    References : 1. Todoriki S. & Hayashi T. J. Sci. Food Agric., (2004).