L’entreprise britannique BAE Systems travaille depuis plusieurs années sur un projet de revêtement intelligent fait de milliers de nanocapteurs. Appliqué sous forme de peinture sur le fuselage d’un avion, il pourrait servir à recueillir un grand nombre d’informations en temps réel qui permettrait d’évaluer l’état de l’appareil afin d’améliorer son entretien et la sécurité des passagers.

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    Spécialisé dans la défense et l’aéronautique, BAE Systems (Royaume-Uni) travaille depuis plusieurs années sur un revêtement intelligent dont il veut recouvrir le fuselage des avions. Il s’agirait d’une peinture renfermant des nanocapteurs capables de récolter toutes sortes d’informations sur les conditions extérieures susceptibles de révéler un dommage, l’usure d’une pièce ou des turbulences. © BAE Systems

    Spécialisé dans la défense et l’aéronautique, BAE Systems (Royaume-Uni) travaille depuis plusieurs années sur un revêtement intelligent dont il veut recouvrir le fuselage des avions. Il s’agirait d’une peinture renfermant des nanocapteurs capables de récolter toutes sortes d’informations sur les conditions extérieures susceptibles de révéler un dommage, l’usure d’une pièce ou des turbulences. © BAE Systems

    Dans un futur encore assez lointain, les fuselages des avions seront recouverts d'une « peau intelligente » grâce à laquelle ils pourront sentir leur environnement. C'est ce que promet BAE Systems. Cette entreprise britannique spécialisée dans la défense et l'aérospatiale travaille sur un concept de revêtement fait de milliers de capteurs qui remplaceraient les détecteurs actuels qui équipent les avions : thermomètresthermomètres, tubes Pitot, antennes de Prandtl, GPSGPS, boussole, etc. Cela prendrait la forme d'une peinture composée de nanocapteurs qui couvrirait toute la surface de l'appareil. Dotés de leur propre alimentation et système de communication sans fil, ces capteurscapteurs formeraient un réseau capable de transmettre des informations à un système d'analyse central, à l'image de ce que fait la peau humaine avec le cerveaucerveau. Cette technique pourrait s'appliquer aux avions pour détecter leur position, le débitdébit d'air, les turbulences, mesurer la température, la force du champ magnétique et les contraintes physiques qui s'appliquent à la structure avec beaucoup plus de précision que ne le font les capteurs actuels. Ces informations s'afficheraient en temps réel sur un écran dans le cockpit.

    Image du site Futura Sciences
    Le concept de « peau intelligente » que développe BAE Systems est pensé comme un réseau de nanocapteurs qui recouvrent la surface d’un appareil. Chaque capteur dispose de son alimentation et de son système de communication sans fil. Le système pourrait mesurer le débit d’air, la température, l’accélération, calculer la position, le champ magnétique ou certaines contraintes physiques. L’ensemble des données est ensuite envoyé à un système central pour analyse avec un affichage en temps réel dans le cockpit. © BAE Systems

    Pas d’application commerciale avant 15 ans

    Les avantages sont nombreux : améliorer la sécurité des passagers en identifiant plus rapidement des phénomènes d'usure ou d'éventuels dégâts, optimiser la maintenance des appareils afin de gagner du temps et de l'argentargent, améliorer les conditions de vol en adaptant le pilotage ou la trajectoire afin de réduire les turbulences. BAE Systems ne donne aucun détail sur cette technologie sur laquelle l'entreprise dit travailler depuis déjà cinq ans. Cette peinture intelligente pourrait être prête d'ici une quinzaine d'années estime Lydia Hyde, la directrice de recherche qui pilote ce projet. Elle explique que l'idée de cette peau intelligente lui est venue en observant le fonctionnement de son sèche-linge ! Il était équipé d'un capteur de températurecapteur de température pour prévenir la surchauffe du tambour susceptible d'endommager les vêtements.  « En observant comment un simple capteur pouvait servir à empêcher un appareil domestique de surchauffer, je me suis demandé comment je pourrai transposer cela dans mon travail pour remplacer les capteurs actuels qui sont chers et encombrants par des modèles miniatures, multifonctions et peu onéreux ». Elle souligne par ailleurs que ce concept pourrait être utilisé dans d'autres domaines, notamment pour la carrosserie des automobilesautomobiles, les coques de navires et pourquoi pas des revêtements de solsrevêtements de sols capables de signaler lorsqu'ils ont besoin d'être nettoyés ! Mais nous ne sommes tout de même pas près d'avoir une moquettemoquette intelligente dans notre salon. En effet, BAE Systems souligne que ce projet s'inscrit dans une prospective de long terme sur les technologies qui pourraient être déployées dans vingt ou quarante ans...