Les autorités internationales de protection de la vie privée ont adressé à Larry Page, le cofondateur de Google, un courrier pour que le géant d’Internet fasse le point sur l’exploitation qu’il compte faire des données récoltées par ses Google Glass.

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    Mieux vaut prévenir que guérir, c'est sans doute fort de cet adage que les autorités européennes de protection des données du G29, du Canada, et plusieurs membres de l'APEC (Australie, Israël, Mexique, Nouvelle-Zélande et Suisse) se sont associés pour envoyer un courrier à Larry PageLarry Page, le patron cofondateur de GoogleGoogle. L'objet de leur missive, cosigné par la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertésCommission nationale de l'informatique et des libertés) concerne le projet Google Glass de la firme. Même si cet appareil n'en fait pas plus qu'un smartphone actuel, le fait qu'il soit porté en permanence, permettant de filmer à volonté et en toute discrétion, soulève quelques questions.

    Soucieux de la protection de la vie privée et de la gestion des données personnelles, le collectif souhaite plus précisément savoir ce que Google compte faire avec l'ensemble des données collectées par les différents capteurscapteurs de ces lunettes connectées. Ils veulent également être tenus au courant des démarches éventuelles que Google entreprend sur le sujet de la protection des droits individuels au fur et à mesure du développement de ce produit. Enfin, parmi les questions posées, les signataires souhaiteraient également que Google leur permette de tester ces lunettes.

    Équipées de caméras et de différents capteurs, les lunettes connectées de Google animent les débats sur la protection des droits individuels et de la vie privée. Sur cette photo, une paire de Google Glass a été entièrement démontée par deux anciens étudiants du MIT pour dresser la liste des composants qu’elle contient. © Scott Torborg & Star Simpson

    Équipées de caméras et de différents capteurs, les lunettes connectées de Google animent les débats sur la protection des droits individuels et de la vie privée. Sur cette photo, une paire de Google Glass a été entièrement démontée par deux anciens étudiants du MIT pour dresser la liste des composants qu’elle contient. © Scott Torborg & Star Simpson

    La confidentialité selon Google ne satisfait pas les dirigeants européens

    Outre la légitimité des interrogations de ces autorités, il faut préciser que l'éditeur n'est pas très clair au sujet de ses intentions concernant la protection de la vie privée avec ses lunettes à réalité augmentée. À titre d'exemple, il a expliqué sur son compte Google+ qu'il n'autorise pas les applicationsapplications douées d'options de reconnaissance faciale. Il a toutefois précisé qu'il conditionnera l'arrivée de telles applications à la mise en place de protections efficaces pour respecter la confidentialité de la vie privée. Une position plutôt ambiguë, donc.

    Au sujet de la protection des données privées, le passif était déjà lourd entre Google et les autorités européennes. En février, les organismes équivalents à notre Cnil nationale avaient sorti les crocs contre le géant d'Internet afin qu'il modifie ses nouvelles règles de confidentialité, car elles n'étaient pas en conformité avec la Directive européenne Informatique et Libertés. Google avait fait la sourde oreille et les autorités ont exprimé leur courroux en annonçant qu'ils allaient mener une action répressive. Et la Cnil avait déjà infligé une amende à Google après l'affaire Streetview, dont les Google Cars récupéraient des informations depuis les réseaux privés Wi-Fi qu'elles rencontraient.