La startup britannique Pavegen fabrique des pavés connectés qui produisent de l’énergie grâce à la pression des pas exercée par les piétons et récupèrent les données. Une solution innovante pour les lieux à fort trafic comme les gares, les aéroports ou les rues commerçantes.


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    Quelque 750.000 personnes fréquentent chaque jour la ligne 1 du métro parisien. Imaginez que ces millions de pas puissent être convertis en énergieénergie ; c'est l'ambition de Pavegen, une startup britannique créée en 2009. Cette dernière a mis au point des pavés spéciaux équipés de capteurscapteurs électromagnétiques qui transforment la pressionpression mécanique de la marche en énergie. À chaque pas, la tuiletuile s'enfonce légèrement, ce qui entraîne une rotation du générateurgénérateur électromagnétique et produit ainsi 2 à 4 joulesjoules, soit 4 à 7 wattswatts d'électricité en fonction du poids de la personne. De quoi alimenter une ampoule pendant une seconde ou une conversation de six secondes sur un iPhone. Le chiffre paraît dérisoire, mais si vous le multipliez par des milliers de personnes passant chaque jour sur la surface, il est possible d'alimenter en électricité des lampadaires, des panneaux d'affichage, ou des bornes de recharges USB.
     

    Lorsque l’on marche sur le pavé, celui-ci s’enfonce légèrement, enclenchant un générateur électromagnétique qui produit de l’électricité. © Pavegen, YouTube

    L’énergie des pas pour produire de l’électricité

    Les pavés mesurent 9 centimètres d'épaisseur et 43 centimètres de longueur et sont fabriqués à partir de matériaux recyclés comme des pneus de camion. « Initialement, nos pavés étaient rectangulaires avec un générateur au milieu, ce qui permettait de récupérer seulement 20 % de l'énergie des pas. Nous avons finalement opté pour une forme triangulaire avec un générateur à chaque coin du triangle », détaille Laurence Kemball-Cook, la P.-D.G de Pavegen, qui indique que ce nouveau design permet d'arriver à un taux de récupération de pratiquement 100 %. D'autres dispositifs permettent déjà de récupérer l'énergie. En 2016, la première route solaire de France a ainsi été installée dans l'Orne par l'entreprise Colas. Mais cette technologie est peu adaptée aux centres-ville, où les rues sont souvent à l'ombre des grands immeubles. De plus, les pavés développés par Pavegen sont utilisables aussi bien en intérieur qu'à l'extérieur et sont extrêmement résistants aux dégradations et aux intempéries.

    Des aéroports aux campus

    Il faut néanmoins un trafic conséquent pour que le dispositif soit efficace. C'est pourquoi Pavegen vise les lieux à forte fréquentation, comme les gares, les stades, ou les rues commerçantes. Plus de 200 pavages permanents ou provisoires ont déjà été installés dans 36 pays, depuis l'aéroport d'Abu Dhabi aux Émirats arabes unis à l'université de Birmingham, où les étudiants peuvent recharger leur portable depuis des bancs connectés alimentés par les tuiles. En 2016, une surface de 23 mètres carrés a été installée à Washington sur une intersection à moins d'un kilomètre de la Maison Blanche. « Plus de 10.000 personnes y passent chaque jour et fournissent en énergie l'éclairage de la place durant la nuit », se félicite Laurence Kemball-Cook.

    À Abu Dhabi, un couloir reliant deux terminaux fournit de l’énergie pour alimenter l’éclairage et la récolte de données. © Pavegen
    À Abu Dhabi, un couloir reliant deux terminaux fournit de l’énergie pour alimenter l’éclairage et la récolte de données. © Pavegen

    Mais Pavegen ne se contente pas de produire de l'énergie. Grâce aux capteurs intégrés dans les tuiles, la startup fournit également des statistiques sur la fréquentation et l'énergie générée. Les pavés sont aussi équipés de beaconbeacon Bluetooth permettant aux utilisateurs de se connecter via leur smartphone. Chaque pas est converti en monnaie numérique associé par exemple à un programme de fidélisation en échange de leurs données. Le centre commercial The Mercury à Londres se vante ainsi d'avoir augmenté le taux d'engagement sur son site de 15 % suite à l'implantation des pavés.

    Un système de rémunération pour les utilisateurs

    En juillet 2019, la startup a levé 2,6 millions de livres (2,9 millions d'euros) dans une campagne de crowdfunding auprès de 1.400 investisseurs, dont le conglomératconglomérat indien Hinduja Group, impliqué dans le transport, la banque ou la télévision. Ce dernier ambitionne de construire la « smart city » du futur et voit Pavegen comme un nouvel outil pour une ville plus verte et plus connectée. La startup a également signé un partenariat avec SiemensSiemens en 2018.

    Comme dans la plupart des technologies de ce type, le principal frein à un déploiement à grande échelle reste le coût. Une installation coûte en moyenne de 123.000 euros, un prix encore rédhibitoire pour de nombreuses applicationsapplications. « Nous espérons arriver à un coût de 45 à 90 euros par mètre carré », assure Kemball-Cook au magazine Forbes. Mais après 10 ans de développement, la rentabilité est encore loin d'être au rendez-vous.


    Des tuiles de récupération d'énergie pour que vos pas éclairent la ville

    Article de Marc ZaffagniMarc Zaffagni, publié le 06/07/2016

    Pavegen est une jeune pousse britannique qui a développé un revêtement de solrevêtement de sol basé sur la récupération de l'énergie cinétiqueénergie cinétique. Placées sur des zones très passantes, ces tuiles peuvent récolter assez d'énergie pour alimenter des lampadaires, mais pas seulement...

    Sous les pavés la plage ? Non, l'énergie ! Pavegen, une jeune entreprise innovante basée au Royaume-Uni, espère faire de la marche une nouvelle source d'énergie renouvelable. Elle a mis au point un revêtement de sol capable de produire de l'électricité à partir de l'énergie cinétique récupérée. L'idée première est de se servir de ce courant pour alimenter l'éclairage urbain, mais les possibilités sont nombreuses.

    Concrètement, il s'agit de tuiles qui peuvent être intégrées dans le sol et qui sont reliées à des systèmes de récupération d’énergie. Lorsque l'on marche dessus, les tuiles s'enfoncent légèrement, procurant une sensation proche de celle des revêtements sécurisés dans les airsairs de jeux pour enfants. La force verticale actionne un volant d'inertieinertie qui tourne pendant une quinzaine de secondes et convertit l'énergie cinétique en courant électriquecourant électrique via une induction électromagnétique.

    Selon Pavegen, sa troisième génération de tuiles de forme triangulaire peut actionner simultanément trois volants d'inertie et produire cinq watts par pas. Ces tuiles peuvent être recouvertes de divers revêtements pour un usage en intérieur ou en extérieur et on peut également les personnaliser avec des messages publicitaires. L'énergie produite est principalement pensée pour alimenter des systèmes d'éclairage LedLed. Laurence Kemball-Cook, le jeune entrepreneur qui a fondé Pavegen en 2009, évoque également la possibilité de recharger des batteries de smartphones et d'autres petits appareils électroniques.

    À Rio de Janeiro, au Brésil, ce stade niché au cœur d'une favela est en partie éclairé grâce aux tuiles cachées sous la pelouse synthétique. Celles-ci récupèrent l'énergie cinéthique produite par les pas des joueurs et la convertissent en électricité. © Pavegen, Shell
    À Rio de Janeiro, au Brésil, ce stade niché au cœur d'une favela est en partie éclairé grâce aux tuiles cachées sous la pelouse synthétique. Celles-ci récupèrent l'énergie cinéthique produite par les pas des joueurs et la convertissent en électricité. © Pavegen, Shell

    L'entreprise Pavegen veut vous payer pour marcher

    Pavegen a déjà déployé une centaine d'installations dans le monde. Aux États-Unis, des tuiles ont été posées au niveau du rond-point Dupont Circle, à Washington, non loin de la Maison Blanche. À Londres, 51 tuiles ont été installées en guise de démonstration dans un couloir de l'aéroport d'Heathrow. À l'occasion de l'édition 2013 du marathon de Paris, Laurence Kemball-Cook (lui-même un triathlète accompli) avait installé une section de 25 mètres de long de tuiles Pavegen qui ont produit 4,7 kWh sur la duréedurée de l'épreuve.

    En mars 2014, des tuiles ont été placées aux abords de la gare de Saint-Omer (Pas-de-Calais) pour alimenter l'éclairage Led de deux bancs ainsi que des prises USB dont les passants peuvent se servir pour recharger leurs smartphones, ordinateurs portables, tablettes...

    Toutefois, la réalisation la plus convaincante est sans doute celle de deux terrains de football, l'un à Rio de Janeiro, au Brésil, l'autre à Lagos, au Nigeria. Sous la pelouse synthétique, une centaine de tuiles convertissent chaque pas des joueurs en électricité qui, combinée à des panneaux solaires, sert à éclairer le terrain (voir la vidéo publiée sur YouTube). Et ce n'est pas tout...

    Pavegen se sert également de ses tuiles pour récolter des données qui peuvent permettre d'analyser les modèles de déplacements urbains. Par ailleurs, la jeune pousse britannique a imaginé un système de rémunération original. Les personnes intéressées peuvent en effet installer une application pour smartphone codéveloppée avec Tribal Planet qui récupère les informations de leur passage sur une zone Pavegen via une liaison sans fil. Chaque pas est ensuite converti en une monnaie numérique. L'argentargent peut être accordé par une marque dans le cadre d'un programme de fidélisation ou bien servir pour faire des dons à des œuvres de charité. La marche, c'est donc bon pour la santé, la planète et le portefeuille !