Si les téléphones portables d'aujourd'hui sont devenus de véritables petits ordinateurs, certains permettant de naviguer sur l'internet ou se comportant comme de petites secrétaires de poche, il leur manque encore toutefois la souplesse d'un système ouvert qui vous laisserait le choix des logiciels utilisés. Le Taïwanais FIC veut mettre fin à cela.

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    La carte de debuggage proposée en accompagnement de la version destinée aux développeurs. Crédit OpenMoko.

    La carte de debuggage proposée en accompagnement de la version destinée aux développeurs. Crédit OpenMoko.

    Déjà présenté à l'occasion de l'Open Source MobileMobile Conference d'Amsterdam en novembre 2006, le Neo1973 évoque irrésistiblement l'iPhone par son aspect. Mais toute ressemblance s'arrête là. Car il est animé d'un logiciel Open Source de la famille LinuxLinux, OpenMoko, et contrairement à d'autres appareils, son constructeur n'interdit pas le démontage de l'engin ou le décompilage du programme... au contraire, il les encourage ! Principe même du logiciel libre...


    Neo1973. Crédit OpenMoko

    Côté perfectionnements, le Neo1973 offre des caractéristiques plutôt alléchantes. Il est quadri-bande (GPRS mais actuellement non 3G), et présente une possibilité de réceptionréception GPSGPS. Il est équipé de ports mini-USBUSB pouvant fonctionner en maître ou esclave, d'un port microSD et d'une connectivité sans fil BluetoothBluetooth 2.0. Son écran tactileécran tactile de 7,1 cm VGAVGA offre une résolutionrésolution de 480 x 640 pixelspixels et est utilisable au doigt ou au stylet. L'appareil est fourni dans une élégante valisette noire comprenant aussi un stylet faisant aussi office de stylo, lampe LEDLED et pointeur laserlaser, un casque, une courroie tour de cou et une carte microSD.

    Version "bidouilleurs"

    Mais ce n'est pas tout... Car si les utilisateurs finaux devront encore attendre octobre pour acquérir le Neo1973, la version, parfaitement opérationnelle et qui est proposée (en 1500 exemplaires, tous réservés...) aux bidouilleurs et aux développeurs depuis le 9 juillet dernier comprend en plus une carte d'interface et de débuggage avec accès au JTAG (Join Test Action Group), incorporant une console port série et deux ports USB. Les outils appropriés pour ouvrir aisément le téléphone et accéder au hardwarehardware sont également compris dans le kit.

    Le kit proposé aux développeurs. Crédit OpenMoko

    Le kit proposé aux développeurs. Crédit OpenMoko

    L'objectif avoué du constructeur est de permettre la création d'une batterie de logiciels qui accompagneront le téléphone lors de sa commercialisation définitive, et qui pourront sans cesse évoluer par la suite, avec l'appui et la participation de la communauté Linux.

    La version définitive

    A sa sortie, le Neo1973 comprendra encore d'autres éléments, comme le WiFiWiFi et une mémoire flashmémoire flash interne de 256 MB, deux accéléromètresaccéléromètres (!) et un processeur plus rapide dont le type n'a pas encore été dévoilé (la version prototype fournie aux développeurs est équipée d'un SamsungSamsung S3C2410 32-bit RISC de basse consommation cadencé à 266 MHz). Enfin, l'explication de l'appellation Neo1973 vaut aussi son pesant d'histoire, puisque Neo évoque la nouveauté, et 1973 rend hommage à Marty Cooper, qui a inventé le téléphone mobile en 1973.

    Capture d'écran OpenMoko

    Capture d'écran OpenMoko

    Notons au passage que OpenMoko n'est pas la première tentative pour introduire Linux dans les téléphones portables. Le Greenphone de Trolltech, équipé de l'OS Qtopia (variation d'Embedded Linux) est déjà distribué, mais en tant que machine de test pour les développeurs et aucune applicationapplication commerciale n'est planifiée à notre connaissance. Motorola distribue bien une gamme de produits basés sur EZX de Linux, mais de façon propriétaire et non modifiable.

    "Aucun de ces terminaux n'est complètement opérationnel sous OpenMoko, mais ils en démontrent déjà le potentiel", explique Stefan Schmidt, un développeur indépendant allemand qui participe au projet OpenMoko. "Tenter ce genre d'installation reste à l'heure actuelle une affaire de 'geekgeek' prêt à se plonger dans les entrailles des mobiles".

    Quant à Sean Moss-Pultz, le fondateur d'OpenMoko, il déclare en substance que dans le futur, les applications logicielles s'achèteront ou se distribueront par internetinternet aussi facilement et couramment que les sonneries aujourd'hui, mais que pour cela, le passage par l'Open Source s'avère indispensable.