Un parcours original mais pas si atypique qu'il en a l'air : Nassima Mazouzi, formée à la chimie, a pris le vent de l'informatique et est devenue programmeuse à la SNCF. Confrontée à l'évolution de son métier et à la disparition de son service, elle a pris le taureau par les cornes et est allée chercher une double formation, technique et managériale, à l'école Ionis-STM, avec au bout un diplôme, aujourd'hui indispensable.

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    Nassima Mazouzi voulait devenir chimiste. « J'aime la science, explique-t-elle. J'aime voir ce qu'il y a derrière... » Mais à l'issue de ces études, tout près de l'an 2000, elle trouve un marché de l'emploi bien fermé, dans un pays qui mise peu sur la production. Elle insiste, mais le temps passe et elle réalise que les entreprises ont alors besoin d'informaticiens. Il leur faut des petites mains pour assurer le « passage à l'an 2000 », avec toutes ces dates formatées pour commencer par « 19 », et pour réussir, dans la foulée, le passage à l'euro (qui vaut 6,55957 francs français). Va pour l'informatique.

    C'est sur ce changement de devise qu'elle commence à travailler dans une SSII (donc une société de service en informatique) qui la forme aux bases de la programmation. La science est loin. « Pas tant que cela ! À l'époque, les entreprises cherchaient des débutants mais elles privilégiaient les formations scientifiques parce que cela leur garantissait une bonne compréhension des problèmes techniques. » Durant quatre ans, Nassima est analyste-programmeuse dans différentes entreprises comme GAN Assurances, EuroClear et la SNCF où elle se fait embaucher. Elle travaille alors sur des fossiles vivantsfossiles vivants, comme le langage Cobol ou l'ordinateur IBMIBM AS/400. « Je n'ai pas trop aimé ça » confie-t-elle aujourd'hui. Mais elle a « la chance », comme elle le dit, de travailler avec des gens qui lui font confiance et elle devient « AMOA », assistante de maîtrise d'ouvrage. « Ils ont pris le risque de me choisir et quelqu'un m'a formée. » Elle doit alors faire l'interface entre les informaticiens et les utilisateurs. Ce passage côté métier lui plaît beaucoup et elle y reste neuf années.

    Reprendre des études pour progresser dans son emploi, c'est ce qu'a réussi Nassima Mazouzi. © DR

    Reprendre des études pour progresser dans son emploi, c'est ce qu'a réussi Nassima Mazouzi. © DR

    De l'informatique au management

    Mais le ventvent tourne. La SNCF évolue et son métier va disparaître. Nassima ne veut pas subir, alors elle cherche à évoluer vers un autre poste, dans le management des systèmes d'information. Mais c'est difficile : elle n'a pas de formation reconnue en informatique. L'expérience, oui, mais pas le diplôme... Un bilan de compétences l'éclaire sur ses capacités et ses limites. Conclusion : il lui faut reprendre des études.

    C'est grâce à un Fongecif (financement d'une formation individuelle) qu'elle peut se le permettre mais toutes les écoles ne sont pas prêtes à accepter ce genre d'élèves. Elle trouve Ionis STM, où, justement, la formation combine un enseignement, technique et management, et la réalisation de projets, « comme dans une entreprise ». « J'ai pu apporter mon expérience professionnelle, par exemple dans la préparation d'une réunion. J'ai beaucoup appris aussi, par exemple dans la période de 4 mois, commune à tous les cursus. J'ai rencontré des jeunes de la génération qui a toujours connu l'informatique. Ils ont une grande ouverture d'esprit. »

    Aujourd'hui, elle a rejoint la SNCF, mais avec un diplôme de plus, et, après avoir mis en place un réseau social à la DRH, elle travaille aujourd'hui sur un ERP, mégalogiciel de gestion. C'est très différent mais cela n'a rien de grave. « Je m'ennuie vite. J'ai besoin de challenge. »