Ils jouent avec une balle, l'attrapent en vol et jonglent avec une baguette. Les robots de Masatoshi Ishikawa et Takashi Komuro ont pour la plupart la forme d'une main à trois doigts, complétée de deux caméras et leur stupéfiante rapidité a de quoi rendre jaloux un joueur de ping-pong...

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    A regarder ce bras robot faire rebondir à toute vitessevitesse une petite balle ou cette main tridactyle en attraper une en plein vol avec un mouvementmouvement à peine perceptible à l'œilœil nu, on comprend que la lenteur du chienchien robot Aibo, de Sony, est bien loin. Né en 1999 et doté d'un comportement complexe, cet animal mécanique décevait par la vitesse de ses déplacements, qui évoquaient ceux d'un chevalier chétif engoncé dans une armure trop lourde.

    La rapidité des robots du laboratoire Ishikawa Komuro, à Tokyo, est, en revanche, ahurissante. Depuis une dizaine d'années, les équipes menées par Masatoshi Ishikawa et Takashi Komuro tentent d'obtenir des robots aux mouvements rapides, voire ultra-rapides. Leurs démonstrations avaient d'ailleurs retenu notre attention lors de l'édition 2009 de Laval Virtual, les rencontres annuellesannuelles de la réalité virtuelle.

    Au sein de différents thèmes de recherche, ces ingénieurs ont travaillé avec à l'esprit la plus grande rapidité possible pour mettre au point des systèmes d'analyse d'images, des capteurscapteurs donnant un certain sens du toucher et des mécanismes mettant en mouvement des bras, des doigts ou des mains.

    En combinant ces trois compétences, le laboratoire réalise des systèmes aux performances spectaculaires. Par exemple, est-il possible de réaliser un appareillage capable de lire une inscription sur une balle de golf en plein vol ? Oui, répondent les chercheurs qui œuvrent au sein du groupe Dynamic Image Control, et étudient toutes sortes d'appareillages pour effectuer un contrôle en temps réel des éclairages, des mouvements de caméras et des systèmes de vision artificielle pour suivre les mouvements les plus rapides.


    Florilège des prouesses des robots de Masatoshi Ishikawa et Takashi Komuro. © Ishikawa Komuro Laboratory

    Des prouesses pour se rendre utile voire sympathique

    En associant ce genre de technique à une main à trois doigts capable, elle, de sentir ce qu'elle touche, les chercheurs japonais sont parvenus à réaliser un extraordinaire attrapeur de balle. A condition de lui lancer l'objet vers elle (car il lui manque un bras), cette main saisit le projectile sans le laisser tomber.

    Un autre robot tridactyle, en bougeant ses doigts, fait tourner une baguette à une vitesse digne d'un spectacle de cirque. Un autre est spécialement dressé pour saisir au vol un objet de forme cylindrique. Il ne fait que cela mais semble infaillible. Les nombreuses vidéos présentées sur le site du laboratoire méritent vraiment une visite...

    Ces réalisations ne sont pas des amusements. Les systèmes de vision capables de voir ce que l'œil humain ne peut percevoir peuvent avoir des applicationsapplications dans de nombreux domaines, scientifiques ou industriels. Ils peuvent notamment améliorer grandement ce que l'on appelle l'interface homme-machine, qui occupe beaucoup de chercheurs en robotique. On sait par exemple que la réactivité est un élément clé de la relation entre un être humain et un robot. L'homme se lasse vite, ou s'énerve, si la machine peine à réagir ou à se mouvoir. Mais si on peut jouer avec elle au ping-pong...