Un TGV français de série, amélioré et transformé en véritable laboratoire roulant, a réussi ce mardi 3 avril 2007 à atteindre la vitesse de 574,8 km/h, pulvérisant ainsi son propre record qui était auparavant de 515,3 km/h.

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    Composée de deux motrices et trois voituresvoitures, dont l'une d'entre elles comportait aussi un nouveau bogie moteur, la rame de type duplex s'est élancée à 13h01 sur la ligne à grande vitesseligne à grande vitesse est-européenne, dans le sens province-Paris. A bord du train, bardé de plus de 200 capteurscapteurs, avaient pris place plusieurs dizaines de techniciens ainsi que des invités de marque, dont le PDG d'Alstom Patrick Kron, la présidente de la SNCF Anne-Marie Idrac, ainsi qu'Hubert du Mesnil, président de Réseau ferré de France (RFF) et Guillaume Pépy, numéro deux de la SNCF.

    Piloté par Eric Pieczac, 46 ans, la rame s'est d'abord stabilisée aux environs de 160 km/heure, le temps d'atteindre la zone où l'alimentation électrique avait été augmentée jusqu'à une tension de 31.000 V, puis la vitesse s'est mise à croître très rapidement. Les 200, 300, puis 400 km/h ont été atteints avec une aisance remarquable, ne laissant transparaître aucune trace d'effort des moteurs, qui avaient pourtant été "gonflés" à 25.000 CV. Après un palier vers 498 km/h provoqué par le franchissement d'une petite côte, le compteur digitaldigital s'est à nouveau envolé, et le passage des 515,3 km/heure a été marqué d'une salve d'applaudissements à bord du train, qui devenait ainsi le véhicule sur rails le plus rapide du monde. Alors que le convoi tout entier se mettait à vibrer, ce qui était prévu, la vitesse augmentait toujours jusqu'à atteindre 570 km/heure, puis le compteur grignotait encore un peu de vitesse avant que son conducteur décide de couper l'alimentation.

    Les habitants et les nombreux spectateurs massés le long des voies de la petite commune de Le Chemin (ça ne s'invente pas), dans le département de la Marne, voyaient alors passer une espèceespèce de fuséefusée sur rails dans un vacarme apocalyptique, survolé d'un avion chargé des prises de vues. Il était alors 13h14 et le TGV fonçait à 574,8 km/h, record absolu.

    La rame, nommée "V150" (pour 150 mètres par seconde), avait subi plusieurs modifications par rapport aux trains circulant actuellement sur le réseau européen, mais restait strictement de série. La voiture-barbar centrale était équipée d'un bogie central moteur qui équipera bientôt certaines nouvelles voitures de la ligne est-européenne. Les roues avaient été très légèrement agrandies pour éviter la mise en surrégime des moteurs, et un soin tout particulier avait été apporté à leur fabrication.

    Côté caténaires, la tension des câbles de transmission du courant avait été portée à 4 tonnes afin de les rendre aussi rigides que possible et ainsi réduire l'amplitude de l'onde qui accompagne le passage du train à grande vitesse, ce qui a pour effet d'entraîner des coupures d'alimentation. L'inclinaison de la voie avait été augmentée dans les courbes, et ces modifications, qui resteront en place, autoriseront désormais les rames commerciales à rouler à 320 km/h au lieu des 300 km/h habituels sur cette ligne.

    Le Président Jacques Chirac a salué l'exploit, parlant d'une "fantastique performance", et déclarant que grâce à ce nouveau TGV, Alstom conforte sa place de champion sur le marché mondial de la grande vitesse.

    Patrick Trannoy, directeur de la LGV Est à Réseau ferré de France (RFF), a confirmé que la vitesse espérée lors de cet essai était bien de 570 km/h, but pleinement atteint, et qu'au-delà on serait entré dans un domaine totalement inconnu avec des risques de rupture de la caténaire. Quant au conducteur Eric Pieczac, qui a piloté son premier TGV voici seulement six mois et est maintenant promu héros du jour, il s'est déclaré "heureux et fier" de l'exploit.

    Ci-dessous: les images de l'exploit, capturées durant le reportage en direct de la chaîne de télévision française France 2.

    Image du site Futura Sciences

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