Les images prises par Rosetta de « sa » comète, 67P/Churyumov-Gerasimenko, ont permis de construire un modèle en trois dimensions, qui a pu être affiné. Il sera indispensable pour préparer l'arrivée de l'atterrisseur Philae, comme nous l'explique l’astronome Laurent Jorda, du laboratoire d’Astrophysique de Marseille et membre de l’équipe responsable de l’instrument Osiris de Rosetta.

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    À quelques jours de son rendez-vous historique avec la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, la sonde spatiale de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne RosettaRosetta s'en rapproche en douceur. Ce mercredi 6 août, elle ne se mettra pas tout à fait en orbite autour, mais suivra une trajectoire qui la fera voler de concert avec la comète.

    En attendant cet évènement passionnant que Futura-Sciences ne manquera pas de suivre, nous livrons les secrets de la reconstruction en trois dimensions de la forme de ce noyau qui a fait l'objet d'un précédent article. Cette animation, créée par le Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (université Aix-Marseille) à partir des images de la caméra Osiris, est tout sauf un goodies. En effet, le Lam est responsable de la reconstruction 3D de la forme du noyau à dessein des opérations d'atterrissage du module Philae, lequel sera largué vers la comète début novembre 2014. Il sera alors nécessaire de « modéliser le champ de gravité complexe autour du noyau ainsi que les pentes locales à la surface de la comète », nous explique Laurent Jorda. Ces deux données peuvent être déduites du modèle 3D.


    Animation de la rotation complète du nouveau modèle de forme. L’axe de rotation correspond à l’axe de rotation réel de la comète © Esa, Rosetta, MPS pour Osiris, UPD, Lam, IAA, SSO, Inta, UPM, DASP, Ida

    Un modèle de la comète créé à partir d'images à basse résolution

    Un « premier modèle a été créé le 25 juillet 2014 à partir d'images à basse résolutionrésolution obtenues par la caméra Osiris à bord de Rosetta » entre le 14 et le 24 juillet. C'est ce modèle que vous avez pu découvrir dans notre article. Les images utilisées ont une résolution de quelques centaines de mètres pour un noyau de 4 kilomètres de diamètre.

    Les techniques stéréo étant impossibles à mettre en œuvre à ces résolutions, une nouvelle technique a été utilisée, baptisée « clinométrie par déformation de maillage », révèle le chercheur. Malgré une très faible résolution, il est d'ores et déjà « possible de tirer quelques enseignements du modèle reconstruit ».

    Celui-ci montre clairement la présence de deux entités distinctes reliées par une zone de contact relativement étroite. « C'est la première fois qu'une telle structure est observée dans un noyau de comète », explique-t-il. La mission Rosetta permettra d'étudier les propriétés physico-chimiques de ces deux éléments afin de comprendre la formation du noyau de la comète et son évolution au fil de ses passages successifs au voisinage du Soleil (sa période orbitalepériode orbitale est d'environ 6,5 ans).