Des tergiversations au sein des instances dirigeantes de la Nasa pourraient remettre en cause la mission de capture d’un astéroïde. Certains doutent que cela soit le meilleur moyen pour préparer les futures expéditions humaines à destination de la planète Mars.

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    Estimé à quelque 1,25 milliard de dollars, l'ambitieux projet de la Nasa de capture d'un astéroïde pour l'amener à proximité de la Terre et ainsi faciliter son exploration suscite de nombreuses interrogations. Fin décembre 2014, la Nasa devait en effet révéler lequel des deux scénarios à l'étude de la technique de capture serait choisi.

    L'option A prévoit l'utilisation d'un « big bag » tandis que la B, plus difficile, parie sur l'utilisation de bras robotisés. Avec la première, la Nasa se limitera à un objet d'une dizaine de mètres. Avec l'autre option, elle visera un astéroïdeastéroïde de 100 à 500 m de diamètre, non pas pour le capturer mais pour y prélever un bloc rocheux de belle taille, d'où l'utilisation de bras robotisés.

    Pour l'instant, la décision n'est pas tranchée car des interrogations subsistent. À l'origine, cette mission a été imaginée pour préparer l'envoi d'humains sur Mars. Mais, pour certaines personnes influentes, cette aventure ne serait pas la meilleure manière de développer des techniques nécessaires à ces voyages vers Mars. Pire, les mêmes s'interrogent sur l'utilité d'une telle mission en comparaison d'autres alternatives. Ces spécialistes envisagent plutôt une mission à destination d'un astéroïde proche de la Terre sur son orbiteorbite native. Selon eux, prouver qu'il est possible de rediriger un astéroïde n'aurait rien à voir avec le fait d'aller sur Mars...

    Mars, l'objectif prioritaire

    À cela s'ajoute que certains responsables de la Nasa semblent convaincus que cette mission pourrait être considérée comme un succès sans la redirection de l'astéroïde et sans qu'elle n'ait plus rien à voir avec l'objectif d'aller sur Mars. Si ces tergiversations ne sont évidemment pas de bon augure, certaines personnes restent résolument optimistes comme Michele Gates, la responsable de la mission ARM qui a récemment révélé qu'une décision serait prise rapidement et que l'option B avait la préférence de son équipe.

    Quant à Charles Bolden, patron de la Nasa et fervent partisan de son projet, il a tenu à rappeler que cette mission donne la possibilité de montrer qu'il est possible de déplacer un astéroïde tout en testant la propulsion à électricité solaire, technologie clé pour l'exploration future du Système solaire. Et de rappeler qu' « à la Nasa nous essayons de satisfaire beaucoup de personnes qui veulent que nous fassions beaucoup de choses différentes, et qu'avec cette mission de capture et de redirection d'un astéroïde nous avons trouvé un moyen de réunir un grand nombre d'objectifs ».