Hubble continue sa plongée profonde dans les abysses du temps et de l’espace mais cette fois-ci, il l'a fait avec l’aide d’un autre télescope spatiale : Spitzer. Les analyses des images fournies par ces deux géants de l’astronomie spatiale révèlent des galaxies très anciennes, juste un milliard d’années après le Big Bang, et dix à cent fois plus petites que notre Galaxie. Il s’agirait des premières pièces du « Lego cosmique » permettant de construire par fusion les grandes galaxies peuplant actuellement l’Univers.

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    Briques de galaxies, très irrégulières, observées à un redshift de 5,42 (Crédit : NASA)

    Briques de galaxies, très irrégulières, observées à un redshift de 5,42 (Crédit : NASA)

    Cliquez pour agrandir<br />Les 5 images extraites du &quot;Champ Ultra Profond de Hubble (HUDF)&quot; de Hubble montrent des galaxies de plus en plus lointaines et primitives avec un redshift de plus en plus élevé (Z=4 à Z=5,76).

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    Les 5 images extraites du "Champ Ultra Profond de Hubble (HUDF)" de Hubble montrent des galaxies de plus en plus lointaines et primitives avec un redshift de plus en plus élevé (Z=4 à Z=5,76).

    Selon le modèle cosmologique standard basé sur la matière sombre froide et l'énergie noire, les petites galaxies se sont formées les premières, avant les superamas de galaxies et leur répartition filamenteuse, et surtout, avant les galaxies comportant des milliards d'étoilesétoiles. Dans un UniversUnivers plus petit et plus dense qu'aujourd'hui, un taux de collisions important entre ces premières galaxies aurait fini par produire par captures gravitationnelles et fusionsfusions successives le monde des galaxies que l'on observe dans notre voisinage.

    Depuis plus de dix ans, des observations de plus en plus fines, et portant sur des périodes de plus en plus âgées de l'Univers, ne font que confirmer les grandes lignes de ce scénario même si des surprises ont été rencontrées et que bien des choses, comme la nature exacte de la matière et de l'énergie noire, restent encore incomprises. Celles actuellement obtenues à l'aide de SpitzerSpitzer et HubbleHubble sont une illustration de plus de la validité des idées des cosmologistes.

    Une chose les a quand même surpris, comme l'un d'entre eux, Nor Pirzkal, le fait remarquer.

    Des galaxies peu lumineuses en infra-rouge

    Les massesmasses des galaxies nainesgalaxies naines découvertes par James Rhoads de l'Arizona State University et Chun Xu du Shanghai Institute of Technical Physics sont vraiment très petites et seulement quelques millions d'étoiles semblent les constituer.

    Dans le "HUBBLE Ultra Deep Field", Hubble a mis en évidence une majorité d'étoiles bleues, donc chaudes, et selon la théorie de l'évolutionthéorie de l'évolution stellaire, il doit s'agir d'étoiles à courtes duréesdurées de vie, quelques millions d'années tout au plus. La nucléosynthèsenucléosynthèse stellaire à cette époque n'avait pas encore enrichi le milieu interstellaire en éléments plus lourds que l'héliumhélium, de même des poussières silicatés ou riches en carbonecarbone ne devaient être quasiment pas présentes. Pour vérifier tout cela, et la faible masse de ces galaxies naines, le regard infrarougeinfrarouge de Spitzer a été mis à contribution.


    Hubblecast 08: A step closer to our origin...

    Celui-ci, à cause du déficit en rayonnement infra-rouge par rapport à des galaxies plus vieilles, a bien confirmé qu'il s'agissait des plus petites galaxies primitives observées à ce jour. Elles sont bien constituées essentiellement d'une première génération d'étoiles et on ne les a pas confondues avec d'autres galaxies naines plus âgées, en orbiteorbite autour de grandes galaxies. Comme le montrent les images, certaines sont très irrégulières ce qui veut dire qu'elles sont soumises à des forces de maréeforces de marée importantes et que le taux de collisions entre galaxies était bien plus important à cette époque qu'aujourd'hui.