Le télescope spatial Wise vient d'étudier un nouveau rémanent de supernova, les restes d'une explosion stellaire survenue il y a quelques milliers d'années dans la constellation des Gémeaux.


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    Les rémanentsrémanents de supernovaesupernovae semblent d'une fragile beauté. Il suffit pour s'en convaincre de regarder ces broderies célestes : dans la constellation du Cygne, NGC 6960, NGC 6990 et NGC 6995 sont les trois morceaux d'une immense bulle qui se répand depuis plusieurs dizaines de milliers d'années. Dans l'hémisphère sudhémisphère sud c'est la constellation des Voiles qui abrite une autre dentelle cosmique. Cette apparente délicatesse ne doit pas cacher les événements cataclysmiques qui sont à l'origine des rémanents. Leur présence témoigne de la fin violente de certaines étoiles qui ont explosé en supernova, projetant dans l'espace leurs couches externes qui voyagent toujours à plusieurs dizaines ou centaines de kilomètres par seconde, laissant à la place de l'astre moribond une étoile à neutrons parfois doublée d'un pulsar.

    À proximité de Castor, l'une des étoiles jumelles de la constellation des Gémeauxconstellation des Gémeaux, se trouve un autre de ces rémanents, IC 443. Sa taille apparente est assez imposante, supérieure à celle de la Pleine LunePleine Lune et on estime sa distance à 5.000 années-lumièreannées-lumière. Les astronomesastronomes s'intéressent beaucoup à ce rémanent car il a la particularité d'entrer fortement en interaction avec le milieu interstellaire. Wise vient d'ailleurs d'en apporter la preuve en image.

    Fausses couleurscouleurs et vraies moléculesmolécules

    Wise (Wide-Field Infrared Survey Explorer) est un télescope spatialtélescope spatial de la NasaNasa, lancé en décembre 2009. En réalisant la cartographie complète du ciel en infrarougeinfrarouge, Wise a fait quelques découvertes inattendues, comme celle d'astéroïdes sombres ou encore celle d'un anneau invisible dans NGC 1514. L'image d'IC 443 ci-dessous a été retraitée de façon à ce que les couleurs correspondent aux différents matériaux que l'onde de choc de la supernova rencontre au cours de son expansion.

    L'arc de cercle nébuleux violet en haut à gauche correspond à des filaments qui émettent de la lumière à partir d'atomesatomes de ferfer, de néonnéon, de siliciumsilicium et d'oxygèneoxygène excités, ainsi que des particules de poussières chauffées par l'onde de choc qui se déplace dans cette région à une centaine de kilomètres par seconde. La partie bleue de la bulle gazeuse en bas de l'image est le résultat de l'excitation d'atomes d'hydrogènehydrogène et les lambeaux de couleur verte trahissent quant à eux la présence d'un nuagenuage de poussière que l'onde de choc traverse à une trentaine de kilomètres par seconde.

    IC 443, la bien nommée nébuleusenébuleuse de la MéduseMéduse, est observable dans un télescope d'au moins 20 centimètres de diamètre. Pour la repérer, les astronomes utilisent la brillante étoile Eta Geminorum juste à côté (en bas à droite). L'incertitude est encore grande concernant la date de l'explosion de la supernova des Gémeaux, peut-être il y a 10.000 ans, pendant que le même spectacle se produisait dans le ciel de l'hémisphère sud, au cœur de la constellation des Voiles.