Le 4 juillet 2005, la sonde américaine Deep Impact se séparait en deux parties, l'une d'elles, essentiellement formée d'une masse de 113 kg cuivre et d'une caméra pour un total de 372 kg, allant percuter de plein fouet le noyau de la comète 9P/Tempel 1. L'analyse du dégagement d'énergie ainsi que l'examen des traces de la collision permettait alors d'en apprendre plus sur la composition de cette catégorie d'astres.

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    Image prise par la partie orbitale de Deep Impact 13 secondes après la collision de l'impacteur à la surface de Tempel-1

    Image prise par la partie orbitale de Deep Impact 13 secondes après la collision de l'impacteur à la surface de Tempel-1

    Aujourd'hui, la partie orbitale de la sonde tourne toujours autour du Soleil. Et sa parfaite condition physique a conduit les techniciens de la Nasa à lui assigner un nouvel objectif ambitieux, déjà baptisé DIXI (Deep ImpactDeep Impact Extended Investigation).


    La mission Deep impact sur la comète 9P/Tempel 1

    D'ici quelques semaines, les moteurs de Deep Impact seront remis en fonctionnement afin d'en infléchir légèrement la trajectoire, et prendre la direction de la comète Boethin, qu'elle devrait atteindre en décembre 2008. Cette fois, plus de collision au programme, l'unique impacteurimpacteur ayant déjà été utilisé. Mais la sonde comporte encore trois instruments en parfait état de fonctionnement, deux caméras couleurcouleur à haute résolutionrésolution et un spectromètrespectromètre infrarougeinfrarouge, qui seront mis à contribution pour examiner la surface du noyau cométaire.

    L'intérêt est énorme. En effet, si actuellement la comète Boethin se trouve pratiquement à son aphélieaphélie, c'est à dire au point le plus éloigné par rapport au Soleil et à l'extérieur de l'orbiteorbite de SaturneSaturne, elle se situera lors de la rencontre à proximité de l'orbite terrestre, plus proche du Soleil que ne l'était Tempel-1, alors au niveau de l'orbite de Mars. Cela préfigure déjà des observations inédites d'un noyau cométaire en pleine activité sous l'effet des radiations solaires, qui apporteront certainement de nouvelles connaissances non seulement sur la composition, mais aussi sur la dynamique de fonctionnement de ces astresastres à la physionomie si changeante.

    "Une des surprises de l'exploration des comètes a été la grande diversité des surfaces cométaires photographiées jusqu'ici", annonce l'astronomeastronome Michael A'Hearn, responsable de la mission DIXI, ajoutant que "même sur Tempel-1, la comète de laquelle nous avons obtenu les meilleures photographiesphotographies à ce jour, la variabilité des terrains est frappante. Visiblement, différentes zones de cette surface ont connu des histoires très différentes".

    D'un coût inférieur à 10% de celui d'une mission classique, DIXI devrait aussi apporter certains éléments de réponse à une des plus grandes interrogations que se posent les chercheurs au sujet des comètes, à savoir dans quelle mesure ces astres errants ont pu contribuer à la formation de notre planète en y apportant certains éléments minérauxminéraux ou organiques, et ainsi jouer un rôle dans l'apparition de la vie.

    Une mission passionnante dont l'équipe de Futura-Sciences ne manquera pas de vous tenir informés tout au long de son déroulement. Mais ça, vous le saviez déja...

    Le compartiment orbital de Deep Impact en phase finale d'assemblage à la Nasa

    Le compartiment orbital de Deep Impact en phase finale d'assemblage à la Nasa