L'essaim météoritique des Perséides bat son plein cette nuit comme chaque année. Mais cette année il va falloir faire la Lune quasi pleine dans le ciel. On vous dit tout.


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    Tout le monde a déjà entendu parler des Perséides, l'un des essaims météoritiques les plus actifs de l'année, faisant « pleuvoir » chaque été dans notre ciel, jusqu'à 100 météores par heure, dans les meilleures conditions. Autrement dit, une très belle pluie d’étoiles filantes, merveilleux spectacle de la nature qui invite à s'étendre dans l'herbe (sèche...), en famille ou avec des amis, en compagnie des grillons, et à rêvasser les yeuxyeux plongés dans le ciel scintillant d'étoiles, à l'affût de ces furtifs et lumineux débris de comète. Un spectacle céleste riche d'intérêt qui, on ne le rappellera jamais assez, nécessite de trouver un site reculé et paisible, à la campagne, loin du bruit et de la fureur de la pollution lumineuse des grandes villes, pour en profiter pleinement.

    Oui mais... cette année, il y a un problème : la Pleine Lune qui va briller du soir au matin au cours de la nuit du pic d'activité, les 12 et 13 août, réduisant significativement la possibilité de voir une grande quantité d'étoiles filantes. Ainsi, au lieu des 50 à 60 (et parfois plus de 100, selon les années) micrométéorites visibles par heure en deuxième partie de nuit, il faudra se contenter des plus brillantes, ramenées à une dizaine par heure au maximum. La veille et le lendemain du pic attendu, les conditions ne seront pas meilleures, car la LuneLune presque pleine restera aussi gênante pour les détecter. Et comme il n'est pas possible de l'éteindre ou de s'en abriter, il faudra donc composer avec... Ou alors, choisir une autre nuit, quand la Lune est plus « maigre » (dernier croissant).

    Sur cette magnifique photo composite, le radiant de l'essaim météoritique des Perséides est clairement visible au sein de la constellation de Persée, à l'orée de la Voie lactée. © Tomas Slovinsky (Slovakia), Petr Horalek (<em>Czech Republic </em>; <em>Institute of Physics in Opava</em>), Apod (Nasa)
    Sur cette magnifique photo composite, le radiant de l'essaim météoritique des Perséides est clairement visible au sein de la constellation de Persée, à l'orée de la Voie lactée. © Tomas Slovinsky (Slovakia), Petr Horalek (Czech Republic ; Institute of Physics in Opava), Apod (Nasa)

    Le meilleur moment pour voir les Perséides

    Tout n'est pas perdu donc, car l'essaim météoritique des Perséides s'étend du 17 juillet jusqu'au 22 août, ce qui offre plusieurs nuits sans Lune ou alors, avec une présence plus discrète (en croissant ou en dernier quartier). Les occasions d'en observer en nombre seront multiples après le pic du 12-13 août.

    Le radiant de l'essaim météoritique des Perséides est très bien visible sur cette photo composite, centré sur la constellation de Persée, devant la Voie lactée. © Jaro, Adobe Stock
    Le radiant de l'essaim météoritique des Perséides est très bien visible sur cette photo composite, centré sur la constellation de Persée, devant la Voie lactée. © Jaro, Adobe Stock

    Comme chaque année et ce, quelle que soit la nuit que vous choisissiez pour observer (et compter) les Perséides -- avant, après ou à la date du pic d'activité --, il convient de patienter jusqu'au lever de la constellationconstellation de Persée -- qui a donné son nom à l'essaim météoritique -- et son ascension dans le ciel, car c'est en son sein qu'est situé le radiantradiant. Cela se déroule en deuxième partie de nuit donc, pour en voir un maximum. C'est à ce moment que la Terre entre dans la région la plus dense du champ de débris laissé par les passages de la comète 109P/SwiftSwift-Tuttle (sa période orbitalepériode orbitale est de 133 ans).

    Enfin, « last but not least », signalons que cet été, il n'y a pas que des étoiles filantes à voir : en effet, plusieurs planètes défilent les unes après les autres dans le ciel pour former un bel alignement sur l'écliptiqueécliptique à l'aubeaube. La première d'entre elles à s'élever est la merveilleuse SaturneSaturne, dès 22 h, suivie par Jupiter, inratable par son éclat, à partir de minuit. Mars la rouge arrive tranquillement vers 1 h 30 du matin et enfin, l'étincelante Vénus surgit dans les lueurs de l'Aurore (« aux doigts de rose », Homère), vers 5 h 30. À ne pas manquer aussi, au moyen d'une paire de jumellela comète géante C/2017 K2 PanStarrs, visible en ce moment dans le Scorpion dès le début de la nuit !

    Très bonne observation à toutes et tous.

    NB : Pour résister aux heures les plus fraiches de la nuit, prévoyez des vêtements chauds.


    La pluie d'étoiles filantes des Perséides en 2016

    Article de Xavier DemeersmanXavier Demeersman publié le 12 août 2016

    Dans la nuit du 11 au 12 août, l'activité de l'essaim météoritique des Perséides sera à son comble : environ 200 étoiles filantes par heure pourraient être visibles. Le double des autres années.

    Une semaine après la 26enuit des étoilesnuit des étoiles, le ciel nous offre un nouveau spectacle  une pluie d'étoiles filantes.Rappelons que ce phénomène récurrent n'a rien à voir avec des étoiles qui filent... Ce sont des micrométéorites, pour la plupart aussi grosses qu'un grain de sablesable ou qu'un grain de riz, et qui se désintègrent dans la haute atmosphèreatmosphère. Quelques-unes, les plus lumineuses de facto, peuvent avoir la taille du poing. Celles du mois d'août appartiennent à l'essaim météoritique des Perséides, car leur radiant se situe en direction de la constellation de Persée. Ce n'est pas le seul essaim de l'année mais comme il se produit durant les douces nuits d'été, durant les vacances, et que son taux de météores visibles par heure dépasse souvent les 100 lors de ses pics d'activité, il est devenu très célèbre.

    Cette année, le maximum est attendu dans la nuit du 11 au 12 août. Les spécialistes sont enthousiastes car, au plus fort de l'évènement, en seconde partie de nuit, ces petits grains laissés dans le sillage de la comète Swift-Tuttle devraient être deux fois plus nombreux que d'habitude à pénétrer l'atmosphère à une vitessevitesse moyenne de 59 km/s. Les prévisions tablent sur 200 météores par heure.

    Pourquoi cette recrudescence ? Parce que sous l'influence gravitationnelle des planètes, notamment celle de JupiterJupiter, les courants de poussière de 1079, 1479 et 1862 laissés par les passages de la comète dans le Système solaireSystème solaire interne, se sont rapprochés de notre Planète.

    Aussi, si tel est le cas, le spectacle promet d'être deux fois plus merveilleux. À condition bien sûr que la météométéo soit favorable et que la pollution lumineusepollution lumineuse soit minimale. Quant à la Lune (en conjonctionconjonction avec Saturne et Mars), gênante pour sa luminositéluminosité, elle disparaîtra sous l'horizon après minuit, soit lorsque Persée prendra de la hauteur... Pour en profiter, il ne vous reste plus donc qu'à vous armer de patience et à vous installer confortablement, coucher et chaudement vêtu, de façon à pouvoir embrasser du regard la plus grande partie possible du ciel.