Les données acquises par la sonde Rosetta lors de son survol de l'astéroïde Lutetia sont en cours de dépouillement. Les scientifiques viennent d'ores et déjà d'annoncer que l'astéroïde était recouvert d'une impressionnante couche de régolite.


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    Le 10 juillet dernier, la sonde européenne RosettaRosetta croisait l'astéroïde Lutetia à environ 3.000 kilomètres de distance, réalisant 400 clichés et de nombreuses mesures à l'aide de ses 17 instruments embarqués. Appelé du nom latin de la capitale française en raison de sa découverte à Paris en 1852, Lutetia est un corps massif de 130 kilomètres qui circule entre les orbites de Mars et de JupiterJupiter. La sonde Rosetta n'en était pas à son coup d'essai puisqu'elle avait déjà survolé un autre astéroïde,

    Steins, en septembre 2008. En passant à seulement 800 kilomètres de Steins, Rosetta nous l'avait alors montré comme un astre très brillant d'environ 5 kilomètres, en forme de diamant.

    Présentées juste après le survolsurvol de Lutetia (à découvrir avec le court-métrage d'animation ci-dessous), les premières images prises par Rosetta révélaient une surface très cratérisée et fortement impactée, prouvant que cet astéroïde est un astre très ancien, sans doute un vestige de la formation du Système solaire. Selon les spécialistes chargés du dépouillement des données recueillies pendant le survol, cette ancienneté est confirmée par l'étude du régoliterégolite qui recouvre la surface de l'astéroïde.

     

    Survol de l'astéroïde Lutetia par la sonde européenne Rosetta le 10 juillet 2010. © Esa

     

    L'épaisseur de régolite sur Lutetia vient d'être estimée à 600 mètres, ce qui témoigne d'un bombardement de la surface depuis plusieurs milliards d'années. Pour le Dr Rita Schulz de l'Esa, qui présentait ces résultats à Pasadena (Californie) au cours du congrès annuel de la Division for Planetary Sciences, ce régolite est assez similaire à celui qu'on observe sur la LuneLune.

    Rappelons que le régolite est une couche de grains et de poussières qu'on trouve à la surface des astres, dépourvus d'atmosphèreatmosphère, qui ont subi l'assaut de météoritesmétéorites. La couche de régolite lunaire atteignait plusieurs mètres d'épaisseur sous les pieds des astronautesastronautes américains, et on en a observé à la surface de Mars, de MercureMercure et d'autres astéroïdes qui ont été approchés par des sondes spatiales, comme 433 Eros. Sur Terre, on ne trouve pas de régolite pour deux raisons : d'une part, une grande partie des météorites se consume dans l'atmosphère, et d'autre part, l'érosion fait rapidement disparaître les débris des rares impacts.

    L'analyse des informations recueillies par Rosetta va se poursuivre pendant plusieurs mois, alors que la sonde file vers son prochain objectif, la comètecomète Churyumov-Gerasimenko, sur laquelle elle déposera un atterrisseur en 2014.