Le Japon doit lancer dans la nuit de lundi à mardi une sonde à destination de Vénus et un démonstrateur de voile solaire. D’une masse au lancement de 500 kg, Akatsuki rejoindra la planète en décembre 2010 pour une mission d’au moins deux ans pour en étudier l'atmosphère. Cette sonde est équipée de cinq caméras fonctionnant dans autant de longueurs d’onde et d’un instrument radio.

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    Vénus se caractérise par une atmosphèreatmosphère extrêmement dense d'une cinquantaine de kilomètres d'épaisseur à l'intérieur de laquelle les ventsvents peuvent atteindre les 400 km/h et pousser les nuagesnuages les plus hauts à faire le tour de la planète en quatre jours, voire moins. Autrement dit, l'atmosphère tourne plus vite que la planète qui a besoin de 243 jours terrestres pour faire une rotation complète. D'autres vents, moins violents et qui se déplacent lentement au nord et au sud de l'équateuréquateur de la planète, pourraient également jouer un rôle important dans la rotation de l'atmosphère.

    Akatsuki est envoyé autour de la planète pour percer les mystères du mécanisme qui gère la circulation atmosphériquecirculation atmosphérique. Mais pas seulement. Elle utilisera l'ombre de VénusVénus pour observer éclairséclairs et foudroiements. Des occultations radio sont également prévues pour observer les profils verticaux de la température, la quantité d'acide sulfurique dans la haute atmosphère ainsi que la quantité d'électrons libres dans l'ionosphère.

    Image de Vénus en fausses couleurs prise par la sonde <em>Mariner 10</em> en 1974 qui montre la structure nuageuse très dense empêchant de voir la surface. © Nasa
    Image de Vénus en fausses couleurs prise par la sonde Mariner 10 en 1974 qui montre la structure nuageuse très dense empêchant de voir la surface. © Nasa

    Akatsuki sera insérée sur une orbite proche de l'équateur, rétrograde et elliptique, de 300 à quelque 13 rayons de Vénus (78.660 km), pour une période de révolutionpériode de révolution de 30 heures. Cette position a été choisie de façon à ce que le mouvementmouvement angulaire de la sonde soit synchronisé avec le mouvement de la haute atmosphère vers l'ouest le plus longtemps possible. Autrement dit, la Jaxa veut que sa sonde se comporte vis-àvis de l'atmosphère de Vénus à la manière des satellites en orbite géostationnaireorbite géostationnaire autour de la Terre.

    Une sonde complémentaire de Venus Express

    Un des grands intérêts de la mission japonaise est sa complémentarité dans de nombreux domaines avec Venus Express. Par exemple, les informations acquises par cette mission de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne sur les profils verticaux des nuages et des constituants mineurs seront indispensables pour l'interprétation correcte des images d'Akatsuki. La combinaison des deux missions doit permettre de détecter des variations de l'atmosphère de la planète sur des périodes de plusieurs années.

    Les deux sondes tourneront autour de la planète sur des orbites très différentes. Les images acquises par Akatsuki seront essentiellement des vues globales des deux hémisphères au niveau des latitudeslatitudes basses et moyennes alors que celles de Venus ExpressVenus Express fournissent des vues globales de l'hémisphère sudhémisphère sud, notamment au niveau des latitudes les plus élevées.