Après Galileo (1989-2003), la Nasa est de nouveau en route vers Jupiter avec la sonde Juno lancée en 2011 et qui devrait arriver à destination en juillet 2016. Elle a utilisé hier soir la Terre, pour être amenée plus vite vers Jupiter, lors d’une manœuvre d’assistance gravitationnelle.

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    Hier soir, la sonde Juno de la Nasa, en route pour JupiterJupiter, a survolé la Terre à moins de 600 km d'altitude afin de bénéficier de l'assistance gravitationnelle de la planète. Comme l'explique Scott Bolton, principal responsable de la mission Juno au Southwest Research Institute de San Antonio au Texas, « cette assistance fournit en fait autant de propulsion qu'un second lancement avec un lanceur ». Ce survolsurvol très rapide a permis à Juno de passer d'une vitesse de 126.000 km/h à 140.000 km/h.

    Les équipes de la mission ont profité de ce survol pour vérifier, tester et calibrer les instruments scientifiques qui sont embarqués dans Juno. Ils ont ainsi été mis en route pendant quelques jours, avant le survol, au plus près de la Terre, puis ont été éteints les heures qui ont suivi ce passage rapproché. L'arrivée autour de Jupiter est prévue en juillet 2016. La sonde se satellisera sur une orbite polaire très excentrique de 5.000 km par 2,8 millions de km, et décrite en 11 jours.

    En août 2011, la version la plus puissante de la famille Atlas 5 lance la sonde Juno à destination de Jupiter. Malgré la poussée phénoménale du lanceur, les trois tonnes de la sonde ne sont pas accélérées suffisamment pour atteindre Jupiter dans des délais assez courts. Pour permettre à la sonde de rejoindre la planète géante en seulement cinq ans, une assistance gravitationnelle autour de la Terre l’a aidée à atteindre la vitesse nécessaire. © Nasa

    En août 2011, la version la plus puissante de la famille Atlas 5 lance la sonde Juno à destination de Jupiter. Malgré la poussée phénoménale du lanceur, les trois tonnes de la sonde ne sont pas accélérées suffisamment pour atteindre Jupiter dans des délais assez courts. Pour permettre à la sonde de rejoindre la planète géante en seulement cinq ans, une assistance gravitationnelle autour de la Terre l’a aidée à atteindre la vitesse nécessaire. © Nasa

    Juno : un programme scientifique dense

    Les objectifs scientifiques sont nombreux et variés. À la différence de la planète Mars, relativement proche de la Terre, Jupiter en est bien trop éloignée pour mettre sur pied un programme d'exploration robotiquerobotique conséquent. La dernière mission date du début des années 2000. Pendant 13 ans, de 1989 à 2003, Galileo a tourné autour de Jupiter pour une mission qui s'est révélée exceptionnelle. La sonde Junosonde Juno est donc bardée d'instruments compte tenu de la rareté des missions joviennes. Elle emporte un ensemble de huit instruments scientifiques totalisant 29 capteurscapteurs différents, ainsi qu'une caméra qui nous promet de bien belles photos de la planète.

    Les principaux objectifs de Juno sont axés sur la connaissance de l'histoire de la formation de Jupiter et son évolution. Ils devraient également nous aider à mieux comprendre les systèmes planétaires découverts autour d'autres étoilesétoiles, car la plupart des exoplanètesexoplanètes connues sont des Jupiter chaudes (c'est-à-dire des planètes similaires à Jupiter mais plusieurs fois plus massives). Concernant Jupiter, Juno se focalisera sur l'étude de l'atmosphèreatmosphère jovienne, de son champ magnétiquechamp magnétique et de la magnétosphèremagnétosphère. Elle croisera plusieurs types de données pour en savoir plus sur son noyau, notamment par la cartographie des champs magnétiques et gravimétriques. On signalera également que la sonde observera les aurores boréalesaurores boréales et australes, les plus puissantes du Système solaire.

    Enfin, au terme de sa mission, en octobre 2017 si elle n'est pas prolongée de quelques semaines, Juno sera précipitée dans l'atmosphère de Jupiter pour y être détruite. La Nasa ne souhaite pas que cette sonde s'écrase par accidentaccident sur Europe, une des quatre luneslunes galiléennes de Jupiter, afin de ne pas compromettre les résultats de la mission Juice de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (2030).