La pollution des villes est désormais surveillée par un satellite. Sentinel 5P, de l'ESA, de la famille dite Copernicus, vient d'être mis en orbite ce vendredi. Il analysera la chimie de l'atmosphère et servira aussi à mieux comprendre l'évolution du climat.

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    Ce matin, à 9 h 27 TU (11 h 27 en Métropole), un nouveau satellite Sentinel du programme Copernicus de la Commission européenne a été lancé depuis le cosmodrome de Plesetsk, en Russie, à bord d'un lanceur Rockot. Construit par Airbus, pour le compte de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (ESA), Sentinel 5P (P pour précurseur) préfigure la famille Sentinel 5, celle de « Copernicus ». Cet hommage à Nicolas CopernicCopernic ne désigne pas une série de satellites mais une charge utile à bord du satellite de météorologiemétéorologie en orbite polaire héliosynchronehéliosynchrone de deuxième génération (Metop SG), dont le premier exemplaire sera lancé en 2021.

    Sentinel 5P est le premier satellite Copernicus à se focaliser sur l'atmosphèreatmosphère. Il a été mis au point pour assurer la continuité des observations de l'instrument Sciamachy du satellite Envisat de l'ESA, en attendant que Sentinel 5 ne prenne la relève.

    Le satellite Sentinel 5P mis sous la coiffe du lanceur Rockot, un missile reconverti pour le lancement de satellites. © Eurockot

    Le satellite Sentinel 5P mis sous la coiffe du lanceur Rockot, un missile reconverti pour le lancement de satellites. © Eurockot

    La pollution sous surveillance

    Cette sentinelle embarque l'instrument Tropomi, également construit par Airbus, qui a la capacité inédite en orbite de mesurer les concentrations d’aérosols et de nombreux gaz à l'état de traces, comme le dioxyde d'azote, l'ozoneozone, le formaldéhydeformaldéhyde, le dioxyde de soufresoufre, le méthane, le monoxyde de carbonemonoxyde de carbone et les aérosolsaérosols. Ces gaz, tous présents dans l'airair que nous respirons, influent sur notre santé et le climatclimat de la planète.

    Tropomi aura une résolutionrésolution plus élevée que les instruments précédents. Elle sera de 3,5 x 7 km2, ce qui permettra de surveiller la pollution de l'air au-dessus des villes et de détecter, d'identifier et quantifier localement les sources de pollution et leurs variations. Les données de Tropomi serviront également à améliorer significativement les modèles climatiquesmodèles climatiques ainsi que notre connaissance de la formation des « trous » dans la couche d'ozonecouche d'ozone.

    Dans le cadre du volet sécurité de Copernicus, les données de Sentinel 5P seront utiles aux organismes en charge de la sécurité aériennes pour la surveillance des cendres volcaniques et les services publics de santé, tel que l'OMSOMS, qui surveillent les niveaux anormalement élevés de rayonnement UV, capables d'engendrer des cancers de la peaucancers de la peau.

    Le saviez-vous ?

    Le programme Copernicus, de la Commission européenne, est destiné à la surveillance du milieu marin, de l'atmosphère, des terres et du changement climatique. L'idée est fournir une vue globale de l'état de la Terre à un instant T, pour mieux mesurer le changement climatique. Il vient aussi en appui pour les interventions d'urgence et de sécurité.

    Sa composante spatiale compte à ce jour 6 familles de satellites.

    • Sentinel 1 : observations radar de jour et de nuit des terres émergées et des océans ;
    • Sentinel 2 : observation optique de moyenne résolution des terres émergées ;
    • Sentinel 3 : observation des océans et des terres par optique multispectrale, infrarouge et altimétrie ;
    • Sentinel 4 : étude de la pollution atmosphérique depuis l'orbite géostationnaire ;
    • Sentinel 5 : étude de la chimie de l'atmosphère depuis l'orbite basse ;
    • Sentinel 6 : continuité opérationnelle des missions altimétriques Jason, c’est-à-dire de la mesure du niveau des océans et des mers.

    Soulignons que ces satellites sont particulièrement innovants sur le plan technique et que les données de Copernicus sont totalement accessibles et gratuites, dans certaines limites.


    Sentinel 5 Precursor, un satellite pour étudier l'atmosphère

    Article de Rémy DecourtRémy Decourt publié le 12/12/2011

    Sentinel 5 Precursor, alias S5p, futur satellite d'étude de la chimiechimie atmosphérique de l'Agence spatiale européenne, sera construit par Astrium et lancé en 2015.

    Après avoir octroyé les contrats de maîtrise d'œuvre de Sentinel 1 et 3 à Thales Alenia Space et Sentinelle 2 à Astrium, l'Agence spatiale européenne vient d'attribuer celui de la mission Sentinel 5 Precursor (S5p). Ce satellite sera lancé en 2015 pour une duréedurée de vie nominale de sept ans.

    S5P est spécifiquement dédié à l'étude de la chimie atmosphérique. Il mesurera l'ozone, le dioxyde d'azote, le dioxyde de soufre et d'autres polluants atmosphériques avec une précision supérieure à celle des instruments existants, permettant ainsi d'optimiser la qualité des modèles climatiques et des prévisions météorologiques.


    Vidéo de présentation de Sentinelle 5 © Astrium

    Dans ce domaine, il prendra le relais des satellites environnementaux Envisat qui arrivent en fin de vie et ERS-2, en cours de désorbitation. Comme son nom l'indique, il est le précurseur de l'instrument opérationnel Sentinel 5 qui sera embarqué sur les satellites MetOp de deuxième génération (MetOpMetOp SG) en orbite polaire. S5p est une nécessité pour les climatologuesclimatologues qui veulent éviter une rupture des données, nécessaires pour comprendre la machine climatique.

    Des sentinelles pour surveiller la planète Terre

    Quant à Sentinel 5, il fait partie d'une série de 5 satellites opérationnels dits Sentinel, destinés à la surveillance de la Terre dans le cadre du programme pour la Surveillance mondiale pour l'environnement et la sécurité (GMESGMES, Copernicus aujourd'hui) de l'Union européenne dont les 29 ministres du Conseil Espace Esa-UE ont de nouveau souligné l'importance, malgré les problèmes de financement qui perturbent le déploiement de GMES.

    Les autres satellites de la série sont Sentinel 1, qui doit assurer la continuité des données SAR depuis les satellites ERS, et Sentinel 2 et 3 dédiés à la surveillance des terres et des océans. Les deux autres sont Sentinel 4 et 5 conçus pour des missions de météorologie et de climatologieclimatologie par l'étude de la composition de l'atmosphère.