Des économies de bouts de chandelle sont vraisemblablement à l’origine de l’échec de la mission Phobos-Grunt qui n'aurait pas résisté aux radiations ! Pour économiser quelques milliers de dollars sur l’achat de composants étrangers, ce sont les 165 millions de dollars de la mission qui ont été perdus.


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    La commission d'enquête chargée de l'enquête sur les raisons de l'échec de la sonde Phobos-Grunt a rendu un rapport accablant pour les responsables du projet, mettant en cause l'utilisation de puces étrangères contrefaites ! Des composants électroniques non conçus pour fonctionner dans l'espace ont provoqué le dysfonctionnement du système informatique de Phobos-GruntPhobos-Grunt. Comme l'explique le directeur de Roscosmos, « la commission estime que l'influence exercée par les radiations sur le système informatique de la sonde constitue la cause la plus probable de l'accidentaccident ».

    Le rapport d'enquête révèle que plus de 60 % des puces utilisées sur la sonde étaient de classe industrielle, c'est-à-dire qu'elles n'étaient pas adaptées à une utilisation dans l'espace. Une question taraude l'exécutif de Roscosmos. Savait-on avant le lancement de Phobos-Grunt que la sonde était condamnée ?

    Surveillée par le Commandement stratégique des États-Unis (USStratcom), la sonde Phobos-Grunt (du moins ce qu'il en restait) avait chuté dans l'océan Pacifique le 15 janvier 2012. © USStratcom

    Surveillée par le Commandement stratégique des États-Unis (USStratcom), la sonde Phobos-Grunt (du moins ce qu'il en restait) avait chuté dans l'océan Pacifique le 15 janvier 2012. © USStratcom

    La véritable cause de l'échec de Phobos-Grunt

    Dans un premier temps, les rumeurs les plus folles ont circulé pour expliquer les raisons du départ raté de la sonde vers Mars. On a par exemple entendu que les signaux des radars du système américain Haarp, un réseau de puissantes antennes américaines situé en Alaska, auraient interféré avec ceux de la sonde. Ou encore que l'activité solaire, effectivement inhabituelle à cette époque, aurait provoqué un nuagenuage de plasma dans lequel la sonde se serait empêtrée.

    Des explications farfelues qui ont bien du mal à masquer le délitement de l'industrie spatiale russe qui traverse actuellement une crise générationnelle. Confronté à une gestion désastreuse de la transmission des savoirs, le secteur spatial russe subit des dysfonctionnements dans la production des composants (satellites et lanceurs) à l'origine de la série d'échecs qui frappe la Russie. Cette décrédibilisation rampante pourrait, si elle devait perdurer, menacer les partenariats internationaux futurs pour l'exploration, qui s'annoncent avec les Américains et les Européens.