Parce que les satellites de télécommunications deviennent de plus en plus massifs, l'Esa et le Cnes lancent Alphabus, une nouvelle génération de « plateforme », c'est-à-dire une base commune à différents satellites, portant les organes vitaux, comme l'alimentation électrique.

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    L'évolution attendue du marché des satellites de télécommunications a poussé l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne et le Cnes à développer Alphabus, une plateforme de nouvelle génération. Construit par Astrium pour le compte de l'Esa et d'Inmarsat, Alphasat I-XL est le premier satellite qui l'utilisera.

    Ce satellite doit compléter la constellation Inmarsat et sera lancé par une Ariane 5Ariane 5 vers 2012 et positionné en orbite géostationnaire à 25 degrés d'où il pourra fournir un service étendu à l'Afrique, à Europe, au Moyen-Orient et à certaines parties de l'Asie. Le module de service d'Alphabus, construit par Thales Alenia Space, vient d'être livré à l'usine de Toulouse d'Astrium.

    On voit ici l’intégration dans le module de service d’un des deux réservoirs d’ergols dans l’usine de Cannes de Thales Alenia Space. © Thales Alenia Space
    On voit ici l’intégration dans le module de service d’un des deux réservoirs d’ergols dans l’usine de Cannes de Thales Alenia Space. © Thales Alenia Space

    Le programme Alphabus trouve ses raisons d'être dans la demande croissante du marché pour des charges utiles de télécommunication plus grandes. Les emplacements en orbite géostationnaire sont limités alors que croissent les besoins (téléphonie, télévision, télévision HD, radio numériqueradio numérique, InternetInternet), poussés par la mondialisation et l'émergenceémergence de nouveaux acteurs. Il devenait nécessaire d'envisager des satellites plus gros, plus puissants et plus flexibles capables d'emporter des charges utiles plus lourdes.

    En réponse, l'Esa a démarré le développement de la plateforme Alphabus afin qu'elle serve de base pour une nouvelle génération de satellites de télécoms.

    Une construction modulaire, avec options

    Cette plateforme est conçue pour des satcoms d'une puissance de la charge utile de 12 à 18 kW et pourra accueillir jusqu'à 190 transpondeurs à haute puissance.

    Pour couvrir au mieux les missions prévues, la gamme de plateformes Alphabus comprendra plusieurs options, telles que la propulsion électrique, et comportera des ressources modulables (panneaux solaires, radiateursradiateurs pour la dissipation thermique, etc.). Alphabus dispose ainsi d'un fort potentiel de croissance (puissance de charge utile de 20 kW et masse au lancement de 9 tonnes pour la gamme étendue).

    Avec une masse au lancement des satellites basés sur Alphabus de 6 à 8 tonnes, Ariane 5 aide cette évolution en permettant le lancement double de telles plateformes. © Rémy Decourt
    Avec une masse au lancement des satellites basés sur Alphabus de 6 à 8 tonnes, Ariane 5 aide cette évolution en permettant le lancement double de telles plateformes. © Rémy Decourt

    Cette plateforme de nouvelle génération est développée conjointement par Astrium et Thales Alenia Space, les deux principaux constructeurs européens de satcoms, de façon à éviter la duplication des efforts de développement. La réalisation d'équipements et de sous-systèmes en commun devrait contribuer à abaisser les coûts. Une équipe conjointe est responsable de la gestion du projet et de l'ingénierie.

    Astrium se charge de l'alimentation électrique fonctionnelle, des panneaux solaires, de la propulsion chimique, ainsi que de l'assemblage, l'intégration et les tests des satellites. Quant à Thales Alenia Space, elle est en charge des sous-systèmes mécaniques et thermiques, de l'avionique (traitement de données et contrôle d'attitude) et de la propulsion électrique.