Les résultats livrés par le Télescope spatial Hubble (NASA/ESA) ont joué un rôle déterminant dans la préparation de l'ambitieuse mission Rosetta à destination de sa nouvelle cible, la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko. Hubble a contribué de façon décisive à préciser la taille, la forme et la période de rotation de la comète. Ces données sont capitales pour que Rosetta puisse parvenir jusqu'à la comète et larguer une sonde à sa surface, tentative qui n'a encore jamais été faite et qui représentera un grand pas en avant dans notre connaissance des origines du système solaire.

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    Observations faites par Hubble en mars dernier montrant la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko (67P/C-G), la nouvelle "cible" de la mission européenne Rosetta.Crédits image NASA /ESA / P. Lamy (Laboratoire d'Astronomie Spatiale)

    Observations faites par Hubble en mars dernier montrant la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko (67P/C-G), la nouvelle "cible" de la mission européenne Rosetta.Crédits image NASA /ESA / P. Lamy (Laboratoire d'Astronomie Spatiale)

    Les observations faites par HubbleHubble en mars dernier montrent que la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko (67P/C-G) mesure approximativement cinq kilomètres sur trois et qu'elle a la forme d'un ballon de rugby. Les responsables scientifiques de la mission RosettaRosetta de l'ESA s'inquiétaient des dimensions exactes du noyau solide, paramètres indispensables pour adapter la mission à la gravité de la comète. "Bien que 67P/C-G soit environ trois fois plus grande que la cible initiale de Rosetta, la forme oblongue de son noyau devrait rendre un atterrissage possible maintenant que l'on dispose des mesures permettant d'adapter le module d'atterrissage au nouveau scénario", explique Philippe Lamy du Laboratoire d'astronomie spatiale (France) qui a présenté les informations recueillies par Hubble sur la comète dans le cadre de la réunion annuelleannuelle de la Division Sciences planétaires de la Société américaine d'astronomie, en Californie.

    Les responsables scientifiques de la mission ont commencé à étudier cette nouvelle cible dès l'annonce du report du lancement de la mission Rosetta. Ce retard signifiait en effet qu'il ne serait plus possible d'atteindre facilement la comète 46P/Wirtanen. Cependant, les scientifiques ne disposaient pas d'informations suffisantes sur la comète 67P/C-G et ont cherché à se procurer ces données au moyen des plus grands télescopestélescopes. Utilisant une technique mise au point au cours de la dernière décennie par Philippe Lamy, Imre Toth (Observatoire de Konkoly, Hongrie) et Harold Weaver (Laboratoire de physiquephysique appliquée de l'Université Johns Hopkins, Laurel, Etats-Unis), l'équipe a pris 61 clichés Hubble de la comète 67P/C-G sur une duréedurée de 21 heures, du 11 au 12 mars 2003. La caméra planétaire à grand champ n° 2 de Hubble a isolé le noyau cométaire du nuagenuage de gazgaz diffusdiffus qui l'entoure, la "queue" de la comète, et a rapidement livré les informations recherchées. Le télescope a montré que le noyau était ellipsoïdal et a également mesuré sa période de rotationpériode de rotation qui est d'environ 12 heures.

    Le lancement de Rosetta est actuellement prévu pour février 2004 en vue d'un rendez-vous avec la comète 67P/C-G une dizaine d'années plus tard.