L'actuel vaisseau spatial Shenzhou ne peut pas transporter les taïkonautes au-delà de l'orbite basse. Une nouvelle génération est donc en préparation. En juin, le nouveau lanceur CZ-7 emportera un modèle réduit de démonstration de ce Shenzhou amélioré.

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    Les deux versions du futur véhicule qui doit succéder aux Shenzhou au début de la décennie prochaine. La plus légère servira en orbite basse mais aussi pour des voyages plus lointains. La version allongée est spécifiquement conçue pour les missions lunaires. © Droits réservés

    Les deux versions du futur véhicule qui doit succéder aux Shenzhou au début de la décennie prochaine. La plus légère servira en orbite basse mais aussi pour des voyages plus lointains. La version allongée est spécifiquement conçue pour les missions lunaires. © Droits réservés

    La Chine veut renforcer sa présence autour de la Terre et réaliser des voyages habités au-delà de l'orbite basse. Son programme spatial prévoit une station orbitale, un véhicule de ravitaillement, une base permanente sur la Lune et des missions habitées à destination des points de Lagrange et de Mars. Mais, pour l'instant, le pays n'a pas l'infrastructure spatiale nécessaire à ses ambitions. En revanche, les compétences sont là. Depuis son premier vol habité en octobre 2003, la Chine a démontré qu'elle maîtrise les rendez-vous orbitaux et les séjours humains dans l'espace, et qu'elle est mûre pour construire en orbite une petite station spatiale qui devrait voir le jour en 2020.

    Pour transporter ses taïkonautes vers ces objectifs, « le véhicule ShenzhouShenzhou ne suffira pas », nous explique Philippe Coué, le spécialiste français du secteur spatial chinois. C'est pourquoi la Chine développe un vaisseau de nouvelle génération qui comptera deux versions. « Un vaisseau de 14 tonnes avec un module de service court et une capsule pour deux à six passagers, destiné aux missions en orbite basse, vers les astéroïdesastéroïdes et vers Mars, et un autre, de 20 tonnes, pour transporter jusqu'à quatre astronautesastronautes et doté d'un module de service plus long, spécifiquement conçu pour les missions lunaires. »

    La Chine travaille sur un projet de station spatiale plus grand que celui envisagé initialement. Les premiers éléments de ce futur complexe orbital pourraient être lancés à partir de 2020. © CNSA

    La Chine travaille sur un projet de station spatiale plus grand que celui envisagé initialement. Les premiers éléments de ce futur complexe orbital pourraient être lancés à partir de 2020. © CNSA

    Une famille différente des actuels Shenzhou 

    Ces deux véhicules ont un airair de ressemblance avec la capsule ApolloApollo et les autres véhicules habités en développement aux États-Unis (Orion) et en Russie (PTK). Compte tenu de l'état de nos connaissances techniques et du succès des missions Apollo, la « capsule est la seule formule qui a vraiment fait ses preuves pour effectuer des allers et retours dans l'espace ».

    Cette future famille sera « sensiblement différente des actuels Shenzhou ». Elle comportera une grande capsule habitable conique, « deux fois plus volumineuse que celle de Shenzhou », associée à un module de service. « Il n'y a donc plus de module orbital. » Chaque capsule sera équipée d'un mécanisme d'amarrage pour assurer la liaison avec une station et « pourra fonctionner 21 jours en solo ou rester amarrée deux ans à une station spatialestation spatiale ». Ces versions orbitales et d'exploration du futur vaisseau chinois seraient lancées respectivement par le CZ-7 et le CZ-5 dont les « tirs inauguraux sont prévus dans le courant de l'année 2016 ».