En prévision des missions habitées sur la Lune à l’horizon 2030 et sur Mars vers 2050, et pour mener à bien ses ambitions spatiales dans les décennies à venir en matière d'exploration, la Chine a besoin d’un lanceur lourd, qu’elle ne possède pas aujourd’hui, capable de transporter plus de 100 tonnes en orbite basse.


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    Tout programme spatial d’exploration nécessite un lanceur lourd de très grande capacité. Celui de la Chine n’échappe pas à cette règle. Présenté en décembre 2010 lors du Zhuhai Air Show, cette maquette d’une Long March 5 capable de transporter 25 tonnes en orbite basse à l’horizon préfigure peut-être le lanceur lourd qui pourra lancer un équipage vers la Lune en 2030. © DR

    Tout programme spatial d’exploration nécessite un lanceur lourd de très grande capacité. Celui de la Chine n’échappe pas à cette règle. Présenté en décembre 2010 lors du Zhuhai Air Show, cette maquette d’une Long March 5 capable de transporter 25 tonnes en orbite basse à l’horizon préfigure peut-être le lanceur lourd qui pourra lancer un équipage vers la Lune en 2030. © DR

    Dans son rapport Space Science & Technology in China : A Roadmap to 2050, l'Académie chinoise des sciences a tracé une ambitieuse feuille de route pour sa communauté scientifique et l'industrie spatiale d'un pays en plein boum économique.

    Pour atteindre ses objectifs, la Chine aura besoin d'ici quelques années d'un lanceur lourd capable d'envoyer quelque 130 tonnes en orbite basse. Sa mise au point ne sera pas une partie de plaisir. Pour y parvenir, la Chine aura besoin d'acquérir un certain nombre de technologies qu'elle ne maîtrise pas pour l'instant. Autre problème, aucune installation au sol de ses centres spatiaux ne semble suffisamment dimensionnée pour opérer un lanceur de cette envergure.

    À l'instar des États-Unis, empêtrés dans le choix de l'architecture du lanceur lourd qui leur manque depuis que l'on sait que la navette ne sera plus utilisée d'ici quelques mois, la Chine n'a pas d'idée préconçue sur ce à quoi ressemblera son futur lanceur. Des études de faisabilité ont été lancées. Cependant, le développement de la Long March 5, une famille de lanceurs aux performances similaires aux delta IV et Ariane 5Ariane 5 (20 tonnes en orbite basse et 10 tonnes en GTO), prévue vers 2014, pourrait être un bon point d'appui. Son corps central pourrait servir de booster.

    Le programme spatial de la Chine de 2011 à 2050

    Ci-dessous, les prochaines étapes de l'exploration spatiale de la Chine tel que les prévoit l'Académie chinoise des sciences d'ici à 2050 :

    • 2011 : envoi du microsatellite YingHuo-1, sur la sonde russe PhobosPhobos-Grünt, pour une mission en orbite martienne ;
    • 2012 : première sonde chinoise à se poser sur la Lune ;
    • 2014 : seconde sonde chinoise sur la Lune ;
    • 2015 : sonde autour de Mars, avec passage à proximité d'astéroïdesastéroïdes ;
    • 2017 : premier retour d’échantillons lunaires ;
    • 2018 : second retour d'échantillons de la Lune ;
    • 2020 : envoi d'un robotrobot scientifique dans le Système solaireSystème solaire, avec exploration in situ d'une planète ;
    • 2025 : arrivée d'une sonde à la surface de Mars ;
    • 2030 : première mission habitée de la Chine sur la Lune ;
    • 2033 : retour d'échantillons prélevés sur le sol martien ;
    • 2035 : mise en œuvre d'une mission vers les planètes et les astéroïdes au-delà de JupiterJupiter ;
    • 2040 : constructionconstruction de la première base habitée en permanence pour des missions de courte duréedurée ;
    • 2050 : première expédition habitée de la Chine sur Mars.