Le module Soyouz TMA-11 s’est posé dans la steppe kazakhe samedi 19 avril, après un retour et une traversée de l’atmosphère plutôt mouvementés.

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    Peggy Whitson à la descente de l’avion qui la ramène à Chkalovsky airport, avant son transfert à la Cité des Etoiles. Crédit Nasa

    Peggy Whitson à la descente de l’avion qui la ramène à Chkalovsky airport, avant son transfert à la Cité des Etoiles. Crédit Nasa

    Selon les responsables du centre de contrôle russe du vol, la capsule est passée d'une trajectoire contrôlée à une trajectoire balistique sans que la raison en soit encore connue. Les conséquences n'ont pas été dramatiques. Le vaisseau s'est posé plutôt rudement à 420 kilomètres au sud du point prévu. Il a fallu mobiliser 12 hélicoptères, 3 avions et 6 véhicules de secours pour retrouver le premier équipage essentiellement féminin de l'histoire puisqu'il est formé de l'Américaine Peggy Whitson, du Russe Iouri Malentchenko et de la première astronaute sud-coréenne Yi So-yeon.

    Un équipage essentiellement féminin

    Lorsqu'ils ont été découverts, les astronautes étaient occupés à s'extraire de la capsule, à la stupéfaction du maire et d'un petit groupe d'habitants de la région.

    Récupération de Soyouz TMA-11. Crédit RKA-Nasa
    Récupération de Soyouz TMA-11. Crédit RKA-Nasa

    Un photographe d'agence de presse, parvenu sur les lieux avec la première équipe, a déclaré que la capsule s'était enterrée d'environ 30 centimètres dans le sol, ce qui témoigne de la violence du contact. Il a en outre décrit l'Américaine comme étant « un peu pâlotte », mais apparemment en bonne santé ainsi que ses compagnons.

    « La capsule SoyouzSoyouz a atterri loin de sa cible car elle a suivi une trajectoire plus courte, à un angle plus important que prévu avec le sol, ce qui caractérise l'atterrissage balistique », a expliqué Anatoli Permimov, directeur de l'Agence spatiale russe, lors de la conférence de presse organisée après le retour. Il a précisé que lors d'une rentrée normale, la trajectoire est contrôlée en permanence à l'aide des rétro-fuséesfusées, ce qui permet d'optimiser l'orientation du véhicule spatial et d'étaler les forces de freinage atmosphérique jusqu'à l'ouverture du parachuteparachute. Mais la trajectoire balistique, elle, n'est déterminée que par le jeu de la force de la pesanteur et de la traînée aérodynamique.

    A aucun moment les occupants du Soyouz n'ont été en danger. Mais ils ont subi les désagréments d'une décélération plus importante et d'un contact avec le sol plus rude et d'un atterrissage loin du lieu prévu.

    Déjà des précédents

    Cet incident est le troisième qui survient à un vaisseau de ce type. Une enquête a été commandée afin d'en déterminer les raisons. « Des conclusions seront tirées et des changements pourraient être introduits dans la formation des cosmonautes et des améliorations dans les équipements », a promis Valéri Korzoune, directeur adjoint du centre d'entraînement spatial de la Cité des étoiles, près de Moscou, ajoutant que rien ne permet de supposer qu'une erreur ait été commise par les occupants durant le vol.

    L'Américaine Peggy Whitson, commandant de bord, revient sur Terre après avoir séjourné 191 jours à bord de la Station Spatiale Internationale. Au total, elle cumule 377 jours dans l'espace, et détient ainsi le record de duréedurée américain. Elle a été remplacée par le Russe Sergei Volkov, qui devient le plus jeune commandant de l'ISS à 35 ans. Elle était accompagnée lors du retour par le Russe Yuri Malenchenko (513 jours cumulés dans l'espace en quatre missions), et la Sud-Coréenne Yi So-yeon, ingénieur en nanotechnologienanotechnologie, qui a effectué plusieurs expériences biologiques, géophysiques et médicales durant les 9 jours passés dans la station.