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    Que retenir des recherches sur la biomassebiomasse et son rôle de remplaçant du pétrole ? Que peut-on conclure sur l'avenir de la chimie du végétal ?

    La chimie du végétal reste un défi pour remplacer le pétrole. © GLady CCO

    La chimie du végétal reste un défi pour remplacer le pétrole. © GLady CCO

    La place de la chimie du végétal

    Au vu de la dynamique mondiale actuelle, il nous est permis de croire que la chimie du végétal est promise à une place notable dans l'industrie et parmi nos biens de consommation courants. Le colloque « Innovations en chimie du végétal » nous l'a prouvé : les chercheurs des quatre coins du monde ont des objectifs convergents, des sujets de recherche communs, n'hésitent pas à établir des collaborations intercontinentales et interdisciplinaires, comme en témoignent les pôles de compétitivité mis en place dans de nombreux pays, qui s'avéreront décisifs pour parvenir rapidement à des solutions durables. S'ajoutent à cette dynamique des encouragements politiques, voire financiers des gouvernements. Ainsi, le président américain Barack Obama a déclaré aux gouverneurs en 2010 : « Je pense que nous devons voter une loi globale sur l'énergie et le climat. Elle fera de l'énergie propre une énergie rentable, et la décision prise par d'autres pays en ce sens donne déjà à leurs industries un avantage en matièrematière de création d'emplois et de technologies propres »[5].

    Si l'on pense que végétal pourrait seconder le pétrole qui s'épuise, est-il prêt à en prendre entièrement le relais ? Cela reste un défi de taille pour les chimistes et pour l'industrie, mais l'aventure ne fait que commencer... Affaire à suivre, avec notamment le projet EuroBioRef, lancé en Europe début mars 2010.

    Le projet EuroBioRef

    Le projet EuroBioRef (« EUROpean multilevel integrated BIOREFinery design for sustainable biomass processing ») est lancé pour une duréedurée de quatre ans. Coordonné en France par le CNRS, il implique 28 partenaires de quatorze pays et rassemble de nombreux acteurs : industrie chimique et biochimique (PME et grandes entreprises telles Arkema, Merck...), tissu académique-universitaire, organisations européennes... Le projet, dédié à l'élaboration d'une bioraffinerie européenne pour traiter toute la chaîne de transformation de la biomasse, depuis les cultures jusqu'aux produits finaux au stade commercial, bénéficie d'un financement de 23 M€ alloués par le 7e Programme Cadre de Recherche et Développement technologique européen (www.eurobioref.org).

    [5] L'objectif du département énergétique américain est de passer à l'horizon 2030, dans le secteur de la chimie, à 25 % de substitution des matières fossilesfossiles (contre seulement 5 à 6 % aujourd'hui) par des matières premières renouvelables.