Depuis les années 1990, la fonte des glaciers du Groenland a contribué à hauteur d'environ 10 % dans l'élévation global du niveau des mers. Le satellite de l'Esa CryoSat surveille de près depuis 2010 cette fonte qui a dépassé le millier de milliards de tonnes ces dernières années.

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    Dans les années 1960 sont apparus les premiers satellites permettant des prévisions météorologiques et la surveillance du climat de la Terre. Ils furent l'œuvre de pionniers dont l'un des plus célèbres était Verner E. Suomi. Qu'ils soient sur l'orbite géostationnaireorbite géostationnaire d'Arthur Clarke ou sur des orbites polaires, les satellites sont devenus indispensables pour mieux comprendre notre planète et prévenir les dangers qui la menacent, comme l'a bien montré la découverte du trou de la couche d’ozone.

    Bien plus préoccupant aujourd'hui est le réchauffement climatique en cours car il va déstabiliser les populations mondiales et peut-être lancer le village global dans une guerre civile d'une ampleur jamais vue, même lors de la seconde guerre mondiale.


    Une animation montrant les fluctuations des pertes de glace au Groenland du fait du réchauffement climatique. Les données utilisées viennent des observations de Cryosat. © Esa, YouTube

    Un millier de milliards de tonnes de glace en moins en trois ans

    Les conséquences du réchauffement climatique se voient notamment au niveau de la couverture glaciaire des inlandsis de l'AntarctiqueAntarctique mais aussi du Groenland que le satellite de l'Esa CryoSatCryoSat 2 étudie depuis son lancement en 2010. L'Esa a mis en ligne des vidéos montrant les variations de cette couverture ainsi que celle de la banquisebanquise arctiquearctique.

    Un article a aussi été publié dans Geophysical Research Letters où des données de CryoSat ont été utilisées conjointement avec un modèle climatiquemodèle climatique local pour évaluer la perte de glace au niveau du Groenland. Résultat : environ mille milliards de tonnes entre 2011 et 2014.


    Les données collectées par CryoSat ne concernent pas que le Groenland mais aussi l'Antarctique et l'épaisseur de la banquise au pôle Nord comme le montrent ces animations. Le radar altimétrique du satellite lui permet également de mesurer le niveau des océans, lequel est corrélé, via la gravité, au relief sous-marin qu'il permet donc d'évaluer avec précision. © Esa, CPOM, UCL, D. Sandwell, Planetary Visions

    Un millier de milliards de tonnes de glace en moins en trois ans

    Comme il s'agit d'eau douceeau douce venue d'une terre émergée, cette fontefonte induit une augmentation du niveau de la mer de 0,75 mm chaque année, donc en l'occurrence environ 2,25 mm. Cela peut paraître peu mais cette vitessevitesse est deux fois plus importante que celle estimée au cours des deux décennies précédentes, et le phénomène pourrait encore s'accélérer.

    Les données collectées par CryoSat montrent également des variations rapides d'année en année des pertes de glace, ce qui montre à quel point le Groenland répond rapidement à des changements de température. L'observation fait dire à l'un des responsables de la mission, Tommaso Parrinello, que « ces résultats significatifs démontrent clairement la capacité unique de CryoSat d'enregistrer les changements de la cryosphèrecryosphère, et il est essentiel qu'il soit maintenu à l'avenir ».