Le ministre français Jean-Louis Borloo vient de présenter un plan de développement des énergies renouvelables en 50 points au Salon international des énergies renouvelables qui se tient au Quartier de la Défense, à Paris.

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    Parc éolien en Australie. Source Commons

    Parc éolien en Australie. Source Commons

    Ne cherchez pas de détails chez votre fournisseur habituel de mazoutmazout, il restera muet à ce sujet. Mais nous vivons actuellement la Semaine nationale des Energies renouvelables organisée par l'Agence de l'Environnement (Ademe). En marge des différents colloques et de la journée grand public organisée samedi prochain, le ministre de l'environnement Jean-Louis Borloo vient de dévoiler un plan d'action national en 50 points.

    Ce Plan national de développement des énergies renouvelables a été révélé par le ministre à l'occasion de l'inauguration du Salon international des énergies renouvelables et de la maîtrise de l'énergie (Sireme), au Cnit de la Défense (Hauts-de-Seine). En gros, il s'agit de la concrétisation, au moins dans l'intention, du train de mesures décidé lors du Grenelle de l'Environnement, amélioré de nouvelles dispositions visant à atteindre l'objectif européen de 23% d'énergie renouvelable à l'horizon 2020.

    « Dans le monde entier, nous avons la capacité de produire l'énergie dont nous avons besoin localement, assure Jean-Louis Borloo. Le vrai changement de paradigme réside dans l'idée d'aller vers un mix énergétique adapté au territoire ». Il reprend ainsi un thème connu : le temps d'une source d'énergie abondante et bon marché est révolu, place à l'énergie produite localement et adaptée en fonction des besoins, et si possible non polluante.

    « La France a pris du retard dans ses capacités industrielles parce que nous bénéficions d'un climat tempéré et que nous avions l'énergie nucléaire, affirme-t-il en marge de la présentation de son plan. Aujourd'hui, deux décisions ont été prises : lancer un énorme plan de réduction des besoins énergétiques du bâtiment et un plan de développement des énergies renouvelables ».

    Le ministre ne s'en cache pas : pour y parvenir, il est nécessaire que la France multiplie par 400 les capacités photovoltaïques existantes, par 12 la production via la biomasse et par 10 celle de l'éolien. Mais c'est ce dernier point qui constitue la pierre d'achoppement du plan, du moins sous sa forme actuelle.

    L’énergie solaire, le point fort du plan

    L'intégration du photovoltaïque dans la constructionconstruction se révèle hautement prioritaire, tant au niveau industriel que du particulier. Pour ce dernier, les démarches administratives devraient être considérablement simplifiées, le crédit d'impôtcrédit d'impôt maintenu et le statut fiscal simplifié. Le tarif d'achat de 55 centimes d'euro au kWh est confirmé pour les petites surfaces et devrait agir comme un incitant à l'investissement.

    Une maison solaire aux Etats-Unis, totalement indépendante sur le plan énergétique. Source Commons

    Une maison solaire aux Etats-Unis, totalement indépendante sur le plan énergétique. Source Commons

    Un tarif spécifique de 45 centimes d'euro au kWh est créé pour les installations photovoltaïques sur les bâtiments professionnels, tandis que les grands investissements industriels dépendront des tarifs d'achat fixés en vigueur.

    Surtout, le plan Borloo prévoit d'ici 2011 au plus tard la construction d'au moins une centrale solaire par région, afin de produire une puissance cumulée de 300 MW. Un appel d'offre sera émis dans ce but avant la fin de cette année.

    Création d’un fonds chaleur renouvelable

    Réclamé par les professionnels depuis plusieurs années et décidé lors du Grenelle, ce fonds de chaleurchaleur verra enfin le jour en 2009. Doté d'un milliard d'euros à répartir sur trois années, il sera essentiellement destiné à financer la construction de chaufferies collectives n'utilisant que des sources d'énergie renouvelable, comme le solaire, le boisbois, le biogazbiogaz, la géothermiegéothermie, etc.

    Centrale géothermique en Islande. Source Commons

    Centrale géothermique en Islande. Source Commons

    Le but de ce dispositif est d'atteindre 5,5 millions de tonnes équivalent pétrolepétrole (MTep) d'économie d'ici 2020, soit plus du quart de l'engagement pris lors du Grenelle de l'environnement fixé à 20 MTep. Les moyens mis en œuvre devront, en outre, assurer un prix de revient de la chaleur produite inférieur de 5% au minimum par rapport à l'utilisation d'énergies fossilesénergies fossiles.

    Deux millions de foyers individuels devront en outre bénéficier d'un mode de chauffage par le sous-sol à la même échéance.

    L’énergie du vent

    Serait-il urgent d'attendre ? L'énergie éolienneénergie éolienne n'est pas négligée, loin s'en faut, mais force est de constater que les opposants s'agitent toujours, même si plus personne ne semble exactement comprendre pour quelle raison précise...

    Eoliennes off-shore au large de Copenhague. Source Commons

    Eoliennes off-shore au large de Copenhague. Source Commons

    Le plan Borloo encourage cependant, et avec raison, cette source d'énergie en prévoyant un parc de 8.000 éoliennes à l'horizon 2020, soit une augmentation d'un facteur 10 de l'infrastructure actuelle. Mais en tenant compte des critiques, et en précisant que le schéma d'implantation devra tenir compte de l'environnement, éviter de porter atteinte aux paysages, au patrimoine et à la qualité de vie des riverains. Le plan s'oriente aussi vers l'installation de grands parcs éoliens plutôt qu'une dissémination de petites unités.

    Le tarif d'achat de l'énergie éolienne est fixé à 8,2 centimes d'euro au kWh jusqu'en 2012. Enfin, les éoliennes offshoresoffshores devraient être libérées des contraintes applicables à leurs grandes sœurs terrestres, un schéma de planification étant en cours de traitement.