Voilà qui est fait, le MS Tûranor PlanetSolar vient de battre le record de la plus rapide traversée de l’Atlantique à l’énergie solaire. Le catamaran fait actuellement escale dans les Antilles, mais il va bientôt rejoindre Miami. Il pourra alors débuter sa prochaine expédition scientifique : PlanetSolar DeepWater. Le Gulf Stream va être étudié d’une manière inédite…

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    Record battu pour PlanetSolar ! Grâce à ses 516 m² de panneaux photovoltaïques, le plus grand navire fonctionnant uniquement à l'énergieénergie solaire vient de traverser l’Atlantique en 22 jours, 12 heures et 32 minutes, battant ainsi de 4 jours le précédent record établi en 2010 durant son tour du monde. Le MS Tûranor PlanetSolar a quitté le port de Las Palmas (île Canaries, Espagne) le 25 avril à 23 h 00 (heure locale), et est arrivé à Marigot (Saint-Martin, Antilles) le 18 mai à 6 h 32 (heure locale), où il se trouve toujours à quai.

    Durant cette traversée, le catamaran de 35 m de long et de 89 t a parcouru 2.867 milles nautiques (5.310 km), à la vitessevitesse moyenne de 5,3 nœudsnœuds (9,8 km/h). Le capitaine Gérard d'Aboville a précisé dans un communiqué que « la route a dû être largement infléchie vers le sud, augmentant la distance parcourue de 7 % [par rapport à la traversée de 2010, NDLRNDLR], mais permettant d'éviter des vents et des houles défavorables ». Par ailleurs, d'importants efforts ont été requis pour gérer au mieux la consommation électrique du navire, afin de maintenir une vitesse rendant possible l'amélioration du record précédent, malgré le changement de route. 

    Le <em>MS Tûranor PlanetSolar </em>lors de son arrivée à Saint-Martin le 18 mai 2013, dans les Antilles. Ce navire n’émet aucune substance polluante susceptible de biaiser les données scientifiques qui seront prochainement récoltées dans le cadre de l'expédition <em>PlanetSolar DeepWater. </em>© PlanetSolar

    Le MS Tûranor PlanetSolar lors de son arrivée à Saint-Martin le 18 mai 2013, dans les Antilles. Ce navire n’émet aucune substance polluante susceptible de biaiser les données scientifiques qui seront prochainement récoltées dans le cadre de l'expédition PlanetSolar DeepWater. © PlanetSolar

    Des améliorations techniques pour une nouvelle expédition

    Cette performance, en cours d'homologation par le Guinness World Records, démontrerait « l'évolution positive du navire suite aux travaux de maintenance et d'optimisation », selon un communiqué. Durant un séjour à La Ciotat (France), d'où il est parti le 8 avril, le catamaran a en effet reçu un nouveau système de propulsion totalement immergé, ainsi qu'un dispositif de gouvernail lui garantissant une excellente manœuvrabilité.

    Le MS Tûranor PlanetSolar devrait reprendre la mer le 22 mai en direction de Miami (États-Unis), d'où il démarrera sa nouvelle mission : PlanetSolar DeepWater. De juin à août 2013, le catamaran va naviguer en suivant le Gulf Stream jusqu'à Bergen (Norvège), soit sur plus de 8.000 km. Des escales sont prévues à New York et Boston (États-Unis) et Reykjavik (Islande).

    Le Gulf Stream analysé par un navire à « zéro émission »

    Des mesures physiquesphysiques et biologiques seront prises en continu durant ce prochain voyage, aussi bien dans l'eau que dans l'airair, afin d'étudier des paramètres clés du courant océanique qui participe à la régulation du climat européen et nord-américain. À cette occasion, les cabines réaménagées du navire accueilleront une équipe scientifique menée par Martin Beniston, un climatologueclimatologue de l'institut des Sciences de l'environnement de l'université de Genève (Unige). Le MS Tûranor PlanetSolar a été mis à l'eau en mars 2010 à Kiel (Allemagne), et il peut accueillir 60 passagers à son bord, mais son équipage actuel se compose de 4 personnes. 

    Futura-Sciences reviendra prochainement sur cette nouvelle expédition, dont le but est de mieux « comprendre les interactions complexes entre physique, biologie et climat, ce qui permettra à terme d'affiner la simulation climatiquesimulation climatique, notamment celle liée aux échanges d’énergie entre l'océan et l'atmosphère ». Enfin, ce projet vise également à sensibiliser le « grand public aux enjeux climatiques, à travers le développement d'activités et de ressources didactiques ».