Comme dans les hautes latitudes de l’hémisphère nord, une ceinture de vents balaie les pourtours de l’Antarctique et joue un rôle fondamental dans le climat local. Or, depuis quelques années, les vents ont été plus violents que ceux enregistrés durant le dernier millénaire écoulé, et peut-être depuis plus longtemps encore. La faute, en partie, au réchauffement climatique.

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    Si à l'échelle de la planète les températures grimpent, toutes les régions ne souffrent pas de la même façon. L'Antarctique fait face à une hausse modérée du mercuremercure en comparaison d'autres points de la Terre. Le sixième continent bénéficie d'une ceinture de vents entraînant l'oscillation antarctique, qui contribue au climat des latitudes les plus australes, sous la dépendance notamment de la force des vents.

    Or, le trou dans la couche d’ozone compte parmi les facteurs qui accélèrent les mouvementsmouvements des masses d'air. Cela a pour conséquence de limiter l'élévation de température et de limiter l'impact du réchauffement climatiqueréchauffement climatique sur ces terres de glace. Mais il n'est pas le seul. Les gaz à effet de serregaz à effet de serre seraient tout aussi importants, à en croire une nouvelle étude parue dans Nature Climate Change.

    Des gaz qui créent du vent

    Une équipe de scientifiques, sous la direction de Nerilie Abram (université nationale australienne, Canberra), a tenté de reconstituer les températures qui ont régné sur la péninsulepéninsule antarctiqueantarctique durant les 1.000 dernières années, à partir d'un carottagecarottage effectué sur l'île James RossRoss. Or, ces températures dépendent directement de l'intensité de la ceinture venteuse qui tourne autour de ce continent de glace. Les chercheurs ont donc pu en déduire l'évolution de la vitessevitesse des vents dans le temps. Et remarquer que jamais, au cours du dernier millénaire écoulé, ils n'avaient été aussi puissants que maintenant. Or, les changements se sont opérés à partir des années 1940, bien des décennies avant l'apparition du trou dans la couche d'ozonetrou dans la couche d'ozone. Cette défaillance stratosphérique ne peut donc tout expliquer.

    Le trou dans la couche d’ozone, en 2009. Progressivement, il devrait se résorber. © <em>Nasa Goddard Photo and Video</em>, Flickr, cc by 2.0

    Le trou dans la couche d’ozone, en 2009. Progressivement, il devrait se résorber. © Nasa Goddard Photo and Video, Flickr, cc by 2.0

    Huit modèles climatiquesmodèles climatiques préalablement établis et sous la dépendance des niveaux de gaz à effet de serre sont unanimes et prédisent une intensification des vents un peu avant la moitié du XXe siècle. Les rejets dus aux activités industrielles et anthropiques en général seraient donc aussi coupables. Comment ? L'hémisphère nordhémisphère nord, davantage composé de terres émergées, se réchauffe plus vite que l'hémisphère sudhémisphère sud, créant un fort gradient de température à l'origine de ce phénomène atmosphérique.

    De l’avenir du climat antarctique et austral

    Dans une estimation à paraître, les parts du trou de la couche d'ozone et des gaz à effet de serre ont été estimées. Le premier compterait pour les deux tiers du processus, et les seconds seraient responsables du reste. Or, ces deux paramètres évoluent avec le temps. Quel avenir pour le climat de l’Antarctique et de l'Australie, principales terres concernées par cette ceinture venteuse ?

    Si le trou dans la couche d'ozone semble progressivement se combler, ce qui devrait entraîner une baisse de la vitesse des vents, le réchauffement climatique qui se poursuit pourrait bien contrecarrer cet effet. D'après les estimations des scientifiques, les deux processus devraient s'annihiler jusqu'en 2045, ce qui se traduit par une ceinture venteuse qui se stabilise. Pour la suite, tout dépendra des rejets de gaz à effet de serre. Sans baisse véritable, le vent l'emportera. Pendant que la maréemarée monte, chacun est invité à refaire ses comptes...