La modification de l'albédo des couches neigeuses peut en partie expliquer le réchauffement climatique dans l'Arctique, principalement attribué jusqu'ici aux gaz à effet de serre.

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    Augmentation moyenne des températures. Crédit UCI.

    Augmentation moyenne des températures. Crédit UCI.

    Telle est la conclusion des scientifiques de UC Irvine (UCI), qui affirment que lorsque le pouvoir réfléchissant de la neige est modifié par les dépôts de suie en provenance des tuyèrestuyères de réacteurs, des rejets de fumées et des feux de forêts, le rayonnement infrarougeinfrarouge en provenance du SoleilSoleil est mieux absorbé et entraîne le réchauffement du sol, alors qu'avec un pouvoir réfléchissant naturel, les rayons sont réfléchis vers le ciel et retournent dans l'espace.

    "Lorsque ces particules sont rejetées dans l'atmosphère puis retombent sur la neige, l'effet est très net: cela finit par réchauffer les latitudes polaires", déclare Charlie Zender, professeur adjoint en Sciences de la Terre à l'UCI et co-auteur de l'étude.

    La modification du pouvoir réfléchissant de la neige joue un rôle significatif depuis le début de la révolution industrielle il y a deux siècles. Au cours des 200 dernières années, la température moyenne de l'Arctique a augmenté d'environ 0,8°C, ce qui a provoqué une élévation de 0,5 à 1,5° dans le reste du monde, ont déterminé les scientifiques.

    Mais la vitessevitesse de l'accroissement de la température est en constante accélération, car les incendies de forêt qu'elle favorise augmentent la quantité de suie dans l'atmosphère. Les gaz à effet de serregaz à effet de serre, qui bloquent le rayonnement produit par le sol, sont aussi considérés comme le mécanisme le plus important dans le processus de réchauffement. En raison de l'activité humaine, la quantité de gaz à effet de serre contenus dans l'atmosphère a augmenté d'un tiers en deux siècles.

    "Une modification d'un tiers est énorme, et pourtant la température moyenne de la Terre n'a augmenté que de 0,8 degré", déclare Zender. "Mais un peu d'impuretés déposées sur les neiges de l'Arctique ont aussi provoqué une augmentation significative".

    Des études avaient déjà, par le passé, étudié l'effet de l'assombrissement des zones neigeuses sur le climatclimat, mais c'est la première fois que les effets des feux de forêt dans l'hémisphère nordhémisphère nord est pris en compte et que l'on étudie leur impact sur l'épaisseur de la neige. En effet, alors que ces dépôts provoquent une fontefonte des parties supérieures du manteaumanteau neigeux, seule l'eau s'évapore, la poussière et les impuretés retombant sur les couches inférieures pour continuer le processus. Ce cycle fait monter les températures dans les régions polaires d'environ 3°C et cela peut durer quelques saisonssaisons, affirment les scientifiques. "Et une fois que la neige est partie, la suie qui l'a fait fondre continue à avoir un effet parce que la surface au sol est plus foncée et maintient encore plus de chaleurchaleur", poursuit Zender.

    Zender pense que les décisionnaires pourraient utiliser ces résultats pour développer des règlements visant à atténuer le réchauffement globalréchauffement global. La limitation des émissionsémissions industrielles de suie et le passage aux carburants sans émission de scoriesscories rendront à la neige une partie de la luminositéluminosité perdue, dit-il en substance. Une nouvelle couche de neige tombe tous les ans, et si elle contenait moins d'impuretés, la Terre s'éclairerait et les températures baisseraient. L'anhydrideanhydride carbonique perdure dans l'atmosphère un siècle environ, et le refroidissement ne s'amorcera pas avant longtemps, mais prendre de nouvelles mesures vaut la peine d'être essayé, conclut Zender.