Le monde se préparerait-il à subir non pas un réchauffement climatique, mais une nouvelle glaciation ? C’est ce que n’hésitent pas à avancer certains chercheurs…

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    Réalisée en 1565, Le Cycle des mois, de Pieter Bruegel l'Ancien, illustre ce que fut le petit âge glaciaire.

    Réalisée en 1565, Le Cycle des mois, de Pieter Bruegel l'Ancien, illustre ce que fut le petit âge glaciaire.

    Selon le U.S. National Climatic Data Center (NCDC), de nombreuses villes américaines ont connu - et connaissent toujours - un hiver exceptionnellement froid. La couverture nuageuse en Amérique du Nord, ainsi que dans une grande partie de Sibérie, de Mongolie et de Chine, est la plus importante depuis 1966. Toronto a reçu 70 cm de neige pour les deux seules premières semaines de février alors que l'ancien record, datant de 1950, était de 66 cm... pour tout le mois de février. Certains chercheurs estiment qu'il serait équitable de considérer ces extrêmes météorologiques pour se demander si les craintes d'un réchauffement ne seraient pas un peu prématurées...

    D'après Robert Toggweiler, du Geophysical Fluid Dynamics Laboratory à l'université de Princeton et Joellen Russell, professeur assistant en biochimiebiochimie dynamique de l'université d'Arizona, les modèles actuels qui tentent de démontrer que les eaux de fontefonte polaire réchauffent les océans et gênent la remontée vers le nord des eaux chaudes équatoriales, ont tout faux.

    Chronologie des oscillations du petit âge glaciaire (+/- 1550 - +/- 1850). Les couleurs représentent différents auteurs. Crédit : Robert A. Rohde, <em>Global Warming Art project</em>
    Chronologie des oscillations du petit âge glaciaire (+/- 1550 - +/- 1850). Les couleurs représentent différents auteurs. Crédit : Robert A. Rohde, Global Warming Art project

    Des prévisions glaçantes

    « Nous n'avions pas remarqué ce qui était pourtant devant nos yeuxyeux. Ce n'est pas la fonte des glaces, mais plutôt la circulation des vents qui pousse les courants marins depuis les zones tropicales en direction du nord, soutient Joellen Russell. Jusqu'à présent, les modèles climatiques n'ont pas correctement intégré les effets du vent sur la circulation océanique, donc les chercheurs ont compensé l'erreur en surestimant l'importance du rôle de l'Homme dans la fonte de la glace polaire ».

    Il y a un mois, Oleg Sorokhtin, membre de l'Académie russe des Sciences Naturelles (Russian Academy of Natural Sciences), estimait que l'influence humaine n'est qu'une goutte d'eau dans la mer face aux effets des fluctuations de l'activité solaire. Quand elle est calme, il fait froid chez nous. Et justement notre étoileétoile est de plus en plus calme... Devant l'absence de taches solairestaches solaires, il conseillait aux gens de faire des stocks de manteaux de fourrure. Plus près de nous, le Canadien Kenneth Tapping estime que nous devrions entrer dans un petit âge glaciaire si l'activité solaire ne reprend pas bientôt.

    Mais il est trop tôt pour conclure. Le climat évolue en dents de scie, et pas plus qu'une hirondelle n'annonce le printemps, un hiver exceptionnellement rigoureux ne suffit pas à faire une statistique. Même si on admet la possibilité d'un refroidissement, postuler sur son intensité ou même sur sa duréedurée paraît bien hasardeux... L'hypothèse ne peut pas faire oublier que le réchauffement climatique est un fait désormais avéré par de nombreuses mesures et que la responsabilité des activités humaines fortement suspectée.