Il semble que le rover Opportunity, qui a bravé de nombreux obstacles durant ses 15 années d’exploration et a dépassé toutes les attentes des ingénieurs et des scientifiques, se soit endormi pour toujours dans la vallée de la Persévérance où il était immobilisé depuis la tempête globale de l’été dernier. Durant toutes ces années, l’intrépide et infatigable Oppy n’a eu de cesse de nous émerveiller, de nous étonner tout en nous dévoilant le passé géologique de Mars.


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    Non sans peine, la Nasa s'est décidée à dire au revoir officiellement à Opportunity, le 13 février lors d'une conférence de presse. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé de le réveiller au cours de ces huit derniers mois. Mais en vain... Plus de 1.000 tentatives n'ont pas suffi à rétablir le contact avec le rover. La dernière fois que « Oppy » a appelé la maison, c'était le 10 juin 2018.

    À cette époque-là, sur Mars, une petite tempêtetempête de poussière était en train de devenir globale et menaçante, obscurcissant le ciel au-dessus du petit OpportunityOpportunity. Les ingénieurs et les scientifiques qui s'occupent de lui ont espéré qu'il tiendrait le coup (ce n'était pas la première fois que le rover essuyait une tempête), immobilisé plusieurs jours, attendant que le soleil, vital pour lui, revienne. Mais la météométéo ne fut pas de son côté et les journées sombres se sont succédé trop longtemps, livrant le rover à des nuits glaciales dont il ne parviendrait pas se réchauffer. Des semaines plus tard, le beau temps a fini par revenir sur la vallée Persévérance mais, selon toute vraisemblance, il était trop tard. Opportunity était trop faible.

    L'aventure d'Opportunity en vidéo. © Nasa, JPL-Caltech

    Pour la Nasa et tous ceux qui ont travaillé sur cette mission, de même que ceux qui la suivaient depuis son arrivée sur Mars, le 24 janvier 2004 dans la plaine Meridiani, il est difficile de se dire que ce petit robotrobot de 174 kgkg n'établira plus jamais le contact avec la Terre, le matin. L'aventure s'arrête là.

    « Depuis plus d'une décennie, Opportunity est une icôneicône dans le domaine de l'exploration planétaire, nous informant sur le passé ancien de Mars en tant que planète humide et potentiellement habitable, et nous révélant des paysages martiens inexplorés », a résumé Thomas Zurbuchen, de la Nasa.

    Le périple d'Opportunity sur Mars en presque 15 ans d'exploration. © Nasa, JPL-Caltech, MSSS, ESA, DLR, FU Berlin, CC by-sa 3.0 IGO, Justin Cowart
    Le périple d'Opportunity sur Mars en presque 15 ans d'exploration. © Nasa, JPL-Caltech, MSSS, ESA, DLR, FU Berlin, CC by-sa 3.0 IGO, Justin Cowart

    Opportunity : un rover qui a surpassé toutes les attentes

    De son vrai nom MER-B (Mars Exploration Rover), et surnommé Opportunity, il aurait pu aussi s'appeler Endurance comme l'un des cratères qu'il a visité, ou Persévérance, nom choisi pour la vallée qu'il arpentait depuis de nombreux mois et où il a choisi de rester pour toujours. Au départ, il faut se souvenir que le rover, arrivé 20 jours après son jumeaujumeau Spirit (Spirit est bloqué depuis 2011) à des milliers de kilomètres de là, n'était censé fonctionner que 90 jours et ne rouler que 1.100 mètres... Dépassant, et de loin, toutes les espérances de longévité, il a finalement battu plusieurs records. De durée, avec presque 15 ans d'activité, de distance accomplie en un jour : 220 mètres et bien sûr celui de la distance parcourue sur un autre monde que la Terre : 45,16 kilomètres (avec 20,4 kilomètres, CuriosityCuriosity n'en a pas encore parcouru la moitié). Et si cette tempête n'était pas passée par là, Opportunity aurait sans doute pu encore se déplacer longtemps sur les pentes de cette vallée et au-delà. En effet, voici un an, l'équipe du rover révélait qu'il jouissait d'une forme insolente pour son âge, promettant ainsi encore de belles promenades sur Mars. Car il ne faut pas oublier que l'astromobile est un grand explorateur. L'humanité, qui vise maintenant la colonisation de sa voisine la Planète rouge, lui doit beaucoup.

    « C'est parce qu'il y a des missions pionnière comme celle d'Opportunity que viendra un jour où nos braves astronautesastronautes marcheront sur Mars, a salué l'administrateur de la Nasa, Jim Bridenstine. Et quand ce jour arrivera, une partie de cette première empreinte appartiendra aux hommes et aux femmes d'Opportunity et à ce petit rover qui a défié toutes les épreuves et qui a tant fait pour l'exploration ».

    En presque 15 années de balade scientifique sur Mars, le rover en a vu des choses : pas moins de 217.000 images et 15 panoramas ont été transmis à la Terre. Et que de découvertes ! La présence d'hématitehématite dans le cratère Eagle où il avait atterri après quelques rebonds (Opportunity est arrivé emballé dans des gros airbagsairbags) et, entre autres, des années plus tard, la démonstration que l'environnement, où il était, comptait des lacs et des ruisseaux, il y a des milliards d'années.

    Maintenant, Curiosity est seul sur Mars. En tant que rover. Mais pas vraiment seul car un petit nouveau a débarqué il n'y a pas longtemps : InSight. Et ce n'est pas fini car d'autres vont suivre et ceux-là sont armés pour déterrer d'éventuelles traces de vie, présente ou passée. D'abord Mars 2020 et peu après, l'Européen ExoMarsExoMars, récemment renommé Rosalind Franklin.

    « Quand je pense à Opportunity, je me souviendrai de cet endroit sur Mars où notre rover intrépide a largement dépassé les attentes de tout le monde, a déclaré le chef de la mission au JPL, John Callas. Mais je suppose que ce que je chérirai le plus, c'est l'impact qu'Opportunity a eu sur nous ici sur Terre. C'est l'exploration accomplie et les découvertes phénoménales, continue-t-il. C'est la génération de jeunes scientifiques et ingénieurs qui sont devenus des explorateurs de l'espace avec cette mission. C'est le public qui a suivi toutes les étapes. Et c'est l'héritage technique des MER [Spirit et Opportunity, NDLRNDLR] qui a été transporté à bord de Curiosity et de la mission à venir Mars 2020Mars 2020 ».

    Des articles de Futura sur la longue odyssée du rover Opportunity :


    Opportunity se réveillera-t-il après la tempête sur Mars ?

    Article de Xavier DemeersmanXavier Demeersman publié le 25 août 2018

    Quid de la tempête globale qui a obligé Opportunity à plonger en hibernation ? Le vaillant rover, actif depuis plus de 14 ans, va-t-il se remettre de ce long sommeilsommeil ? L'équipe qui s'en occupe a de bonnes raisons d'être optimiste. Pour garder le moral, ils diffusent tous les matins des chansons.

    Selfie d’Opportunity couvert de poussière martienne, le 17 février 2012. © Nasa, JPL-Caltech, Cornell, Arizona State Univ.
    Selfie d’Opportunity couvert de poussière martienne, le 17 février 2012. © Nasa, JPL-Caltech, Cornell, Arizona State Univ.

    Le soir, quand on admire Mars au regard de braise -- une braise particulièrement étincelante cet été --, tout paraît calme et paisible là-bas, à quelque 61 millions de kilomètres de la Terre. C'est bien sûr une illusion car la Planète rouge est en train d'essuyer une de ces immenses tempêtes de poussière dont elle a le secret. Elle a commencé modestement fin mai sous la forme d'un petit front nuageux mais, en quelques jours, elle s'est considérablement développée jusqu'à englober toute la planète. Sous les yeuxyeux ébahis des orbiteurs, la surface de Mars s'estompait sous un voile de poussière. Des images très impressionnantes.

    Bonne nouvelle toutefois : la tempête est en train de s'essouffler. Doucement, les particules en suspension retombent sur la surface. Et avec leur chute, l'espoir renaît dans l'équipe d'Opportunity que le rover appelle à nouveau sa maison, la Terre. Pour l'instant, toutefois, le ciel au-dessus du robot ne s'est pas encore assez dissipé. Pour Opportunity, la lumièrelumière du Soleil est vitale -- contrairement à Curiosity, en activité à plusieurs milliers de kilomètres de là -- car il en a besoin pour recharger ses batteries.

    Hélas, la tempête a tellement assombri le ciel que le rover, faute d'un niveau d'énergieénergie suffisant, s'est mis en hibernation. La dernière fois que les ingénieurs ont eu de ses nouvelles, c'était le 10 juin. Ce jour-là, l'opacité de l'atmosphèreatmosphère, mesurée par un indice appelé tau, était de 10,8 alors que la moyenne est de 0,5. Pour le ranimer, ils estiment que cet indice doit rester au-dessous de 2,0. Or, actuellement, d'après les estimations basées sur les observations de la sonde MROMRO du site du rover, tau a certes bien baissé mais il reste encore supérieur à 2,1 (avec des pics à 2,5). Il faut encore patienter...

    Les raisons d’être optimiste

    D'abord, pour commencer la journée, ils jouent chaque jour un morceau de la playlistplaylist qu'ils ont préparée (voir la liste plus bas ou à retrouver ici sur SpotifySpotify). Pour retrouver le moral et aussi de l'élanélan. C'était un rituel au tout début de la mission, en janvier 2004. Puis, comme tout allait bien pour le rover, l'équipe a peu à peu arrêté d'ouvrir la journée en chantant. Rappelons que depuis ses débuts, Opportunity a fait montre d'une superbe endurance qui a épaté ses parents-concepteurs et tous ceux qui le suivent depuis bientôt 15 ans. Lui qui, au départ, ne devait fonctionner que trois mois...

    Durant tout ce temps, le rover a parcouru sur Mars plus de 45 kilomètres ! Un record qui n'est pas prêt d'être battu. Bien qu'affaibli par la tempête qui l'a contraint à se mettre en mode de sommeil profondsommeil profond depuis maintenant plus de trois mois, les opérateurs de la mission disent avoir des raisons d'être optimiste.

    À gauche, Mars en mai et à droite, Mars en juillet. Les images sont de la sonde MRO (<em>Mars Reconnaissance Orbiter</em>). © Nasa, JPL-Caltech, MSSS
    À gauche, Mars en mai et à droite, Mars en juillet. Les images sont de la sonde MRO (Mars Reconnaissance Orbiter). © Nasa, JPL-Caltech, MSSS

    D'abord, comme nous l'avons évoqué, le ciel est en train de s'éclaircir au-dessus de sa tête. Ensuite, le solstice d'étésolstice d'été approche, ce qui promet de longues journées ensoleillées. Et aussi plus de chaleurchaleur. Entre parenthèses, c'est d'ailleurs le réchauffement du printemps austral qui a déclenché cette tempête planétaire.

    La chance pour le rover dans son malheur est que la poussière entraînée dans la fine atmosphère agit un peu comme une couverture qui empêche les températures nocturnesnocturnes de descendre trop bas. L'équipe est d'autant plus confiante qu'elle sait que les batteries du rover sont plutôt en très bon état. Il a donc pu faire assez chaud pour que le rover survive.

    Mais, comme l'équipe l'explique, même si Opportunity redonne des signes de vie, il est fort probable qu'il soit sonné après ces 90 jours (et peut-être plus) sans activité, un peu comme un patient qui sort de plusieurs mois de comacoma. Une fois réveillé, les ingénieurs redoutent d'ailleurs qu'il ne soit plus le même, ou du moins que son horloge internehorloge interne soit déréglée. Et, de ce fait, ne sachant plus quelle heure il est, il peut manquer ses rendez-vous pour échanger avec les Terriens. Heureusement, il pourrait se repérer dans le temps grâce au soleil.

    Il faudra sans doute un long rétablissement

    Parmi les défaillances possibles auxquelles s'est préparée l'équipe, il y a le mode « uploss » où le rover, faute de recevoir de messages de la Terre, établit un diagnosticdiagnostic de ses éléments et tente d'établir un contact de différentes façons. Ils redoutent beaucoup que la qualité des batteries se soit dégradée, ce qui serait gênant pour la suite (surtout pour ses radiateursradiateurs, très énergivores, en hiverhiver).

    Si tout va bien, enfin disons que si Opportunity donne des nouvelles, les ingénieurs prendront le temps bien sûr de tout vérifier et de remédier aux éventuelles défaillances. Quand pourra-t-il reprendre la route ? Sans doute pas avant des semaines. Pour l'instant, toute l'équipe croise les doigts, continue de diffuser des chansons et parie sur la période où il va se réveiller : entre fin août et mi-septembre, espèrent-ils. Tout le monde tend l'oreille, 24 heures sur 24.

    Les chansons de la playlist de la Nasa pour Opportunity

    • Wake Me up Before You Go-Go -- Wham!
    • The Trooper -- Iron Maiden
    • Dust in the Wind -- Kansas
    • Here Comes the Sun -- The Beatles
    • Rocket Man -- Elton John
    • Everlong -- Foo Fighters
    • Times Like These -- Foo Fighters
    • Bohemian Rhapsody -- Queen
    • Space Oddity -- David Bowie
    • Life On Mars ? -- David Bowie
    • Alive -- P.O.D.
    • Telephone Line -- Electric Light Orchestra
    • Don't Look Back -- Boston
    • Keep Yourself Alive -- Queen
    • I Will Survive -- Gloria Gaynor
    • (We're Gonna) Rock Around the Clock -- Billy Haley & His Comets
    • I Won't Back Down -- Tom Petty
    • Gold Heart Locket -- Sam Bush

    Mars : Opportunity fait face à une énorme tempête de poussière

    Article de Xavier Demeersman publié le 14 juin 2018

    Une grande tempête s'est levée sur Mars depuis fin mai. Elle a déjà recouvert un quart de la Planète rouge. Situé près de l'équateuréquateur martien, le rover Opportunity est au cœur de la tourmente. L'équipe qui prend soin de lui depuis quinze ans est inquiète sur son sort. Survivra-t-il à la plus grande tempête qu'il ait connue ?

    La Nasa et les équipes en charge d'Opportunity sont inquiètes depuis plusieurs jours. Fin mai, la sonde Mars Reconnaissance Orbiter sonnait l'alerte à la vue de la levée d'une tempête de poussière sur Mars. Aussitôt, les opérations scientifiques en cours dans la vallée de la Persévérance, sur le bord ouest du cratère EndeavourEndeavour, qu'explore le rover depuis plusieurs semaines ont été suspendues jusqu'à nouvel ordre, dans l'espoir que la tempête s'estompe assez vite.

    Mais elle a pris de l'ampleur et s'étendait, le 12 juin, sur un quart de Mars, couvrant ainsi une surface de quelque 35 millions de km2 (ce n'était encore que la moitié quatre jours plus tôt), soit l'équivalent de l'Afrique et l'Europe réunies. Opportunity était alors en plein cœur de la tourmente.

    Simulation du ciel de ces derniers jours au-dessus d’Opportunity. Le Soleil a progressivement disparu derrière d’épais nuages de poussière. © Nasa, JPL-Caltech, TAMU
    Simulation du ciel de ces derniers jours au-dessus d’Opportunity. Le Soleil a progressivement disparu derrière d’épais nuages de poussière. © Nasa, JPL-Caltech, TAMU

    Contact perdu avec Opportunity

    Malheureusement pour le rover, les poussières fines dans l'atmosphère ont considérablement obscurci le ciel et lui cachent la lumière du soleil qui lui est vitale. C'est la nuit en plein jour comme le montrent les simulations de la Nasa (voir image ci-dessus). Empêché de recharger ses batteries, l'astromobile doit à tout prix éviter d'attraper froid durant les nuits martiennes. Et le problème est que ses radiateurs de survie sont très énergivores. Point positif de ces tempêtes tout de même, la température nocturne ne descend pas trop bas. Il a fait -29 °C le 10 juin. C'est ce qu'ont indiqué les relevés au petit matin envoyés par le rover. Car oui, le rover communiquait encore avec la Terre, il a bien résisté jusque-là... Mais à l'appel du 12 juin, Opportunity n'a pas répondu.

    « L'équipe émet maintenant l'hypothèse que la tension dans les batteries d'Opportunity est descendue en dessous de 24 voltsvolts et que le rover est entré en mode de panne de faible puissance, une condition où tous les sous-systèmes, sauf une horloge de mission, sont éteints, a indiqué hier la Nasa dans un communiqué. L'horloge de mission du mobilemobile est programmée pour réveiller l'ordinateurordinateur afin qu'il puisse vérifier les niveaux de puissance », a précisé l'Agence spatiale. Le niveau d'énergie du rover était au plus bas deux jours auparavant, l'obligeant à passer en mode sauvegardesauvegarde. À présent, il est possible qu'il soit entré en mode de sommeil profond. Rien n'est perdu encore, estime la Nasa.

    Mars, le 6 juin 2018, imagée par <em>Mars Reconnaissance Orbiter.</em> Le point bleu indique la position du rover Opportunity. © Nasa, JPL-Caltech, MSSS
    Mars, le 6 juin 2018, imagée par Mars Reconnaissance Orbiter. Le point bleu indique la position du rover Opportunity. © Nasa, JPL-Caltech, MSSS

    La longévité impressionnante d’Opportunity

    Ce n'est pas la première fois qu'Opportunity, débarqué sur Mars il y a un peu plus de 14 ans, affronte une grande tempête. Mais celle de 2018 est plus redoutable que celle qu'il a essuyée en 2007, pourtant mémorable.

    Souhaitons au petit rover qu'un beau Soleil radieux revienne rapidement, de quoi recharger ses batteries et le réchauffer et ainsi reprendre son aventure martienne d'exploration. Rappelons qu'il est dans la vallée de la Persévérance. Fort du record de la plus grande distance extraterrestre jamais parcourue, le robot a de loin dépassé les attentes de ses concepteurs. Sa longévité est tout de même impressionnante : 50 fois plus grande que celle initialement prévue de trois mois, plus de 5.000 jours martiens et 250.000 clichés ! La Nasa rappelait hier au cours de la conférence de presse qu'elle a donnée que plus de 14 ans après son arrivée sur Mars, il affiche une forme insolente. Après plus de 5.000 cycles de recharge, ses batteries sont à 85 % de leur capacité ! Le rover n'a pas encore dit son dernier mot...


    Mars : Spirit et Opportunity menacés par une tempête de poussière

    Article de Jean Etienne publié le 23 juillet 2007

    Les robots explorateurs Spirit, et surtout Opportunity, subissent actuellement les assauts d'une violente tempête de poussière martienne qui pourrait compromettre la suite de leur mission.

    Pourtant, les deux engins, qui étaient conçus à l'origine pour résister trois mois en environnement martien mais qui y travaillent effectivement depuis plus de trois années, ont  fait preuve jusqu'ici d'une robustesse inégalée. Mais la violente tempête de poussière balayant actuellement la quasi-totalité de la Planète rouge atteint un tel niveau que ceux-ci pourraient très bien ne pas y survivre.

    Ce ne sont pas les atteintes de la poussière elle-même qui présentent un risque pour les sondes, l'atmosphère très raréfiée de Mars limitant les dégâts, mais bien l'obscurcissement du ciel, qui atteint 99% dans la région du cratère Victoria sur les remparts duquel est toujours perché Opportunity, et dont les projets de descente ont été ajournés.

    Habituellement, les panneaux solaires des rovers produisent quelque 700 wattswatts.heures dans des conditions idéales. Mais en raison de l'absorptionabsorption du rayonnement solairerayonnement solaire par les particules de poussière en suspension, cette valeur est retombée à 148 watts.heures le 17 juillet pour Opportunity, la valeur la plus faible jamais enregistrée, puis se réduisait encore réduite à 128 watts.heure le lendemain. Spirit, moins exposé dans le cratère de Gusev situé aux antipodes, subit ces contraintes dans une moindre mesure.

    Depuis plusieurs jours déjà, les techniciens de la Nasa avaient transmis de nouvelles instructions aux deux engins afin de limiter leur consommation électrique. Toutes les parties mobiles (moteurs, bras télécommandé) avaient été mises en sommeil, dans l'attente de jours meilleurs...

    Situation critique

    Mais à partir du 17 juillet, le centre de contrôle constatait que les batteries d'Opportunity se vidaient irrémédiablement, en raison d'une consommation électrique supérieure à ce que les générateursgénérateurs solaires pouvaient fournir. La situation devenait alors critique, car les circuits électroniques de l'engin on besoin d'une température interne suffisante pour fonctionner. Celle-ci est assurée par un réseau de résistances électriquesrésistances électriques, et en cas de panne, les dégâts pourraient s'avérer irrémédiables.

    Les techniciens prirent alors une série de mesures plus drastiques, mettant Opportunity en sommeil complet, et lui commandant de ne reprendre contact avec la Terre qu'une seule fois tous les trois jours. Ainsi réduite, la consommation électrique quotidienne tombait sous les 130 watts.heures.

    Il est actuellement impossible de prévoir la durée de cette tempête de sablesable, qui se reproduit à chaque printemps martien mais montre cette année une violence et une intensité peu coutumières. Les ingénieurs du JPL (Jet Propulsion LaboratoryJet Propulsion Laboratory) élaborent en ce moment une série de programmes de diagnostic spécialement conçus pour effectuer un check-up complet de chacune des deux sondes dès que le problème sera écarté, afin de déterminer l'étendue des dégâts éventuels.