Augmentation de l’effet de serre et « trou d’ozone » sont des phénomènes liés aux activités humaines. Ils ont des points communs, mais aussi des différences. Et surtout, le lien qui existe entre eux reste difficile à cerner.


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    Réchauffement climatique. Effet de serre. Trou d'ozoneozone. Ces termes apparaissent désormais régulièrement dans les médias. Mais il est parfois difficile de s'y retrouver. De faire le lien entre eux. Pour mieux comprendre, le plus simple est sans doute de revenir d'abord aux définitions de ces phénomènes.

    L’effet de serre, un phénomène naturel

    Notons tout d'abord que le terme effet de serre renvoie a priori à un phénomène tout à fait naturel qui permet à notre Terre de nous offrir des températures indispensables à notre survie. Les experts estiment que sans ce phénomène, la température moyenne à la surface de notre planète serait non pas de l'ordre de 15°C, mais plutôt de... -19°C !

    Alors l'effet de serre, comment ça marche ? Sachez d'abord que 70% de l'énergieénergie qui nous arrive du SoleilSoleil est absorbée par notre atmosphère - pour 20% - ou par la surface de la Terre, les sols et les océans - pour 50 %. En retour, un rayonnement infrarougeinfrarouge est émis vers l'atmosphère. Une partie de ce rayonnement s'échappe dans l'espace. Le reste est piégé et renvoyé vers le sol par les nuages et les fameux gaz à effet de serregaz à effet de serre.

    L'ennui, c'est que, depuis notre entrée dans l'ère industrielle, les activités humaines perturbent la composition chimique de notre atmosphère. Des gaz à effet de serre, dioxyde de carbonedioxyde de carbone (CO2) en tête, sont émis vers l'atmosphère. Un déséquilibre physiquephysique se crée, entraînant un effet de serre supplémentaire à l'origine du réchauffement climatique.

    L’augmentation de l’effet de serre et la destruction de la couche d’ozone sont tous les deux des phénomènes résultant d’émissions de gaz nocifs par les hommes. © lapandr, Adobe Stock
    L’augmentation de l’effet de serre et la destruction de la couche d’ozone sont tous les deux des phénomènes résultant d’émissions de gaz nocifs par les hommes. © lapandr, Adobe Stock

    L’ozone, bon et mauvais à la fois

    Et l'ozone, dans tout ça ? L'ozone est un gaz composé de trois atomes d'oxygène (O3). Il est naturellement présent dans la stratosphèrestratosphère, au-delà de 20 kilomètres d'altitude. Son rôle : filtrer les rayonnements ultraviolets nocifs pour la vie.

    Mais on trouve également de l'ozone dans la basse atmosphère où il représente un danger pour l'homme et pour l'environnement. Car ce gaz contribue à l'augmentation de l'effet de serre. Il est produit à partir de composés organiques volatiles émis par les activités humaines - par les transports notamment.

    Mais lorsqu'il est question de « trou d'ozone », c'est bien d'ozone stratosphérique dont il est question. Depuis quelques décennies, les chercheurs ont en effet mis en évidence une baisse de la concentration d'ozone stratosphérique. Au milieu des années 1980, ils ont établi qu'un « trou d'ozone » apparaissait de manière saisonnière, au-dessus de l'AntarctiqueAntarctique - parfois aussi de l'ArctiqueArctique. Vers la fin des années 1990, pas moins de 10% de la surface de notre couche d'ozonecouche d'ozone protectrice avait disparu.

    Des mesures ont été prises pour interdire l'usage de certains produits chimiques responsables de cette destruction d'ozone, les chlorofluorocarbures (CFCCFC) et les chlorofluorocarbures (HFC) notamment. Et la couche d’ozone se rétablit désormais à un rythme de 1 à 3% par décennie. De quoi espérer que qu'elle soit régénérée dès 2030 dans l'hémisphère nordhémisphère nord, dans les années 2050 dans l'hémisphère sudhémisphère sud et en 2060 du côté des pôles. Et limiter indirectement le réchauffement climatique. Car CFC et HFC sont également des gaz à effet de serre.

    En 2000, le « trou d’ozone » au-dessus de l’Antarctique a atteint, sur une journée, une superficie record de près de 30 millions de km<sup>2</sup>. Un peu plus grand que ce jour de septembre 2006 figuré sur cette image. © Nasa
    En 2000, le « trou d’ozone » au-dessus de l’Antarctique a atteint, sur une journée, une superficie record de près de 30 millions de km2. Un peu plus grand que ce jour de septembre 2006 figuré sur cette image. © Nasa

    Trou d’ozone et effet de serre

    En revanche, l'effet de serre et le réchauffement climatique ont tendance à ralentir la fermeture du trou d'ozone. Lorsque les températures augmentent dans la basse atmosphère, elles diminuent en effet dans les hauteurs. Des conditions propices à provoquer un appauvrissement de la couche d'ozone.

    Et l'appauvrissement de la couche d'ozone perturbant l'interception des rayonnements ultravioletsultraviolets, plus d'énergie solaire arrive jusqu'au sol. De quoi intensifier le réchauffement et légèrement modifier le climatclimat.

    Il reste difficile de conclure de manière tranchée sur la question du lien entre effet de serre et « trou d'ozone », mais la reconstruction de la couche d'ozone devrait tout de même freiner le réchauffement climatique global. Même si elle pourrait localement - du côté du pôle sud - participer à réchauffer la planète, l'ozone jouant son rôle de gaz à effet de serre.