Le tamia alpin est un petit écureuil américain vivant dans les montagnes. À cause du réchauffement, il migre vers les sommets où son habitat est fragmenté. Une modification conduisant à la perte de sa diversité génétique, ce qui menace les populations.

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    Le tamia alpin est endémique de la Californie et du Nevada. © Juan Parra, Museum of Vertebrate Zoology, Université Berkeley

    Le tamia alpin est endémique de la Californie et du Nevada. © Juan Parra, Museum of Vertebrate Zoology, Université Berkeley

    La biodiversité est fortement menacée par le réchauffement climatique. C'est par exemple le cas de Tamias alpinus, un petit écureuil d'Amérique du Nord. Outre le danger bien connu du déclin de population, les chercheurs ont observé chez cet animal une diminution de la diversité génétique.

    L'histoire se déroule dans les montagnes du Parc national de Yosemite (en Californie) où vit T. alpinus. Depuis quelque temps, à cause du changement climatique, il est, comme de nombreuses espèces sur Terre, contraint de migrer en altitude pour trouver des températures plus fraîches. Des études ont ainsi montré que sa limite basse avait augmenté de 500 mètres depuis le début du siècle.

    Le tamia alpin migre en altitude

    Cependant, en altitude, les ressources sont moins abondantes et l'habitat est donc fractionné, ce qui est également le cas des populations de tamias. Mais outre la difficulté d'accès aux ressources, ces animaux sont confrontés à une deuxième menace : le déclin de la richesse de leur patrimoine génétiquegénétique.

    Les montagnes du Parc national de Yosemite, habitat privilégié de <em>Tamias alpinus.</em> © Randy Le'Moine Photography, Flickr, cc by 2.0

    Les montagnes du Parc national de Yosemite, habitat privilégié de Tamias alpinus. © Randy Le'Moine Photography, Flickr, cc by 2.0

    C'est en comparant les marqueurs génétiques de 146 spécimens de l'époque actuelle avec 88 du début du siècle que les chercheurs de l'université de Berkeley ont posé cette conclusion, notant une forte perte de richesse allélique au sein des différentes populations. Les résultats sont présentés dans Nature Climate Change.

    La fragmentation de l'habitat réduit la diversité génétique

    Concrètement, cela veut dire que ces populations vont donner naissance à de plus en plus d'écureuils homozygoteshomozygotes, car les individus seront contraints à l'endogamieendogamie (reproduction au sein d'un même groupe). Or une homozygotie trop poussée provoque une réduction du taux de survie. C'est le même problème que l'on rencontre dans des cas de consanguinité. Sur un locuslocus, un allèleallèle délétère restera muet s'il est récessifrécessif par rapport à un autre (hétérozygotie). Mais avec une diminution de la diversité génétique, la probabilité que cet allèle se retrouve en double sur un locus (homozygotie) et s'exprime augmente.

    C'est à ce phénomène qu'est exposé le tamia alpin. Il se pourrait donc qu'avec l'effet combiné de la fragmentation des habitats et de la diminution de la diversité génétique, cette espèce devienne rapidement menacée.