Après la célèbre brebis Dolly, le nombre d'espèces à avoir été cloné par transfert d'un noyau provenant d'une cellule somatique dans un ovocyte énucléé n'a cessé de s'accroître. Cependant, le rat, le modèle fétiche des chercheurs et de l'industrie pharmaceutique avait jusqu'à présent résisté à cette technique.

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    Microinjection d'un ovocyte

    Microinjection d'un ovocyte

    C'est dans les laboratoires du Dr Renard de l'INRA et en collaboration avec l'entreprise genOway, spécialisée dans l'obtention de souris transgéniquestransgéniques, que les premiers rats clonés ont vu le jour. Par rapport aux autres espècesespèces de mammifèresmammifères clonés, les rates ont un temps de gestationgestation court (28 jours) et l'activation des ovocytes est beaucoup plus rapide, même comparé à la souris. Cette activation se produit 60 minutes après le prélèvement des ovocytes, ne laissant pas suffisamment de temps pour effectuer le transfert du noyau.

    Dans le cas de la fécondation, l'activation de l'ovocyte permet la décondensation de l'ADN des gamètes et la fin de la méioseméiose. Cette étape est aussi critique pour que le transfert du noyau de la cellule somatiquecellule somatique dans l'ovocyte énucléé puisse donner un embryonembryon viable. Le secret de la réussite a donc résidé dans le retard de l'activation de l'ovocyte pour permettre aux chercheurs, d'une part, de retirer le matériel génétiquematériel génétique de l'ovocyte et d'intoduire celui de la cellule somatique.Ce blocage a été rendu possible grâce à l'utilisation d'un inhibiteur de protéasesinhibiteur de protéases. En 2001, la société genOway avait annoncé l'obtention d'embryons de rats clonés, mais ce n'est que maintenant que les résultats sont publiés dans la version online de la revue américaine Science.

    A partir de 129 embryons transplantés, seulement 3 clonesclones sont nés, un est mort après la naissance et les deux autres (mâle et femelle) ont pu donner naissance à une descendance de rats normaux, prouvant que les clones sont fertiles et sans anomaliesanomalies apparantes. Cette méthode va permettre de générer des modèles génétiques de rat pour l'étude de pathologiespathologies humaines. Bien que très similaires, il faut cependant garder à l'esprit que les clones ne sont génétiquement identiques que si la mère porteuse donne naissance à son propre clone. Dans les autres cas, l'ADN mitochondrialADN mitochondrial qui n'est pas transféré avec le noyau, mais présent dans l'ovocyte receveur énucléé sera différent de la cellule (et donc de l'animal cloné) d'où il a été prélevé. Des travaux récents indiquent notamment que cet ADN mitochondrial à une fonction importante dans le développement cérébral (voir notre article).