BioSole, des semelles biométriques bardées de capteurs, identifient une personne à la façon dont elle marche. Une solution qui pourrait notamment servir à sécuriser l’accès à certains bâtiments sensibles mais aussi, dans le domaine médical, aider à détecter certaines maladies.

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    Les équipementiers sportifs pourraient bien vouloir intégrer des semelles biométriques dans les chaussures des sportifs. Nombreuses sont les disciplines où la qualité des mouvements de jambes et de pieds sont cruciaux. © Adidas

    Les équipementiers sportifs pourraient bien vouloir intégrer des semelles biométriques dans les chaussures des sportifs. Nombreuses sont les disciplines où la qualité des mouvements de jambes et de pieds sont cruciaux. © Adidas

    Quand on parle de biométrie, on pense souvent à l'identification via les empreintes digitales ou la rétine. Mais la démarche d'une personne et la pressionpression de ses pieds sur le sol comportent des éléments uniques pouvant aussi être utilisés pour faire de la reconnaissance biométrique. C'est ce à quoi vont s'employer l'université américaine Carnegie Mellon et la société canadienne Autonomous ID qui se sont associé pour créer le Pedo-Biometrics Research and Identity Automation Lab. Doté d'un budget annuel de 1,5 million de dollars, ce laboratoire va poursuivre les travaux entamés en 2009 par Autonomous ID sur des semelles biométriques.

    Le but est de perfectionner le système de capteurscapteurs placés dans des semelles de chaussures afin d'analyser la démarche d'une personne. En comparant ces informations en temps réel avec les profils enregistrés sur une base de données, les semelles peuvent identifier quelqu'un avec une précision de 99 %.


    L'analyse de la démarche par des semelles biométriques pourrait aussi détecter l'apparition de pathologies neurodégénératives, comme la maladie d'Alzheimer, la démarche des personnes atteintes commençant alors à se modifier.  © Jean-Marie Huet, Flickr, cc by nc sa 2.0

    La vocation première de ce système baptisé BioSole serait le contrôle d'accès à des bâtiments sensibles comme des centrales nucléaires et des installations militaires. Le personnel habilité verrait sa démarche enregistrée dans une base de données stockée en ligne. « Au bout du troisième pas, les semelles savent que c'est vous et le système se met en veille », a expliqué Todd GrayGray, le président d'Autonomous ID, dans une dépêche d'Associated Press. Si au contraire une personne pénètre dans une zone surveillée sans semelles ou en portant les BioSole de quelqu'un d'autre, alors une alarme se déclenchera.

    BioSole : des semelles pour détecter des symptômes d’Alzheimer ?

    L'entreprise canadienne a commencé à développer ce système en 2009 avec l'idée de réaliser un système de biométrie à faible coût. En travaillant avec l'université Carnegie Mellon au sein de ce nouveau laboratoire, les essais vont pouvoir être élargis pour prendre en compte un plus grand nombre de profils (grand, petit, sportif, lourd, etc.). Surtout, ces semelles pourraient avoir d'autres applicationsapplications au-delà de l'identification, notamment dans le domaine médical, l'automatisation et la science médicolégale. Des recherches récentes sur la maladie d’Alzheimer montrent que la démarche d'une personne malade change. Selon Marios Savvides, le directeur du Pedo-Biometrics Research and Identity Automation Lab, les semelles BioSole pourraient détecter ces variations et aider à déceler les signes avant-coureurs de la maladie chez les personnes âgées.

    On peut aussi imaginer que les fabricants de chaussures de sport s'emparent du concept pour l'intégrer dans des semelles qui récolteraient des données pour aider un sportif à améliorer sa foulée ou ses appuis. Mais pour le moment, les travaux vont se poursuivre et aucune date n'est fixée pour la mise sur le marché de ces semelles biométriques.