Plutôt qu’un portrait photo, pourquoi pas une statuette ? C’est ce que propose l’entreprise française Digiteyezer, avec un service inédit de création d’effigies en plastique, réalisées par une imprimante 3D.

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    Surfant sur la vaguevague de l'impression 3D, une jeune société basée à Toulouse présente au salon Laval Virtual un système pour matérialiser son visage en une petite figurine, aussi simplement que l'on se fait tirer le portrait dans une cabine photo en libre-service. L'idée n'est pas nouvelle, puisqu'une entreprise japonaise avait installé l'an passé une cabine baptisée Omote 3D Shahin Kan, d'où le client ressortait avec une statuette à son effigie.

    « Digiteyezer a déjà implanté un studio photo de ce nouveau genre dans un centre commercial toulousain, et deux autres sont en cours de mise en place dans des galeries commerciales de São Paulo », indique Didier Cholet, l'un des quatre fondateurs de la start-up. Pour Laurent Chrétien, directeur du salon Laval Virtual, « l'impression 3D est, avec la réalité augmentée, l'une des tendances du moment ».

    Le système de Digiteyezer fabrique de petites figurines à partir d'une série de photographies prises sous différents angles. La statuette la plus simple est blanche ou noire, mais elle peut aussi être colorée. Ici, l'avatar de Didier Cholet, directeur des ventes et marketing France de Digiteyezer. © Jean-François Monier, AFP Photo

    Le système de Digiteyezer fabrique de petites figurines à partir d'une série de photographies prises sous différents angles. La statuette la plus simple est blanche ou noire, mais elle peut aussi être colorée. Ici, l'avatar de Didier Cholet, directeur des ventes et marketing France de Digiteyezer. © Jean-François Monier, AFP Photo

    Le procédé, baptisé Scan to Print et développé par Digiteyezer, est « complètement automatisé », précise Didier Cholet. Il est dirigé à partir d'une tablette : le visage est photographié par un système de caméras (EasyTwin), relié à un ordinateur qui effectue la reconstitution quasiment instantanément. L'impression est réalisée par des imprimantes 3D à bas coût, fabriquées en Chine et guère plus volumineuses qu'une machine à café. Cette reproduction prend évidemment un peu de temps, puisqu'il s'agit de fabriquer un objet en empilant des couches de matièrematière. Il faut ainsi compter trois quarts d'heure pour une taille intermédiaire.

    De petits souvenirs hauts en couleur

    Le prix est fonction de la taille de la figurine : de 10 euros pour une figurine de 4 cm de haut jusqu'à 30 euros pour 8 cm. La statuette plastifiée proposée avec ce système est d'une seule couleurcouleur, blanche ou noire en général. Certes, le résultat n'est pas une œuvre d'art, mais peut trouver sa place comme objet souvenir dans un parc d'attractions ou sur un site touristique, avec des figurines en situation. Digiteyezer a d'ailleurs un projet en développement sur l'île de Rhodes, en Grèce.

    « Il faut que le contenu ait du sens », souligne Didier Cholet. Ainsi, le salon propose une promenade virtuelle dans le passé de la ville de Laval, où les figurines sont habillées à la mode médiévale. Pour davantage de réalismeréalisme, la société a aussi prévu des statuettes en couleurs. Dans ce cas, l'impression n'est pas immédiate. Il faut passer par une commande en ligne sur un site partenaire, disposant des machines adéquates (beaucoup plus onéreuses), et patienter 48 heures pour la livraison.

    Des portraits 3D bientôt sur les gâteaux d'anniversaire ?

    Didier Cholet ne manque pas d'idées de développement, et pense se tourner vers les pâtissiers pour de grandes occasions, comme les mariages. Or, le concept peine à trouver des investisseurs. Il y a en France « une vraie aversion au risque, déplore Laurent Chrétien, pointant un problème culturel de capacité à adopter l'innovation technologique ».

    Digiteyezer a néanmoins conclu un partenariat avec un groupe de salons de coiffure, Haircoif, pour la partie modélisation 3D. Cinq salons, sur la centaine que compte le groupe, sont déjà équipés de ce système qui permet « un essayage virtuel de coiffure », à partir des traits du visage du client reconstitués sur écran. Le rendu des cheveux est « très réaliste, jusqu'à la moindre petite mèche », insiste Didier Cholet. Dernier défi pour la jeune société : intégrer ses modèles 3D dans des jeux vidéo, en proposant des avatarsavatars à l'image même du joueur, « animables et "morphables" ».

    Les 15e Rencontres internationales de la réalité virtuelleréalité virtuelle du salon Laval Virtual ont ouvert leurs portesportes mercredi 20 mars, pour trois journées professionnelles. Le weekend grand public est prévu les samedi 23 et dimanche 24 mars 2013.