La conduite automatisée est à l'étude et progresse. Un projet européen, Sartre, vient de franchir une étape : une voiture classique a roulé en convoi avec un camion-guide. À l'avenir, ce principe permettrait de former des trains de voitures dans lesquelles les conducteurs pourraient se reposer...

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    Les trajets soporifiques sur autoroute seront-ils, dans un avenir proche, remplacés par la conduite robotisée en convoi, plus sûre et moins polluante ? L'Union européenne et d'autres partenaires, comme Volvo, se penchent depuis quelques années sur le sujet. Un premier essai, grandeur nature, vient d'avoir lieu avec succès dans le centre d'essai du constructeur suédois.

    Baptisé Sartre (Safe Road Trains for the Environment), le projet en question financé par l'UE a pour but de tester et développer un système de convoi automatisé sur autoroute. Les objectifs sont d'ordre écologique (diminuer la consommation et les émissionsémissions CO2 en diminuant le trafic) et sécuritaire. La somnolencesomnolence est en effet devenue la première cause de mortalité sur autoroute, devant la vitessevitesse.

    La logique de ce dispositif repose sur la formation de trains de véhicules menés par un conducteur professionnel. Chaque véhicule du convoi peut alors, grâce aux technologies embarquées, mesurer la distance de sécurité et s'adapter à la position de la voiture se trouvant devant lui.

    Le projet Sartre a franchi ces derniers jours un nouveau cap. Pour la première fois, les tests de conduite en convoi ont été réalisés hors des simulateurs, sur une vraie piste d'essai. Les tests ont été effectués avec deux véhicules, un meneur et un suiveur. Tandis que le premier conducteur guidait le convoi depuis un camion locomotive, le second, débarrassé des commandes grâce au pilotage automatique, pouvait boire un café ou lire un journal.

    Cet homme conduit sa voiture. Enfin presque. © Volvo Cars/Sartre

    Cet homme conduit sa voiture. Enfin presque. © Volvo Cars/Sartre

    Quand le conducteur devient passager

    Dans ce type de convoi, le véhicule suiveur reste cependant indépendant. Le conducteur peut en effet quitter le train de véhicules dès qu'il le souhaite, pour emprunter une sortie ou rejoindre une aire autoroutière. Quant au meneur, il doit rouler à vitesse constante (90 km/h), sur la voie la plus à droite de l'autoroute. Il est par ailleurs accompagné d'une surveillance électronique, en cas de relâchement.

    Cette conduite en convoi permettrait également d'économiser jusqu'à 20 % de carburant, et donc de réduire les rejets en CO2. « Nous sommes très heureux d'avoir pu constater à quel point tous les systèmes ont bien travaillé ensemble et cela d'emblée », a déclaré Erik Coelingh, spécialiste en ingénierie chez Volvo Cars. « Après tout, ces systèmes proviennent de sept fournisseurs partenaires de Sartre situés dans quatre pays différents. De plus, les conditions hivernales nous ont permis de tester plus en profondeur les caméras et autres équipements de communication. »

    Démarré en septembre 2009 et mené par la société britannique Ricardo en collaboration avec Volvo, le projet Sartre devrait déboucher sur une technologie qui serait mise en service « d'ici quelques années », selon le constructeur suédois. « En revanche, ce qui pourrait prendre plus de temps, c'est son acceptation par le grand public et la mise en place concomitante d'une législation adéquate par les 25 gouvernements européens concernés » reconnaît Volvo.