L’expédition Pôle Nord 2012 a plié bagages ce dimanche. Pour Futura-Sciences, Julien Cabon et Alan Le Tressoler ont dressé samedi un premier bilan de leur travail scientifique et de leur aventure personnelle. La surprise a été « de trouver autant de vie » et l’émotion restera celle « d’un émerveillement permanent ».

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    Julien Cabon en train de réaliser des prélèvements de neige qui seront ramenés au laboratoire pour des analyses de microbiologie. On sait très peu de choses des populations de bactéries qui vivent là. © Pôle Nord 2012

    Julien Cabon en train de réaliser des prélèvements de neige qui seront ramenés au laboratoire pour des analyses de microbiologie. On sait très peu de choses des populations de bactéries qui vivent là. © Pôle Nord 2012

    Les deux aventuriers du pôle Nord géographiquepôle Nord géographique rentrent à la maison. Après 19 jours sur le toit du mondele toit du monde, Julien Cabon et Alan Le Tressoler ont plié leur tente, rassemblé leurs affaires sur leurs traîneaux et ont pris, à ski, le chemin du retour. Arrivés au pôle Nord géographique le 4 avril, les deux hommes ont rejoint ce dimanche 22 avril la base russe dérivante Barneo, qui se trouvait alors à une petite dizaine de kilomètres de là, exactement par 89° 01' nord et 2° 6' ouest.

    À cet endroit est aménagée une piste d'atterrissage pour un biréacteur Antonov et il faut que la banquise soit suffisamment épaisse. C'est donc les gestionnaires de cette base qui décident du moment de la récupération des différentes expéditions en cours. Barneo sera d'ailleurs évacuée par tout le monde dans les jours qui viennent et sera recréée à l'automne prochain quand la banquise sera de nouveau en état.

    Julien Cabon à cheval entre deux plaques de glace. La banquise n'est qu'une pellicule glacée, de 1 à 2 mètres d'épaisseur, craquelée et perpétuellement en mouvement. © Pôle Nord 2012

    Julien Cabon à cheval entre deux plaques de glace. La banquise n'est qu'une pellicule glacée, de 1 à 2 mètres d'épaisseur, craquelée et perpétuellement en mouvement. © Pôle Nord 2012

    Le téléphone IridiumIridium, par satellite, a toujours bien fonctionné... à condition de le réchauffer une demi-heure contre le corps. C'est ce qui a permis aux deux hommes de garder le contact, notamment avec les scientifiques, et d'envoyer par courrier électronique ou via TwitterTwitter et FacebookFacebook des messages et des images.

    Il a aussi servi à maintenir un lien avec la rédaction de Futura-Sciences et avec ses lecteurs. Samedi, dernier jour de travail de l'expédition Pôle Nord 2012, tout allait bien.

    Alan Le Tressoler et Julien Cabon, le 21 avril 2012. Il faisait beau, ce jour-là au pôle Nord géographique. Derrière eux, le chaos de la banquise, un spectacle dont, apparemment, on ne se lasse pas.  « <em>C'est puissant.</em> » © Pôle Nord 2012

    Alan Le Tressoler et Julien Cabon, le 21 avril 2012. Il faisait beau, ce jour-là au pôle Nord géographique. Derrière eux, le chaos de la banquise, un spectacle dont, apparemment, on ne se lasse pas.  « C'est puissant. » © Pôle Nord 2012

    Futura-Sciences : Avez-vous fait tout le programme scientifique ?

    Julien Cabon et Alan Le Tressoler : Oui. Nous sommes très contents. Le programme scientifique a été fait jusqu'au au bout. Mission accomplie !

    Des surprises ?

    Julien Cabon et Alan Le Tressoler : Nous ne nous attendions pas à trouver autant de vie. Le phytoplancton, on ne le voit pas vraiment. Mais nous avons vu du zooplancton en abondance et même des crevettes. Nous ramenons beaucoup d'échantillons, ils serviront à des études du phytoplancton et de microbiologie.

    Les conditions de vie ont-elles été difficiles ?

    Julien Cabon et Alan Le Tressoler : Oui, mais c'était ce que nous attendions. Le plus difficile a été le froid durant le travail de prélèvement. Hier, il faisait -34 °C. En fait, nous avons eu de la chance avec la météo.

    Heureux de rentrer ?

    Julien Cabon et Alan Le Tressoler : Difficile à dire... On sera contents de prendre une douche, oui. Mais nous ne sommes pas si pressés que ça de rentrer !

    Quels bons souvenirs garderez-vous ?

    Julien Cabon et Alan Le Tressoler : Un émerveillement permanent. Les paysages que nous avons autour de nous sont impressionnants. C'est puissant. Nous avons eu par moment des visions extraordinaires, avec des crêtes et des chaos de glace, et avec des visibilités énormes, jusqu'à des distances considérables. 

    Quel va être le programme des prochains jours ?

    Julien Cabon et Alan Le Tressoler : Rejoindre à skis la base Barneo. De là, l'avion vers à Longyearbyen, au Spitzberg. Nous passerons trois jours à la Svalbard University. C'est là que nous aurons les premiers retours scientifiques. Jeudi, nous devrions partir pour Tromsø, en Norvège.

    Reverrez-vous la banquise ?

    Julien Cabon et Alan Le Tressoler : Alan repartira l'année prochaine pour une dérive hivernale !