Certaines femmes atteintes d’un cancer du sein ont parfois recours à une reconstruction mammaire après avoir subi une mastectomie. Plusieurs solutions existent mais une technique moderne encore très peu pratiquée, appelée Diep flap, pourrait bien s’imposer dans les années à venir car elle est définitive et ne nécessite aucun implant. Explications.

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    La technique de reconstruction mammaire dite du DIEP flap demande une semaine d'hospitalisation et deux mois sans pratiquer d'activité physique. Selon certains sondages, deux femmes sur trois apprécient leur nouveau sein. © sagabardon, Flickr, cc by nc 2.0

    La technique de reconstruction mammaire dite du DIEP flap demande une semaine d'hospitalisation et deux mois sans pratiquer d'activité physique. Selon certains sondages, deux femmes sur trois apprécient leur nouveau sein. © sagabardon, Flickr, cc by nc 2.0

    Le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme. En 2011, l'Institut national du cancer (Inca) dénombrait 53.000 nouveaux cas en France. Pour stopper la maladie, les médecins recourent une fois sur trois environ à la mastectomie, l'ablationablation du sein en même temps que la tumeur. Une épreuve toujours difficile à vivre pour les femmes qui, souvent, ont le sentiment de perdre une partie de leur féminité.

    Heureusement, on leur propose une opération de reconstruction mammaire. La pose d'implants reste une solution facile d'accès mais ils doivent être changés régulièrement. Des techniques plus modernes et définitives existent. Parmi elles, celle dite du Diep flap (Deep inferior epigastric perforateor flap), qui vient d'être présentée lors du Congrès des lambeaux perforants à Amiens (du 28 au 30 juin).

    La méthode n'est pas nouvelle mais très peu pratiquée, du fait d'un très haut degré de technicité nécessitant des équipements dont seuls quelques hôpitaux ou cliniques disposent. Aux États-Unis, ils sont une petite cinquantaine à le proposer, en France beaucoup moins. Pourtant, elle semble plus avantageuse que tout ce qui est proposé jusqu'ici.

    Le cancer du sein, dont on voit ici des cellules tumorales, est le deuxième cancer en France, si l'on considère l'incidence, derrière le cancer de la prostate, réservé aux hommes. Dans certains cas, pour arrêter la progression de la tumeur, les médecins retirent le sein par une mastectomie. Une opération de reconstruction s'impose alors. © Annie Cavanagh, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Le cancer du sein, dont on voit ici des cellules tumorales, est le deuxième cancer en France, si l'on considère l'incidence, derrière le cancer de la prostate, réservé aux hommes. Dans certains cas, pour arrêter la progression de la tumeur, les médecins retirent le sein par une mastectomie. Une opération de reconstruction s'impose alors. © Annie Cavanagh, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Une reconstruction mammaire autologue

    Le Diep flap est autologueautologue, c'est-à-dire qu'il consiste en une autotransplantation de graisse et de fragments de peau vascularisés, prélevés au niveau abdominal. Aucun implant. En revanche, il demande une opération de 4 heures en moyenne et fait appel à la microchirurgie pour découper précisément et surtout connecter les vaisseaux sanguins. Cette étape demandant énormément de précision se déroule même sous microscopemicroscope.

    L'intérêt d'une telle pratique est simple : pas de nouvelle opération régulière à subir pour la patiente, qui aura un nouveau sein capable de suivre les fluctuations de poids et de varier en volumevolume de la même façon que le second. Une seconde intervention est cependant nécessaire pour reconstituer le mamelon et l'aréolearéole.

    Les risques de complications sont minimes et la plupart du temps, les femmes semblent satisfaites du résultat. Mais elles ne sont pas encore nombreuses à accéder à ce genre de technique chirurgicale, du fait des moyens qu'elle demande. Un jour, peut-être, elle se démocratisera.