La troisième édition de la Journée internationale de la prématurité aura lieu demain, pour répondre aux questions de parents inquiets, ou tout simplement expliquer au grand public les causes et les conséquences d’une condition qui touche près d’un bébé sur dix.

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    Les naissances prématurées sont de plus en plus nombreuses en France. © Malcolm Boyd, Fotolia

    Les naissances prématurées sont de plus en plus nombreuses en France. © Malcolm Boyd, Fotolia

    Le 17 novembre marquera la troisième édition de la Journée internationale de la prématurité, avec des événements organisés dans plusieurs villes de France par l'association SOS Préma. Un sujet marginal ? Pas du tout ! Aujourd'hui en France, 65.000 naissances sont prématurées, soit 180 bébés chaque jour. Entre 1985 et 2009, leur nombre a même augmenté de 35 %. Comment expliquer cette évolution ? Quelles sont les principales causes de prématurité ? Les réponses de Jean-François Magny, chef de service de néonatalogie à l'institut de puériculture et de périnatalogie du boulevard Brune, Paris 14e.

    « La prématurité, c'est une naissance qui survient avant 37 semaines d'aménorrhée. On évoque une grande prématurité pour les enfants nés avant 32 ou 33 semaines, et une extrême prématurité avant 28 semaines. »

    Les causes d'une naissance prématurée sont variées. « Les grossesses multiples, plus fréquentes du fait des techniques de procréation médicalement assistée, représentent un risque accru de prématurité ». Le tabagisme, la consommation d’alcool durant la grossesse ainsi que les grossesses tardives, sont aussi des causes de prématurité. « N'oublions pas non plus, l'augmentation de ce que l'on appelle la prématurité médicalement décidée. Comme les grossesses sont mieux suivies, et que nous avons de meilleures connaissances sur le bien-être fœtal, nous pouvons être amenés à prendre la décision de faire naître un enfant prématurément. » Pour son bien, naturellement.

    Des bébés à protéger

    Les conséquences à court terme pour l'enfant sont angoissantes pour les parents mais peuvent être contrôlées. « La prématurité peut entraîner une détresse respiratoire néonatale liée à l'immaturité pulmonaire. Ces enfants peuvent faire des apnées. Ils auront donc besoin d'une assistance respiratoire et de traitements », explique Jean-François Magny. Par ailleurs, ils ne sont pas suffisamment matures au niveau de la coordination entre succion et déglutition. Les plus prématurés devront donc être nourris sous perfusion au cours des premiers jours.

    « Les problèmes liés à la croissance de l'enfant sont de mieux en mieux maîtrisés. En revanche certains prématurés, notamment les grands prémas, seront plus sensibles sur le plan pulmonaire. Ils seront donc davantage sujets à des infections respiratoires, et pourront développer un asthmeasthme»

    Les bébés prématurés sont plus fragiles que les enfants nés à terme ; ils ont plus de risque d'attraper des virusvirus, comme la bronchiolitebronchiolite, notamment en saisonsaison hivernale... Il est important, les premiers mois, de les protéger de ces infections, ne pas les embrasser quand on a un rhume ou éviter les lieux publics trop fréquentés. Pour certains enfants particulièrement fragiles, il existe des mesures de préventionprévention de la bronchiolite plus spécifiques.