Comment prévoir la progression de la sclérose en plaques ? Les scientifiques espèrent utiliser l’imagerie par résonance magnétique (IRM) pour parvenir à leurs fins. L’idée est de suivre de près les variations du taux de sodium dans le cerveau des personnes malades...

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    Grâce à l'imagerie par résonance magnétiqueimagerie par résonance magnétique (IRM), une équipe européenne de chercheurs est parvenue à mettre en évidence dans Radiology l'accumulation de quantités anormales de sodiumsodium dans le cerveau de patients souffrant de sclérose en plaques (SEPSEP). Cette technique pourrait, à terme, permettre de prévoir l'évolution de la maladie.

    Dans la SEP, le système immunitaire s'attaque à la gaine protectrice qui entoure les axones reliant les neurones dans le cerveau et la moelle épinière la myéline. La rupture de l'intégritéintégrité de ce revêtement affecte la capacité des neurones à transmettre l'information nerveuse. C'est ainsi que la SEP provoque des troubles neurologiques et physiquesphysiques, qui peuvent être réversiblesréversibles, en cas de réparation partielle ou totale de la gaine après la poussée inflammatoire.

    Dans la sclérose en plaques, la communication entre neurones est compromise du fait de la dégradation de la gaine de myéline, l'isolant assurant le bon transport de l'information électrique. © Emily Evans, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Dans la sclérose en plaques, la communication entre neurones est compromise du fait de la dégradation de la gaine de myéline, l'isolant assurant le bon transport de l'information électrique. © Emily Evans, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Le sodium, marqueur idéal de la sclérose en plaques ?

    « Un défi majeur dans la SEP, est d'obtenir des marqueurs spécifiques (traduisant) la progression de la maladie », explique Patrick Cozzone, professeur de biophysique à la faculté de médecine de Marseille. Une piste de réflexion, apparemment prometteuse, est celle du dosagedosage du sodium présent au niveau cérébral.

    « Nous avons collaboré avec des physiciensphysiciens, des chimistes et des cliniciens pour développer des techniques d'IRM du sodium et les appliquer à l'exploration de patients atteints de SEP », explique Wafaa Zaaraoui, chargé de recherche au CNRS. Le sodium, en effet, joue un rôle primordial dans le processus de dégénérescence de l'axone, qui constitue la fibre nerveusefibre nerveuse du neurone. D'où l'idée pour les scientifiques de s'intéresser à cet axone.

    Chez les patients présentant un stade précoce de la maladie, l'IRM du sodium a révélé qu'il était présent à des concentrations anormalement élevées dans quelques régions spécifiques. En revanche, ceux dont la maladie était à un stade plus avancé présentaient des concentrations de sodium plus diffuses, sur l'ensemble du cerveau.

    « L'IRM du sodium nous ouvre une voie pour mieux comprendre l'évolution de la maladie et détecter l'apparition de l'atteinte neuro-axonale qui est responsable du handicap. Des études à plus large échelle nous permettront de confirmer que ce paramètre est un biomarqueur non invasifinvasif de la dégénérescence des neurones. »