Le taux de cholestérol est bien impliqué dans les risques de dépression chez les personnes âgées, mais d’une manière différente selon les hommes et les femmes. La génétique aussi favorise la dépression, du moins chez les hommes.

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    Les causes de la dépression sont souvent multiples et difficiles à définir. Les lipides, moléculesmolécules graisseuses, sont déjà connus pour être responsables de certaines dépressions. Pourtant, aucune étude claire, prenant en compte à la fois le sexe des patients et leur profil génétiqueprofil génétique, n'a été réalisée jusqu'à présent. Des chercheurs français, basés à l'université de Montpellier 1 et au Centre Hospitalier Universitaire de Montpellier, ont tenté de démontrer le lien entre le taux de cholestérol, la génétique et la dépression chez les hommes et les femmes âgés.

    Pour réaliser une telle étude, 1.040 femmes et 752 hommes, âgés de plus de 65 ans ont été suivis sur une duréedurée de 7 ans. L'état dépressif des patients a été évalué grâce à l'utilisation de deux tests de diagnostic reconnus internationalement : « Center for Epidemiologic Studies Depression Scale » ou « Mini-International Neuropsychiatric Interview ».

    Les taux des lipides ont été analysés. De plus, le génotype du gène du transporteur de la sérotonine a été vérifié (gène 5-HTT). Ce gène est impliqué dans le bon fonctionnement de la transmission de l'information nerveuse, et une version mutée de ce gène (version courte) est connue pour favoriser les anxiétés.

    Une simple analyse sanguine peut permettre de déterminer le taux de bon et de mauvais cholestérol, facteurs de prédisposition à la dépression, afin de mettre en place d'éventuels traitements. © Patrick H. Lauke / Licence <em>Creative Commons</em>

    Une simple analyse sanguine peut permettre de déterminer le taux de bon et de mauvais cholestérol, facteurs de prédisposition à la dépression, afin de mettre en place d'éventuels traitements. © Patrick H. Lauke / Licence Creative Commons

    Différence hommes / femmes

    Les résultats de l'étude, publiés dans le journal Biological Psychiatry, indiquent un lien entre le taux de certains lipides, et la dépression, mais d'une manière sexe-dépendante. Les femmes possédant un faible taux de bon cholestérol (HDL) montrent un risque plus élevé de dépression (50%). Ce défaut en bon cholestérol augmente aussi le risque d'accidentaccident cardiovasculaire, en provoquant l'apparition de plaques d'athéroscléroseathérosclérose (accumulation de lipides, de glucidesglucides, de sang) dans les vaisseaux sanguins.

    En revanche, les hommes montrent deux fois plus de risques de développer un état dépressif lorsqu'ils possèdent un faible taux de mauvais cholestérol (LDL). Le risque est augmenté de 2,7 fois lorsque le patient possède une version longue et une version courte du gène 5-HTT, et jusqu'à 6 fois lorsque les deux allèlesallèles du gène 5-HTT correspondent à la version courte. Chez les femmes, ce lien génétique n'a pas pu être mis en évidence.

    Ces résultats montrent que chez les femmes, le risque d'accident cardiovasculaire augmente parallèlement avec le risque de dépression (faible taux de HDL), alors que chez les hommes, les deux événements s'opposent l'un à l'autre puisque le faible taux de LDL diminue les risques d'accidents cardiovasculaires, mais augmente les risques de mauvaise santé mentale. Pour les hommes, il est donc important que le taux de LDL soit compris dans un intervalle précis, en-deçà duquel la dépression guette, et au-delà duquel c'est le système cardiovasculaire qui pâtit.

    Il est donc possible de lutter contre ce facteur d'apparition de la dépression chez les personnes âgées, à condition d'analyser précisément les taux de cholestérol LDL et HDL, et d'adapter les traitements en fonction du sexe.