Après une dernière série de tests, la Malaisie a décidé de lâcher dans les prochaines semaines des milliers de moustiques génétiquement modifiés, à durée de vie plus faible, pour contrer une avancée rapide de la dengue.

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    Une femelle Aedes aegypti en pleine action. En se nourrissant d'une minuscule quantité de sang, elle transmet souvent un virus, celui de la dengue, ou grippe tropicale. © Centers for Disease Control and Prevention Publich Health Image Library / Domaine public

    Une femelle Aedes aegypti en pleine action. En se nourrissant d'une minuscule quantité de sang, elle transmet souvent un virus, celui de la dengue, ou grippe tropicale. © Centers for Disease Control and Prevention Publich Health Image Library / Domaine public

    « Sauf événement imprévu, l'essai avec des moustiquesmoustiques génétiquement modifiés aura lieu à la fin de cette année », vient d'expliquer à l'Agence France Presse le ministre de la Santé malaisien, Liow Tiong Lai. Prévue depuis quelque temps, cette première opération aurait dû avoir lieu durant ce mois d'octobre mais a été repoussée pour effectuer une dernière série de tests en laboratoire. Les résultats ont semblé satisfaisants et ce premier lâcher aura donc lieu prochainement.

    Deux à trois mille moustiques mâles de l'espèceespèce Aedes aegypti, principal vecteur du virus de la dengue (un flavirus), seront libérés dans la nature. La modification génétique dont ils sont porteurs conduit à une espérance de vie très brève pour leur progéniture. On espère ainsi réduire la population de ces insectesinsectes. Le principe est donc tout à fait différent de celui imaginé pour lutter contre le paludisme avec des moustiques génétiquement modifiés. « C'est un projet pilote et, avec de la chance, cela marchera » a déclaré Najib Razak lors d'une conférence de l'OMS (Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé), en Malaisie (rapporté par l'agence Associated Press).

    Une progression rapide de la maladie

    L'efficacité est en effet inconnue, tout comme les conséquences possibles sur les écosystèmesécosystèmes. Le choix de la date du lancement de l'opération et de la manière de procéder appartient désormais au ministère des Ressources naturelles et de l'environnement.

    La dengue progresse rapidement dans ce pays, qui recense actuellement 37.000 cas, représentant une augmentation de 17 % par rapport à l'an dernier. 117 personnes sont décédées depuis début 2010. À la fin du mois de septembre, le ministère de la Santé malaisien indiquait que la mortalité induite par la dengue avait augmenté de 53 % en un an.

    Le gouvernement a commencé cet automneautomne à prendre les choses en main. Le 17 septembre, Liow Tiong Lai annonçait des « mesures immédiates » pour éradiquer le moustique, dont le taux de reproduction semble très élevé. Il pointait du doigt les détritus qui, des bouteilles vides aux bidons, offrent, une fois emplis d'eau, un coconcocon idéal pour la ponte et le développement des larveslarves des moustiques du genre Aedes.