Quel traitement choisir quand on a une appendicite ? Dans la grande majorité des cas, à l'exception des patients les plus sévèrement touchés, les antibiotiques sont aussi efficaces que l’opération chirurgicale et présentent moins de risques de complications. En revanche, la maladie risque de réapparaître plus tard…

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    Contre l'ablation de l'appendice, opération chirurgicale la plus pratiquée, les antibiotiques se posent comme une solution de secours tout à fait crédible. Attention tout de même à les utiliser avec parcimonie pour éviter d'accroître les phénomènes de résistances bactériennes. © Matt Browne, Flickr, cc by nd 2.0

    Contre l'ablation de l'appendice, opération chirurgicale la plus pratiquée, les antibiotiques se posent comme une solution de secours tout à fait crédible. Attention tout de même à les utiliser avec parcimonie pour éviter d'accroître les phénomènes de résistances bactériennes. © Matt Browne, Flickr, cc by nd 2.0

    L'appendicite est une pathologie fréquente. Caractérisée par une inflammation de l'appendice iléo-cæcal due à diverses bactéries de la flore intestinale, elle demande à être traitée car elle risque d'entraîner une péritonitepéritonite mortelle si les microbesmicrobes réussissent à envahir l'abdomenabdomen.

    De manière classique, les chirurgiens réalisent l'ablationablation de cet appendice puisque l'organe, bien qu'impliqué dans la digestiondigestion, n'est pas indispensable à la survie. Mais depuis ces dernières années, une autre thérapiethérapie, moins invasive, consiste à proposer des antibiotiques afin d'éliminer les responsables. Plus besoin d'ouvrir le ventre.

    Laquelle de ces deux techniques est la plus pertinente ? Cette question était l'objet de la thèse de Jeannette Hansson, doctorante à l'University of Gothenburg, en Suède. Mais elle n'y a pas vraiment répondu, du moins pas de manière tranchée.

    Plutôt antibiotiques ou ablation chirurgicale ?

    Ce travail a fait l'objet de deux études cliniquesétudes cliniques. L'une d'elles consistait à comparer la pertinence des deux traitements tandis que l'autre observait les effets à plus long terme des antibiotiquesantibiotiques sur les risques de récurrence de la maladie dans le temps.

    Les bactéries intestinales, comme cette <em>Escherichia coli</em> ou d'autres espèces, se mettent parfois à coloniser l'appendice et à causer une inflammation très douloureuse. © Janice Haney Carr, CDC, DP

    Les bactéries intestinales, comme cette Escherichia coli ou d'autres espèces, se mettent parfois à coloniser l'appendice et à causer une inflammation très douloureuse. © Janice Haney Carr, CDC, DP

    Cette première renvoie quasiment les techniques dosdos à dos. Dans 80 % des situations, l'efficacité est tout à fait comparable. Cependant dans les cas les plus sévères et les plus urgents, les antibiotiques sont contrindiqués et l'ablation s'impose. Un point pour la chirurgiechirurgie ? Oui, mais les risques de complications sont plus élevés dès lors qu'on commence à ouvrir le ventre et qu'on offre un accès potentiel à des microbes mal intentionnés. Un partout à la mi-temps.

    Le second travail laisse malgré tout entrevoir une légère faiblesse du traitement médicamenteux de l'appendicite. Une fois la maladie vaincue, les risques de récidiverécidive sont possibles, à l'inverse de l'ablation qui ne laisse plus aucune chance aux bactéries de coloniser l'appendice. Cette probabilité est de l'ordre de 10 à 15 % sur l'année suivant le traitement. Au-delà, la jeune chercheuse n'a pas encore les données mais elle compte poursuivre encore ses investigations. Elle s'interroge également sur la pertinence de soigner l'appendicite une deuxième fois avec les antibiotiques en cas de résurgence.

    Une nouvelle façon fiable de traiter l’appendicite

    Alors, avantage à la chirurgie traditionnelle ? Difficile à dire, car la technique est toujours invasive malgré les progrès nets dans les méthodes permettant des micro-incisions. Certains patients risquent de préférer le confort que procurent les médicaments. Un choix difficile à remettre en cause, puisqu'il s'avère payant dans la très grande majorité des cas.

    Quoi qu'il en soit, il n'en coûte pas grand-chose d'essayer les antibiotiques au préalable, au risque malgré tout d'accroître la résistance des bactéries aux médicaments. Cette thèse le montre : elle ne note aucune complication pour les patients chez qui les cachets se révèlent inefficaces. Il est donc toujours temps de s'adapter et d'envisager la solution la plus radicale.