Peut-être à cause du récent bras de fer entre Google et les autorités chinoises pour le contrôle, ou plutôt la censure, des informations accessibles sur le Net, le gouvernement annonce son propre moteur de recherche...

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    C'est un nouveau tour de vis des autorités chinoises dans le contrôle de l'information sur le Web. La semaine dernière, l'opérateur télécom China MobileMobile et l'agence de presse Xinhua ont annoncé qu'ils allaient participer à la création d'un moteur de recherche directement sous le contrôle du gouvernement chinois.

    Pour l'heure, le flou demeure autour de ce projet. Ni le nom ni la date de lancement ne sont connus. Cependant, ce nouveau service gouvernemental devra faire face à un marché dominé par deux grands acteurs, Baidu et GoogleGoogle. Le premier a une part de marché d'environ 60% contre près de 20% pour le second.

    Du côté de la censure des contenus, il est évident que ce nouveau moteur de recherche intégrera les filtres déjà en vigueur chez la concurrence. Et puisqu'il s'agit d'un moteur de recherche bien particulier, il est fort probable que les résultats seront contrôlés avec encore plus d'attention. Et puisqu'il s'agit d'un moteur de recherche bien particulier, il est fort probable que les résultats seront contrôlés avec encore plus d'attention. Cela passe des sujets liés aux manifestations de la place Tian'anmen en 1989 en passant par la situation politique du Tibet, sans oublier les contenus pornographiques ou le mouvementmouvement spirituel Falun Gong, considéré comme une secte par les autorités chinoises.

    La crainte d'un contre-pouvoir

    Les raisons qui ont poussé le gouvernement chinois à soutenir l'initiative d'un moteur de recherche gouvernemental ne sont pas claires. A première vue, la rébellion de Google contre la censure chinoise en début d'année pourrait être le motif principal d'une révision de la recherche Web en Chine. Cependant, la création d'un tel moteur de recherche répond sans doute à des impératifs plus généraux.

    Dans son ouvrage La Politique Internationale de la Chine, Jean-Pierre Cabestan écrivait que la « stabilité du régime politique et, notamment, de la société [passe], depuis le milieu des années 2000 [par le] contrôle de l'Internet et [par] la neutralisation par tous les moyens, y compris offensifs (attaques de sites "ennemis"), de l'information électronique perçue comme une menace pour la République populaire ».

    Dans ces conditions, il n'est vraiment pas surprenant de voir le gouvernement chinois être très attentif à l'information circulant sur le Web, notamment via l'Internet mobile. Si le réseau des réseaux fait partie intégrante du développement économique chinois, Pékin n'a aucune envie de le voir se transformer en contre-pouvoir ou en une immense agora où les internautes chinois pourraient débattre et échanger des opinions.