Avec un tarif placé en dessous de 400 euros, Solidoodle, une société américaine, rend accessible au grand public la création d'objets en 3D à partir d'une imprimante. L'encre et le papier en moins, le principe de fonctionnement est assez proche de celui d'une jet-d'encre classique.

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    L'imprimante 3D a l'aspect peu avenant d'un four. Elle est capable de générer un objet de 15 cm³ en réalisant des formes en superposant des couches d'une matière plastique. © Solidoodle

    L'imprimante 3D a l'aspect peu avenant d'un four. Elle est capable de générer un objet de 15 cm³ en réalisant des formes en superposant des couches d'une matière plastique. © Solidoodle

    Créer n'importe quel objet en plastique en 3D à la maison, c'est un rêve d'enfant qu'il est techniquement possible de concrétiser depuis maintenant quelques années. À l'image d'une imprimante à jet d’encre qui éditer un document en 2D, des machines peuvent modeler des formes en 3D en déposant une matière plastiquematière plastique. C'est d'ailleurs de cette façon que le laboratoire de MicrosoftMicrosoft réalise ses prototypes d'accessoires, de la souris au joystick. Mais jusqu'à maintenant, les « imprimantes » étaient toutes gigantesques et le tarif totalement en rapport avec la taille de la machine. Toutefois, depuis quelques mois, plusieurs constructeurs se sont lancés comme défi de proposer des imprimantes 3D au grand public pour un prix raisonnable.

    C'est le cas de Solidoodle, une société américaine dont le fondateur, Sam Cervantes, est un passionné de robotique. Ainsi, l'imprimante de base qu'il propose coûte moins de 500 dollars (environ 390 euros). Elle permet de réaliser des objets en plastique dans un volumevolume n'excédant pas 15 cm3.

    Solidoodle : entre la machine à coudre et l'imprimante

    Étonnamment, le principe de fonctionnement de la Solidoodle reste assez proche de n'importe quelle imprimante à jet d'encre. Au lieu de projeter de l'encre, des buses sont chauffées à plus de 90 °C. Une température qui permet de faire fondre et déposer sous forme de couches successives de l'acrylonitrile butadiène styrène (ABS), une matière plastique robuste. Elle se présente sous forme d'un filament très fin, dont la cartouche ressemble à une bobine de fil. L'empilement de stratesstrates plastifiées crée alors une forme en trois dimensions.


    Dans cette vidéo diffusée en accéléré, on peut voir la Solidoodle déposer les couches successives de matière plastique pour créer un crane en 3D. Le résultat est spectaculaire. © Solidoodle/YouTube

    La Solidoodle est donc un mélange de machine à coudre et d'imprimante, les soucis de bourrage papier en moins... Comme pour une imprimante, elle offre aussi une résolution, autrement dit une finesse d'impression. Par défaut, elle est de 0,3 millimètre, une résolution, qui, selon Sam Cervantes, permet d'obtenir un bon compromis entre la qualité et la rapidité d'exécution. La finesse maximale peut toutefois être réduite à 0,1 millimètre. À cette résolution, Sam Cervantes affirme qu'il est impossible pour un non-spécialiste de différencier l'objet créé à partir d'une imprimante 3D de celui provenant d'un moule.

    Et pour poursuivre la comparaison avec les imprimantes traditionnelles, des consommables sont bien entendus nécessaires et disponibles. Ainsi, le constructeur propose des bobines de 1 kilogrammekilogramme pour 45 dollars (environ 35 euros). Un tarif qui n'est pas beaucoup plus élevé que certaines cartouches d'encre. Seul bémol : l'imprimante n'est pas capable de créer un objet doté de plusieurs couleurscouleurs à la fois.

    Pour ce qui est du coût d'impression, le constructeur précise que la création d'un buste représentant le Yoda de Star Wars ne demande que 30 centimes pour le fabriquer.

    Une imprimante 3D bientôt chez nous ?

    Le gros hic, c'est que si les tarifs sont abordables pour le grand public, il n'en est pas de même lorsqu'il s'agit de créer le fichier à imprimer. En effet, pour éditer un objet en 3D, il faut utiliser un logiciel de création spécialisé, dont la maîtrise requiert un fastidieux apprentissage. C'est le cas, par exemple, du logiciel Sketchup, le logiciel de conception en 3D gratuit de GoogleGoogle. Un frein donc, mais il est toutefois possible de télécharger des modèles clé-en-main sur le site du constructeur avant de se lancer dans le domaine de la CAO (conception assistée par ordinateurconception assistée par ordinateur).

    Bien que la moins onéreuse, la Solidoodle n'est pas la seule imprimante 3D qui se destine au plus grand nombre. Un autre constructeur du nom de Cubify propose la Cube 3D, présentée au CES 2012 à Las VegasVegas (États-Unis) en janvier. Sa date de sortie est programmée pour le 25 mai et il est déjà possible de passer une précommande sur le site du fabricant. Elle reste toutefois moins accessible en raison de son prix : quelque 1.000 euros, ses cartouches coûtent environ 40 euros.