Le laboratoire de recherche de Microsoft a ouvert ses portes pour présenter quelques-unes de ses nouvelles inventions. Au programme : de la réalité augmentée grâce à l'inépuisable Kinect et le projet Lightspace, pour travailler sans bureau mais avec les mains.

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    Quoi de neuf chez MicrosoftMicrosoft ? Pour le savoir, rien ne vaut une visite de la tour 99 de son campus de Redmond. C'est l'un des plus vieux laboratoires de l'éditeur. À l'intérieur, les chercheurs se grattent les méningesméninges pour brouiller la frontières entre réel et virtuel. Parmi les dernières trouvailles que la firme veut bien montrer, voici le Kinect FusionFusion et le projet Lightspace.

    Microsoft a ouvert les portesportes de son laboratoire à un journaliste pour lui montrer, entre autres, une des utilisations possibles du Kinect, son capteurcapteur de mouvementsmouvements destiné au grand public via sa console XBox 360 (voir la vidéo, avec les commentaires en anglais sur le site The Verge). Ce projet de recherche a été baptisé Kinect Fusion. Les images filmées par le boîtier sont modélisées, même si une personne est présente. Tout est ensuite affiché à l'écran. Il est alors possible pour l'utilisateur d'évoluer dans un monde virtuel et d'agir par de simples mouvements sur les objets modélisés.

    Cette trouvaille est une forme de réalité augmentée, un domaine en pleine essor comme en témoigne par exemple l'imagination débridée qui s'exhibe chaque année au salon Laval Virtual. Grâce à cet énième détournement de Kinect, le corps se mêle au numérique, ouvrant une infinité d'usages et d'innovations possibles. Pour le démonstrateurdémonstrateur, Kevin Schofield de Microsoft, le Kinect peut accomplir les mêmes tâches que les outils professionnels habituels qui coûtent aux alentours de 50.000 dollars (soit près de 40.000 euros). Il ne précise pas que, tout de même, l'essentiel du travail est réalisé par le logiciel installé sur le PC.

    De nombreuses fois détourné de l’usage prévu à sa sortie, le Kinect est plébiscité par les développeurs qui s’évertuent à tirer profit de ses capacités pour créer les applications les plus originales. Microsoft entend démontrer qu'il peut faire aussi bien. © Microsoft

    De nombreuses fois détourné de l’usage prévu à sa sortie, le Kinect est plébiscité par les développeurs qui s’évertuent à tirer profit de ses capacités pour créer les applications les plus originales. Microsoft entend démontrer qu'il peut faire aussi bien. © Microsoft

    Un avant-goût des outils de travail de demain

    D'ailleurs, un logiciel permettant de s'initier gratuitement à la réalité augmentée via la webcamwebcam de l'ordinateurordinateur existe déjà depuis quelques années. Il s'appelle D'Fusion et a été créé par une société française, Total Immersion. C'est également elle qui a développé le logiciel de réalité augmentée utilisé pour l'attraction des Animaux du Futur au Futuroscope de Poitiers. Ceci dit, Microsoft pousse le concept bien plus loin, avec la modélisationmodélisation combinée à la capacité de Kinect à détecter les couleurscouleurs et la profondeur de champ.

    Il faut dire que le capteur de mouvements Kinect est toujours au centre des préoccupations de Microsoft. Face aux multiples détournements qui ont fleuri après la commercialisation de ce boîtier, Microsoft avait tacitement autorisé les développeurs à continuer sur leur lancée et à créer le maximum d'applicationsapplications pour cet accessoire de jeu, prévu à l'origine pour la console XBox 360. Par la suite, Microsoft a même décidé d'accélérer le mouvement en créant un concours, le Kinect Accelerator.

    Autre innovation : le projet Lightspace. Le dispositif, complexe et encombrant, se compose d'un ensemble de caméras et de projecteursprojecteurs. Des images sont projetées sur une surface de travail quelconque. Une simple table suffit. Quand un utilisateur manipule les images, pour les repositionner ou les redimensionner, les caméras analysent les déplacements pour ensuite les restituer. Le concept, finalement, évoque Surface, du même Microsoft, cet écran tactileécran tactile géant et horizontal, servant à travailler à plusieurs. L'idée du bureau dématérialisé elle-même n'est pas nouvelle. En 1991, en effet, Pierre Wellner, à l'Europarc de Cambridge, au Royaume-Uni (émanation du Parc, le Palo Alto Research Center de Xerox), la concrétisait dans un prototype baptisé Digital Desk.

    L'innovation nous rapproche encore un peu plus du film de science-fiction Minority Report, qui montre Tom Cruise déplaçant des éléments à la main sur un écran holographique. Pour le moment, Lightspace, avec tous ses éléments à accrocher un peu partout dans la pièce, semble difficilement adaptable dans n'importe quel appartement... Mais c'est en cherchant que l'on finit par trouver !